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Martin Rappeneau en interview

Pour la seconde fois, Martin Rappeneau a accepté de répondre à nos questions, presque trois ans après notre première interview. Son nouvel album "1800 désirs", actuellement porté par le single "Sans armure", est en bacs dès ce lundi.
Salut Martin, content de te retrouver trois ans après notre premier entretien (en ligne sur ce lien), en ce début d'année c'est à l'occasion de la parution de ton nouvel et troisième album "1800 désirs", en bacs ce lundi, dans quel état te sens-tu au moment où ton disque ne t'appartiendra bientôt plus (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef adjoint) ?
Martin Rappeneau : Je suis très content du laser comme on disait dans les années 80, et qu'on ne dira probablement plus dans peu de temps... (sourire). J'ai travaillé "1800 désirs" avec Régis Ceccarelli qui a réussi à recentrer le propos sur ce que je suis et sur ce que j'avais en tête. Ce disque est plus resserré, sans trop d'ampleur, comme on pouvait l'entendre sur le disque précédent. Il est plus proche de l'âme je crois.

"1800 désirs" est signé chez AZ/Universal, pourquoi avoir quitté ton ancien label Atmosphériques ?
Je n'ai pas quitté Atmosphériques. Ceci ne résulte d'aucune volonté de ma part, même si je suis très content d'être chez AZ. En fait, Atmosphériques a été racheté par Universal, par contre, Marc Thonon, le directeur artistique de mon ancien label, n'a pas voulu travailler avec la Major de Pascal Nègre, il n'a pas suivi. Mais son catalogue est passé chez Universal, donc moi avec. Valéry Zeitoun aimait ma musique, et a repris le projet. Il m'avait déjà confié à l'époque de la parution de mes deux premiers albums qu'il aimait ce que je faisais, cela m'a donc donné confiance. Je travaille avec lui avec une totale liberté.

Ne ressens-tu pas une pression supplémentaire avec la crise du disque, aujourd'hui quels sont les objectifs lors de la parution d'un nouvel album en 2009 ?
Les objectifs commerciaux je n'y pense pas. Je veux que l'album plaise et touche au cœur des gens, c'est tout. Même si c'est vrai qu'avec la crise, on a moins de temps pour vendre son disque, il faut que ça prenne rapidement.

Justement, es-tu satisfait de l'accueil du premier extrait "Sans armure", il a du mal à trouver sa place au niveau de l'Airplay radios...
Je sais, mais les fans aiment. Ils sont conquis par la musique du premier extrait. Quant aux radios, ça semble se débloquer tout doucement : MFM l'a entré en playlist... il faut savoir aussi que souvent les radios attendent que le disque soit disponible dans les bacs pour le jouer ; ce qui est la cas maintenant (sourire).



Penses-tu que ce soit difficile aujourd'hui de vendre sans les radios ?
Je ne sais pas. Il y a plein de cas de figures différents (ndlr : les deux actuels n°1 des Tops, Mikelangelo Loconte et Seal, vendent en effet sans beaucoup de passages radios). Je sais qu'elles n'ont pas beaucoup de places sur leurs grilles, qu'elles répondent aussi à des partenariats etc. Mais j'essaie d'être perméable et patient (sourire).

En 2005 pourtant, les radios ont largement programmé ton single "Julien" que beaucoup pensaient être un tube permettant de servir de locomotive à ton second album, ce qui n'a pas été le cas, que s'est-il passé ?
Avec "Julien" on a vraiment cru que les choses allaient prendre de l'ampleur, et puis finalement non. Même si a permis à beaucoup de gens d'entendre ma chanson et mon nom, et de venir me voir sur scène, mais le single n'a pas réussi à faire décoller l'album. Je suis un peu à la place de l'éternel outsider, et ça ne me déplait pas finalement parce que tout reste toujours à faire (sourire) !

Redécouvrez le clip du single de Martin Rappeneau, "Julien" :


Ne penses-tu pas que ce nouveau single "Sans armure" fait un peu doublon avec le thème du titre "Les pieds sur Terre" sur l'album précédent ?
La thématique est la même c'est vrai, mais le bonhomme a changé (sourire)... Je reste complètement rêveur mais les pieds sur Terre, dans des choses réelles de rapports entre les gens qui ont tendance à me peser, mais je n'ai pas le choix. C'est en ça qu'il y a une évolution. A mon âge, je me dois de ne plus me cacher, d'être plutôt sans armure, afin d'assumer ce qui fait mal peut être, dans la musique ou dans l'amour, et me le prendre dans la gueule, mais finalement être dans la vie, tourné vers l'avenir. Ce qui est le thème principal du disque.

Martin Rappeneau serait-il enfin décomplexé ?
(sourire)

A-t-on la pression quand on entend son directeur artistique (ndlr : Valérie Zeitoun) dire qu'il y a deux gros tubes sur l'album (vidéo ci-dessous) ?
Non parce qu'il y a aussi beaucoup de recul et d'humour chez Valéry heureusement (sourire) ! Il n'est pas constamment au premier degré, il se la joue “à l'ancienne” comme les DA des années 60 (rires)... C'est sérieux, et en même temps, pas complètement sérieux (sourire).



"Sans armure" en faisait partie ?
Oui.

Quelle est la différence fondamentale entre ton précédent opus, "L'âge d'or", dont la réalisation était de Clive Langer (David Bowie, Elvis Costello, Madness...), et ce nouveau disque "1800 désirs" ?
Le nouvel album met l'accent sur le piano, la guitare sèche, la batterie et la basse. Il regarde du coté de la folk des années 70, tels que les songwritters comme James Taylor ou Carole King. Il est aussi, au niveau des textes, un journal intime sans impudence.

