NazimVariete Francaise » Variété française
jeudi 07 septembre 2017 16:31
Nazim en interview : "Je rêve d'écrire pour Calogero et Johnny Hallyday"
Par
Julien GONCALVES
| Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Après avoir écrit des tubes pour Amir, Kendji ou Claudio Capéo ("J'ai cherché" ou "Les yeux de la mama" c'est lui), Nazim se lance actuellement avec le single "Pourquoi veux-tu que je danse ?". L'artiste se confie à Pure Charts sur son succès en tant qu'auteur, dévoile ses influences, révèle ceux pour qui il rêve d'écrire et annonce son premier album.
Crédits photo : DR Label Polydor
Propos recueillis par Julien Gonçalves. Comment tu as commencé la musique ? Je me suis toujours amusé à écrire des petits poèmes. Je chante depuis tout petit, un peu comme je respire. Pour moi, c'est quelque chose que tout le monde savait faire. J'écrivais sur tout et n'importe quoi, des parodies sur les profs au collège... Après, je suis entré au conservatoire et j'ai commencé à faire mes chansons à moi. Je suis monté à Paris, et l'histoire a débuté comme ça... Tu as eu conscience assez vite d'être doué pour faire des tubes ? (Rires) Non, pas forcément. Un tube c'est aussi la rencontre entre un interprète et un auteur-compositeur, et une époque aussi. C'est plein de choses. J'ai toujours eu conscience que j'aimais la musique populaire et que j'avais envie de faire aimer la musique aux gens populaires. C'est de là d'où je viens. J'aime les choses simples, pas simplistes mais simples. Un tube c'est forcément une bonne chanson Quels artistes ont influencé ta façon d'écrire, de faire sonner les mots ?Bizarrement, au-delà de la musique soul ou R&B que j'écoutais, je dirais Charles Aznavour. Pour son époque, c'était quelqu'un d'hyper populaire, qui aimait les refrains entraînants. Il a toujours eu une pâte orientale et quelque chose de mélancolique aussi, mais pas triste. Il m'a influencé c'est sûr. C'est quoi pour toi une bonne chanson, un tube ? Une bonne chanson ou un tube ? (Rires) Une bonne chanson n'est pas forcément un tube mais un tube c'est forcément une bonne chanson pour une certaine catégorie de gens, et il faut respecter ça. Après il n'y a pas de recette miracle mais il faut un thème parlant, un angle original et quelque chose qui se retienne. Il faut que ça fasse écho en nous. C'est pour ça que j'aime parler des choses du quotidien. C'est le meilleur moyen d'avoir l'oreille des gens. Amir est devenu un frère Tu as travaillé avec Alma, Kendji, Amir, Claudio Capéo
Quel est ton plus beau souvenir en studio ?C'est compliqué... (Il réfléchit) Alma venait à la maison tous les jours, parfois elle pleurait en écoutant mes chansons à la guitare. La première fois que Kendji a entendu "Les yeux de la mama", ça m'a fait quelque chose. Amir on est devenus très très proches. C'est devenu un frère, un ami. La chanson sur son père ("A ta manière", ndlr), j'en suis assez fier. Elle l'a aidé à dire quelque chose de lui-même. Des bons moments, j'en ai plein. Je me souviens de "J'ai cherché", on l'a finie un matin, on ne savait pas que ce serait un tube... Et la chanson dont tu es le plus fier ? "La chute est lente" pour Alma. Je suis très fier de cette chanson. Mais j'aime beaucoup "J'ai cherché", c'est devenu un petit hymne et c'est marrant de voir les gens chanter les "ouh ouh". (Il chante) Et même "Les yeux de la mama", elle touche beaucoup ma maman. Regardez le clip de "J'ai cherché", co-écrit et composé par Nazim : Tu as parfois eu envie de garder des titres qui étaient pour d'autres ? Ça m'est arrivé une fois ou deux, j'avoue. Je ne citerai pas les titres ! (Rires) Mais justement ça m'a convaincu de prendre mon courage à deux mains et de lancer ma propre carrière d'artiste. Est-ce que c'est parfois frustrant d'être dans l'ombre ? Même si finalement, est-ce que ce n'est pas la meilleure position car ça te préserve de la plupart des aspects négatifs ? Ce n'est pas frustrant à la base car j'ai commencé à faire des choses pour moi avant de faire des chansons pour les autres. Voyant que ça mettait du temps, j'ai fait des chansons car j'adore ça et elles ont trouvé écho chez d'autres. A un moment donné, on sent qu'il nous manque quelque chose pour s'épanouir. Après, chacun est différent, il y a des gens qui seront frustrés et d'autres non. J'adore chanter et j'ai envie de chanter mes titres sur scène. Je crois qu'on ne porte jamais aussi bien un message que quand on sait exactement ce qu'on veut dire. Ce que je fais c'est différent de ce que je fais pour Amir ou Claudio Capéo. Je ne suis pas donneur de leçons mais j'ai besoin de dire des choses, j'ai