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Propos recueillis par Matthieu Renard.

Comment te sens-tu alors que tu t'apprêtes à sortir ton premier album, "No Mythologies To Follow" ?
Je suis terrifiée ! Mais d'une bonne façon. En fait, j suis très excitée parce que je travaille sur cet album depuis tellement longtemps que c'est assez dingue de me dire que, ça y est, il est prêt et va sortir !

Et justement tu es satisfaite du travail que tu as accompli ?
Oui très ! Ronni Vindahl qui est le producteur et le guitariste que tu vois là bas et moi, on est tous les deux très contents ! C'est une bonne chose et au moins, on peut se regarder dans un miroir, on est satisfait !

Comment décrirais-tu ton album, "No Mythologies To Follow" ?
Et bien je dirais que c'est de l'electronic indie pop, avec un peu de hip hop et de soul. Mais je dirais aussi que les 3 styles qui m'ont le plus inspiré depuis que je fais de la musique sont le punk, le hip hop et la pop, et je pense qu'on retrouve ces mélanges dans l'album. Et si on reprend le titre de l'album, "No Mythologies To Follow", et bien ça veut dire qu'il s'agit d'être jeune, inquiet et un peu perdu dans la société actuelle et de la façon dont on peut trouver sa place dans cet environnement un peu taré.

On ressent des influences à la fois très retro, 60's, et urbaines dans ta musique. Comment faits-tu pour organiser tout ça ?
En fait les chansons viennent un peu comme ça ! Tous les deux, nous avons des références qu'on essaie fait se rencontrer. Je me pose devant mon piano et je fais des essais de voix toute seule, et ensuite j'envoie tout ça à Ronnie qui produit tout ça de son côté. On a une esthétique commune mais on travaille chacune de notre côté et on termine ensemble en se disant "Wow ça c'est une bonne chanson, c'est catchy".

Qu'est ce qu'une bonne chanson pop selon toi ?
Je dirais une bonne mélodie ! Quand j'étais petite et que j'accrochais à une chanson c'était pas parce qu'elle était nécessairement joyeuse, c'était surtout pour sa mélodie. Après une chanson pop n'est pas forcément niaise. On essaie d'apporter un truc burné parfois dark avec Ronnie, le producteur de l'album, grâce à notre base hip hop. On voulait qu'il y ait une dynamique particulière et une profondeur. Notre musique c'est un truc dans lequel tu plonges la main et quand tu la ressors tu te dis que c'est "ewww" ! [rires]

Crédits photo : DR
J'ai lu que c'est le Spice Girls qui t'avaient donné envie de faire de la musique !
C'est vrai oui ! Le premier album que j'ai reçu, c'était celui des Spice Girls, j'avais 7 ans ! Et c'est à ce moment là que j'ai décidé que je serai une musicienne.

Selon toi, elles ont apporté quelque chose à la musique pop, à la pop culture ?
Musicalement je ne sais pas, mais c'était un phénomène très important pour les filles de ma génération ! On était toutes folles des Spice Girls. Pour nous c'était fort car elles avaient ces messages de "Girl Power", ça parlait de ne pas se laisser abattre par les garçons et d'être soudées avec ses copines... Elles m'ont inspirée, c'est certain !

Ok, et du coup c'est pour ça que j'ai trouvé que tu ressemblais à Melanie C dans la vidéo de XXX88 ?!
[rires] Il paraît ! Tu n'es pas le premier à me le dire ! Et ça tombe bien car c'était ma préférée. J'étais tellement fan de ce groupe !

Ecoutez la reprise de "Say You'll Be There de MØ


C'est compliqué de faire de la vraie musique pop sans tomber dans la facilité "dance" ?
C'est une bonne question... J'écris des chansons depuis que j'ai 7 ans et je n'ai jamais voulu faire danser les gens avec... J'ai toujours pensé que mes chansons devaient exprimer la dualité, de la vulnérabilité et de la rage. C'est peut être ça la recette d'une chanson pop.

Tu dirais que pour toi le vrai tremplin ça a été ta collaboration avec Diplo ou avec Avicii ?
Sans aucun doute Diplo. En fait, Avicii je ne l'ai pas rencontré, j'ai posé ma voix sur le titre "Dear Boy" il y a un an et demi sans vraiment savoir qui il était et qu'il deviendrait une telle star ! Diplo, qui a produit ma chanson "XXX 88" ça n'a rien à voir, on a partagé beaucoup de choses ensemble, on est parti en tournée ensemble, on est très proches !

Comment vous êtes vous rencontrés avec Diplo ?
J'étais interviewée par un magazine britannique qui me demandait quelle était ma collaboration rêvée, et j'ai répondu Major Lazer. Il y a un mec sur Twitter qui a repris ça et qui a metionné Diplo en disant : "s'il te plait, fais-le !" et il a répondu "On l'adore !". Mon manager et moi, on était dingues ! On est parti avec Ronni à Amsterdam pour faire la chanson et voilà comment est né le morceau.

Les gens de comparent à qui le plus souvent ?
J'ai entendu plein de trucs ! Grimes très souvent, Lykke Li et même Lana Del Rey.

C'est laquelle ta préférée ?
Elles sont toutes très bonnes, je les adore !

Parlons un peu de musique danoise. La musique et la pop sont très bien représentées chez toi : Agnes Obel, Alphabeat, Asteroid Galaxy Tour et même Aqua ! Comment tu expliques ça ?
Au Danemark on est très privilégié. Tu reçois des aides quand tu étudies, quand tu es malade ou quand tu n'arrives pas à trouver de travail. Du coup, je pense qu'on a peut être plus l'opportunité d'avoir des hobbies et de travailler sur des projets artistiques et de développer sa créativité, grâce au soutien de l'Etat. Ça nous donne aussi pas mal de temps pour faire de la masturbation intellectuelle ! (rires)

Tu accepterais de faire le concours de l'Eurovision ?
(rires) Je ne suis pas sur que ce soit ma tasse de thé ! J'en ai bien peur ! Je crois que c'est... Non vraiment c'est pas mon truc !