Moodoïd

Crédits photo : Instagram @mfox
Propos recueillis par Matthieu Renard.

Moodoid c'est quoi au juste ?
C'est un groupe et c'est un garçon ! Je suis à l'origine de ce projet personnel. J'étais tout seul, j'ai écrit plein de chansons... Et j'ai réalisé que tout ça, il fallait que ce soit en groupe. Après deux années passées à rechercher des gens, j'ai trouvé toutes ces filles. En septembre 2013, c'est devenu un groupe. Une formation live et studio. Sans elles, ça ne serait pas pareil. Elles sont folles ! Elles sont complémentaires et s'entendent très bien. Je suis un peu l'écrivain et le metteur en scène de Moodoid...

A partir de quand le projet Moodoid a pris de l'envergure ? Ça a été quoi le déclic ?
Ce qui a été la drôle d'histoire de Moodoid, c'est qu'on a grandi avec le public qui était en train de nous découvrir. Au départ, il y a eu une chanson, "Je suis la montagne". Puis, on nous a proposé de faire un disque. Et en moins de trois mois, on avait un label, un manager. Quand on a fait "We Love Green", il y a un an, on était encore quatre sur scène et on cherchait toujours comment faire sonner notre musique en live. Le disque a posé les fondements et l'identité du projet. Il nous a permis de le faire grandir sur scène et dans l'imaginaire des gens.

Regardez le clip de "Je suis la montagne" :


Après le premier album "Le monde de Möö", tu travailles sur son successeur ?
J'écris des chansons. On a sorti un duo avec Melody's Echoes Chamber, qui est en fait un inédit qu'on joue parfois. Mais les nouvelles chansons elles sont encore secrètes. Les filles ne les ont pas entendues. Et pour la première fois depuis le début, je prends du temps. J'approfondis, je cherche... J'ai besoin de me retirer pour écrire. Je n'y arrive pas complètement à Paris. J'ai toujours écrit Moodoid à la campagne, en lien avec la solitude, l'environnement, le vide, la nature. Une sortie au printemps 2016, ça serait bien.

Tu as adapté ta setlit pour ce showcase donné à la Villa Schweppes ?
Pas du tout ! Si on avait joué juste avant la remise de la Palme d'Or sur la grande scène ou je ne sais quoi on aurait peut-être adapté le concert ! Mais là on joue pour la Villa Schweppes qui nous a invités et c'était un honneur. Mais c'est différent. C'était un show pour une marque, une soirée privée, ça s'adresse à un public qui ne vient pas voir Moodoid, mais boire des cocktails. Quand le public n'est pas acquis, ça me donne envie d'être hyper rock'n'roll ! J'adore être dans ma bulle. Et j'en ai besoin. Ce soir, si j'avais pas eu ma bulle j'en aurais peut-être souffert. Il y a des gens qui viennent, qui partent, qui parlent... On joue tout ce que tu entends, tout est live. On n'a pas de samples, de bandes... Ça nous donne la liberté de jouer doucement, fort, avec saturation... en fonction de notre humeur et de ce qu'on ressent. Si les gens sont surexcités on s'emporte dans le même truc. On aime rire et danser. Et dans une ambiance un peu mondaine, j'aime bien faire un fuck off.

Sur scène tu te mets à crier d'un seul coup, un peu comme Xavier Dolan dans "Les Amours Imaginaires". Tu penses quoi de ce réalisateur ?
Je suis très déçu et vexé qu'il ne soit pas venu participer à cette sauterie ! (rires) De manière générale, je dois t'avouer que je ne suis pas fan de Xavier Dolan. Pour plusieurs raisons. D'une part, je trouve ça assez consensuel ce qu'il fait. Et ça me gêne vraiment qu'il soit présenté comme un génie tout ça parce qu'il a 22 ans, ou je ne sais pas quoi, alors que son cinéma est digne de l'âge qu'il a. Il a encore beaucoup de choses à apprendre. Son plus gros défaut c'est que c'est toujours inégal. Il y a des scènes qui sont très belles. Mais les choses qui ne sont pas réussies sont vraiment atroces. Ce grand-écart me gêne vachement. Quand je suis au cinéma et que je vois ses films, il y a des choses que je n'arrive pas à supporter. Mais je vais quand même voir ses films. Il a du goût, un potentiel, du talent... Moi j'aime les choses atypiques, les gens qui prennent des risques. J'ai un profond respect pour certains réalisateurs qui font des films ratés, comme Quentin Dupieux ("Steak", "Stade 2", "The Chuch"... ndlr).

C'est important d'avoir un tube ?
Bien sûr que c'est important. C'est notre économie, il faut passer en radios etc. Peut-être que je dis ça car je suis naïf et que je ne me rends pas compte, mais je suis prêt à tout perdre, labels et compagnie, pour faire un morceau qui sort de mes tripes. En ce moment j'adore les tubes, j'en écoute beaucoup, comme Madonna. Bon j'ai pas écouté le dernier album mais j'ai adoré sa gamelle aux Brit Awards !