Si tu avais déclaré avoir pris Sinclair en otage sur le premier album, mais pas sur le second, que s'est-il passé pour ce troisième disque ? Pourquoi n'y est-il encore pas ?
(rires) Sinclair est à la télé maintenant, il est présentateur (sourire). Et puis je voulais des choses assez fortes et définies sur ce disque, pas que ça parte dans tous les sens. J'avais besoin d'un nouvel acolyte, pour évoluer. Ce que j'ai trouvé en la personne de Régis Ceccarelli. J'avais adoré son travail sur le disque "Gibraltar" d'Abd Al Malik, et un jour en une nuit on a tous les deux enregistré "La fièvre" de NTM pour rigoler. On s'est tellement bien marré qu'on a commencé à travailler ensemble. C'est un excellent musicien et sa complémentarité avec moi ne m'a pas déçue.

«J'avoue que je ne perds pas espoir de travailler encore une fois avec Camille, même si c'est sur un “one shot”»



Et Camille qui était sur ton précédent album, notamment sur le morceau "A demain", et qui était venue te soutenir sur tes concerts au Café de la Danse en 2006 ?
Elle n'est pas non plus sur ce nouveau disque. De plus, elle a pris un chemin qui, s'il est excellent, quitte le côté songwritter. Mais j'avoue que je ne perds pas espoir de travailler encore une fois avec elle, même si c'est sur un “one shot”.

Envisages-tu d'inviter des premières parties sur tes prochains concerts, notamment le 2 mars prochain à l'Alhambra de Paris ?
Oui, à la base je devais inviter Julian Velard, mais ça n'a finalement pas pu se faire, j'ai donc proposé au chanteur Alexis Rault.

Et quelle sera la formation sur scène ?
Je vais faire appel à un quatuor à cordes différent dans chaque ville (sourire).

Il y a la signature du grand auteur Jean-Loup Dabadie (ndlr : Julien Clerc, Michel Polnareff, Serge Reggiani, Michel Sardou...) sur ce nouvel album, comme s'est passée la rencontre ?
Il est en effet co-auteur avec moi parce que j'avais besoin de m'ouvrir à autre chose, et éviter de tourner en rond. Jean-Loup était un de mes premiers auditeurs, j'avais 20 ans... et je me souviens aussi qu'il a été un des premiers à entendre "Les figures imposées" (ndlr : extrait du premier album de Martin Rappeneau, "La moitié des choses", en 2003) ; c'était chez lui, vers 18h (sourire)... Il m'a toujours encouragé d'une manière incroyable. Et puis j'ai fais mon chemin, et j'avais envie de le retrouver. Cette fois je suis venu chez lui avec seulement ma musique, et ce fut très amusant et très enrichissant de bosser comme ça. Et puis il y a Didier Golemanas aussi sur "1800 désirs", un très bon auteur qui a notamment écrit pour Vanessa Paradis, Alain Bashung... sans oublier Gérard Duguet Grasser qui a notamment récemment écrit "La jupe en laine" pour Julien Clerc, il est d'ailleurs fascinant lui aussi... J'ai eu beaucoup de chance.

Penses-tu continuer à écrire pour d'autres, comme tu l'as fait pour Pauline ?
Oui, mais le problème est que quand une chanson est bien, j'ai du mal à la donner (rires) !

Ce qui veut dire que "L'ordre des choses" pour Pauline n'est pas une bonne chanson ?
(rires) Non pas du tout, elle lui correspondait à elle, bien plus qu'à moi c'est tout. Je dois m'adapter aux interprètes aussi ; une femme dit des choses différentes, ou différemment, qu'un homme par exemple...



Tu as également composé pour la B.O du prochain film de Kad Mérad et Olivier Baroux, "Safari" avec Yannick Noah, cela voudrait-il dire que tu envisages de te consacrer de plus en plus au 7ème art comme ton père Jean-Paul ("Cyrano de Bergerac", "Le Hussard sur le toit", "Bon voyage"...) ?
Non, je ne pense pas, mais si l'occasion se présente et que je suis inspiré, pourquoi pas ? "Safari" ce fût très enrichissant, cela me sort aussi des carcans chansons : couplets/refrains.

Pourrais-tu enfin envisager de travailler sur la B.O d'un film de ton père, toi qui y as toujours été retissant déclarant il y a trois ans : «J'adore mon père mais je crois que ça serait trop difficile de travailler avec lui ; justement parce que je suis son fils. J'ai besoin d'un terrain neutre» ?
Je ne sais pas. J'ai toujours un doute que les gens parlent de piston et autres, comme c'est souvent le cas avec les “fils de”. Et puis c'est compliqué de bosser avec mon père, il est d'une exigence folle ! Mais j'ai appris qu'il ne faut jamais dire jamais (sourire).

Pour finir, tu me confiais également lors de notre dernière interview : «Je suis un romantique lucide. Il y a bien plus souvent des idéaux d'amour très forts et des vrais murs qui se dressent que des histoires parfaites. J'en ai conscience et je fais avec, comme la plupart d'entre nous...» ; est-ce que ces phrases sont toujours d'actualité ?
Non. Il n'y a donc que les imbéciles qui ne changent pas d'avis... Je suis en couple actuellement, épanoui, heureux et amoureux (sourire).

Merci Martin, à très bientôt !
Merci à toi Thierry, et à Charts in France de m'être fidèle.

Pour en savoir plus, visitez martinrappeneau.net, ou son MySpace officiel.
Pour réserver vos places de concert, cliquez sur ce lien.
Pour écouter et/ou télécharger le nouvel album de Martin Rappeneau, "1800 désirs", cliquez sur ce lien.

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