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"Give My Love To London" : Marianne Faithfull publie un album envoutant

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
L'icône des années 60 Marianne Faithfull sort aujourd'hui son 20ème album, "Give My Live To London". Une belle façon de célébrer ses 50 ans de carrière et de faire la paix avec Londres sur un disque réussi grâce à des compositions de haute volée.
Crédits photo : pochette album
Dans les années 60, il y avait les Beatles, les Rolling Stones, le Velvet Underground et tout un tas de jeunes femmes qui gravitaient autour de ces groupes de légende. Souvent mannequins, parfois chanteuses ou actrices, toujours muses, jamais engagées politiquement, ces égéries sixties s'appelaient Anita Pallenberg, Amanda Lear, Dani, Jane Fonda ou Marianne Faithfull. La Britannique qui est parvenue à s'imposer avec la chanson "As Tears Go Bye" à l'âge de 17 ans, écrite par les Stones mais dont ils ne voulaient pas car jugée trop sentimentale pour des rockeurs, est aujourd'hui âgée de 68 ans. Cette figure médiatique et artistique du Swinging London trop longtemps restée dans l'ombre de son petit ami de l'époque, Mick Jagger, sort son nouvel album "Give My Love To London".

Voix éraillée et orchestration luxueuse


Il aura fallu attendre 10 ans avant que Marianne ne livre un album intégralement composé de chansons originales, qui succède à "Before The Poison", sorti en 2004. Pour ce nouveau disque, la voix unique et rauque de la chanteuse et actrice est évidemment l'élément central du projet. Mais un intérêt particulier a été porté à la production avec des arrangements aboutis et très travaillés. Si certains regretteront les morceaux épurés de "Rich Kids Blues", d'autres apprécieront l'orchestration luxueuse de "Give My Live To London" produit par Rob Ellis (PJ Harvey) et Dimitri Tikovoi. Et Marianne Faithfull s'est entourée de la crème de la crème avec des musiciens prestigieux : le pianiste Ed Harcourt, le guitariste Adrian Utley (Portishead) ou Jim Sclavunos (Bad Seeds). Pour les compositions, ce sont Anna Calvi, Roger Waters (Pink Floyd), Nick Cave et Tom McRae qui ont donné corps aux mélodies parfois mélancoliques mais jamais lugubres de l'album. Et cette fois-ci, la Britannique à la voix éraillée a écrit plusieurs textes.

Regardez le clip de "Falling Back" de Marianne Faithfull


A cause d'un accident, elle est restée immobilisée et a pu se consacrer à l'écriture de plusieurs pistes du disque. « Quand on est dans une période sombre, une période de guérison, quand on se remet d'un accident très grave, l'introspection est tout à fait normale, on pense aux grands sujets, comme j'ai fait avec "Broken English" » raconte l'artiste à France Inter pour expliquer comment l'inspiration lui est venue. Parmi les meilleurs titres, on retiendra plutôt la fin de l'album avec "Deep Water", "Mother Wolf", "Going home" ou "Falling Back", le premier single.

Marianne Faithfull réussit à se réinventer. Si elle ne prend pas beaucoup de risques et n'égale pas le génie pop de son album "Broken English" (1979), dont était extrait le titre culte "The Ballad of Lucy Jordan", Marianne Faithfull publie aujourd'hui l'un de ses plus beaux albums.

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