une forme d'engagement. On s'habitue aux critiques Est-ce que ça te fait peur d'être en première ligne ?Oui et non. Aller sur scène, ça ne me fait pas peur du tout. C'est un plaisir et j'attends vraiment ça depuis un moment. J'ai commencé à faire les premières parties d'Amir, j'ai adoré. Après oui, les attaques vont devenir plus personnelles. Mais on s'y habitue. Au début quand je faisais des chansons pour d'autres et qu'il y avait des critiques un peu méchantes, ça me touchait. Maintenant, moins. J'aime bien les critiques constructives mais pas la critique gratuite. Tu te souviens de la première fois que tu as entendu une chanson à toi à la radio ? Ah oui c'était une chanson pour Yannick Noah, "On court". C'était sur Chérie FM. Je m'en rappelle très bien... J'ai sauté au plafond, j'étais comme un gamin. Enfin ma maman allait savoir que je n'étais pas en train de zoner à Paris mais que je faisais quelque chose de ma vie ! (Rires) Je l'ai dit à tous mes potes. J'étais hyper euphorique. Le moyen d'être heureux c'est de ne pas suivre les codes Tu ressens une pression de la part des maisons de disques maintenant, celle de devoir toujours faire mieux ?Non, car je n'ai fait aucune chanson en essayant de faire un tube. Je me dis toujours qu'il faut que ce soit un truc qui correspond à l'artiste. Moi c'est ce qui m'importe : que l'artiste soit heureux. Après la maison de disques fait son travail et fait en sorte pour les chansons soient écoutées, soient diffusées auprès du public. Et c'est à lui de décider s'il adopte ou pas le titre. Je n'ai pas de pression, je bosse au coup de coeur. Je suis sur mes chansons à moi... La rencontre avec Florent Pagny, j'ai adoré. Amir on a fait quasiment tout le deuxième album. Mais je ne cherche pas à être partout, à écrire pour tout le monde. Regardez le clip "Pourquoi veux tu que je danse ?" de Nazim : Désormais, tu lances ta propre carrière avec "Pourquoi veux tu que je danse ?". En quoi ce titre est particulier pour toi ? Cette chanson me tient à coeur car elle me représente sur pas mal de points. Le thème est très actuel. Je parle de notre société de consommation, du superficiel, dans laquelle je m'inclus ! Je ne donne pas de leçons. J'ai un côté "Faites la fête, ça ira mieux" mais aussi un côté plus conscient. Danser c'est aussi rester dans le rang, faire ce qu'on nous a appris à faire... Suivre la mode, les codes. Le moyen d'être heureux c'est justement de ne pas les suivre. Et il y a aussi du second degré... Entre ce single et "Requiem" pour Alma, on peut dire que ta marque de fabrique c'est de faire de la pop à texte ? C'est ce que j'ambitionne. Et je pense que c'est possible. On a tous besoin de poésie, chacun à sa mesure. Tu n'es pas obligé d'aller lire Baudelaire ! Dans certaines chansons réalistes, le texte est bien mais il n'y a pas de mélodie. Modestement, mon ambition c'est de garder ce sens de la mélodie. Je suis en train de réfléchir à un duo Qu'est-ce que tu peux me dire sur ton album ?Dans les thèmes, il y aura l'amour sous plusieurs formes. Ça me tient à coeur. Il y a beaucoup de thèmes actuels sur comment on est, la solitude, le vivre ensemble... C'est une tranche de vie. Je dirais que c'est un album d'engagement poétique. Ce sera dansant aussi, c'est important. L'album est quasiment prêt, j'ai toutes les chansons, il reste les arrangements. Il y aura des duos ? Je viens de réfléchir à quelque chose. Ce n'était pas prévu... Mais je ne peux pas te dire. (Sourire) Quels sont tes projets ? Tu bosses sur le prochain album de Kendji ? En ce moment, je me concentre pour finir mon album. Il y a les albums de Florent Pagny et Amir qui arrivent. Avec Claudio Capéo, on a une super relation donc on verra comment on avance là-dessus. Et il y a une super nouvelle artiste qui s'appelle Florina avec laquelle on bosse. Tu pourrais signer la prochaine chanson pour l'Eurovision 2018 ? (Rires) Je ne sais pas. Tu sais, ça fait deux années que je n'ai pas fait de chanson expressément pour l'Eurovision. Ça s'est fait comme ça. L'Eurovision c'est un truc que j'ai vraiment appris à apprécier. Je ne dis pas non mais ce n'est pas un but en soi. Il y a un artiste pour lequel tu rêverais d'écrire ? Il y en a deux-trois. Calogero, car il a un sens de la mélodie que j'adore. On me compare à lui parfois, et ça me fait très plaisir. Johnny Hallyday aussi, c'est l'interprète par excellence. Et évidemment Aznavour. C'est un modèle de longévité, c'est quelqu'un qui s'est battu... Je me sens proche de lui. Après, il y a pas mal de jeunes artistes aussi. Podcast
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