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dimanche 27 octobre 2024 12:34
London Grammar en interview : "On veut prendre le contrôle de notre propre carrière"
Dans quelques jours, London Grammar débutera sa tournée mondiale au Zénith de Paris, pour leur premier vrai concert français en sept ans. Dans un café près de Montmartre, Purecharts a rencontré Dan Rothman et Dot Major, têtes pensantes du groupe, pour la sortie de leur dernier album, le superbe "The Greatest Love". Interview !
Crédits photo : Tarek Mawad
Propos recueillis par Théau Berthelot. L'album se nomme "The Greatest Love". Quel est, selon vous, ce plus grand amour ? Dan Rothman : Si l'on parle en terme d'album et de son concept, il s'agit de l'amour de soi. Le fait d'être heureux pour soi-même. Nous sommes tous les trois embarqués dans un voyage créatif et personnel depuis quatre ans, tout en développant de nouvelles chansons. Maintenant, nous sommes tous au milieu de notre trentaine. C'est vraiment ce dont on parle avec ce disque. Et du point de vue de Hannah, c'est ce qu'elle voulait faire transparaître dans ses paroles. Vous venez de publier ce nouvel album il y a un mois. Comment vivez-vous cette sortie ? Dot Major : On a été assez occupés en vérité. On prépare notre tournée, on est toujours ensemble, on fait quelques petits concerts pour présenter l'album. C'est vraiment spécial de passer tout ce temps ensemble, c'est assez émouvant en vérité. Comme certaines de ces chansons ont été faites il y a deux ans, c'est vraiment beau de pouvoir enfin les sortir. C'est probablement l'album qu'on a mis le plus temps à faire. Dan et Hannah ont maintenant leur propre studio, le LA Sound Studios, dans le quartier d'Acton à Londres. C'est la première fois qu'on a notre propre lieu à nous. Il y a certaines chansons qu'Hannah a commencé à écrire dans notre ancien studio, comme "House" ou "Into Gold". "Santa Fe" est probablement la dernière chanson qu'on a terminée, il y a quelques mois. Un événement ou une situation en particulier a inspiré ce nouvel album ? Dan Rothman : Je pense que l'album a commencé, conceptuellement parlant, durant la pandémie. C'est vraiment notre disque de pandémie parce que c'est de là d'où vient le disque, c'est en quelque sorte sa genèse. Dot Major : Beaucoup de choses ont changé pour toi et Hannah. Vous avez eu des enfants chacun de votre côté. Dan Rothman : J'allais le dire ! J'ai toujours du mal à dire ça en vrai (rires). Dot Major : Et il y a beaucoup plus d'émotions, de sentiments causés par la pandémie. C'est un album qui parle de relations et ça, c'est une nouvelle relation au monde qui nous entoure. Dan Rothman : Ça a fondamentalement changé quand j'ai eu ma première fille. Et même si Dot n'a pas d'enfants, et qu'Hannah a un enfant, ça a modifié notre relation à nous trois. Vraiment, ça nous a rassemblés encore plus. Dot est devenu comme un oncle. Ça nous a unifiés, en un sens, plus qu'avant. Justement, le fait que vous et Hannah ayez eu des enfants a-t-il modifié une dynamique dans le groupe, musicalement ou dans l'écriture des chansons ? Dan Rothman : Totalement ! Et Hannah en parle par rapport à ses paroles, tout a tendance à devenir prophétique dans ses paroles. Ce qu'elle écrit est très subconscient, et ce sont des choses qui finissent par se produire quelques temps plus tard. Le fait d'avoir des enfants a complètement changé notre style de vie et notre vision sur le groupe, notre façon de faire de la musique et notre carrière. Cet album nous a unifiés encore plus L'album débute sur ces mots « This is my house, my rules » (« C'est ma maison, mes règles »). C'est une façon de vous réapproprier vos "codes" ?Dan Rothman : Ce qui est intéressant, c'est que cette phrase correspond exactement à ce dont je te parlais sur le caractère prophétique des textes d'Hannah. Quand on a commencé à écrire cette chanson, c'était en réaction à une sorte de briefing qu'on avait eue, je crois que c'était pour la musique d'une pub et ils nous disaient : "On veut que ça parle de telle chose". Quelque chose comme ça. Alors Hannah a commencé à écrire ces paroles, et aujourd'hui c'est devenu une chanson de London Grammar. C'est presque une chanson assez prophétique sur le fait dont on peut prendre le contrôle de notre propre carrière, d'un point de vue musical, et d'une façon différente. Depuis le début, vous mettez en avant une mouche, que ce soit dans des photos promos, sur la pochette ou dans le clip de "House". Celle-ci semble avoir une symbolique particulière pour cet album. Pourquoi ce choix ? Dan Rothman : Tu es la première personne à nous poser cette question ! Dot Major : Ce qui est amusant, c'est qu'au départ, c'est donc une mouche. Comme ce que nous disions à propos de "The Greatest Love", il y a beaucoup de perspectives différentes dans l'album. La mouche symbolisait cette perspective, cette idée du "fly on the wall" [d'être comme une petite souris, ndlr]. C'est comme un point de vue sur notre relation en tant que groupe. Mais ce qui est amusant c'est que sur la pochette, c'est une abeille. Ça devait être une mouche, pour symboliser le tout, mais à la place on a trouvé cette abeille ! Dan Rothman : Qui a eu l'idée de la mouche au départ ? Qui a eu cette image en tête ? Dot Major : Hannah avait cette idée pour nos concerts. Juste avant de monter sur scène, il y aurait eu une mouche dans notre loge qui serait en train de nous épier. Et donc pour la pochette, on a fini avec une abeille. La mouche, ça n'a pas un côté très apaisant, à la place on a cette abeille qu'on a peinte en bleu pour qu'elle ressemble à une fleur ou à un papillon. A travers un communiqué, vous dites que pour cet album, vous êtes plus confiants que jamais. Et aussi que cet album est comme une célébration. Qu'est-ce qui vous a rendus plus confiants ? Dan Rothman : C'est drôle que Hannah ait dit ça car ce n'est pas du tout ce que je ressens (rires). Dot Major : Il y a deux questions en une ici. Tout d'abord être confiants en faisant notre album et cette musique. Et être confiant sur la façon dont l'album va être accueilli. Comme c'est la première fois qu'on avait notre studio, on était très confiants sur la façon dont on a conçu cet album. Il y avait une sorte de nonchalance dans ce qu'on faisait ce qui, d'une façon assez étrange, nous a amenés à nous sentir totalement en confiance. Dan Rothman : Là-dessus, je suis d'accord ! Dot Major : Mais il y a effectivement eu un moment où on a peut-être douté de le sortir. On se demandait s'il était assez bon car nous sommes très perfectionnistes. Et vu qu'il est super bien accueilli, c'est super ! Mais la réalité, c'est que tu ne seras jamais satisfait, donc tu dois prétendre de l'être (sourire). Dan Rothman : Je pense que, sans aucun doute, c'est l'album à travers lequel on le plus appris de choses. Le sortir nous a permis de passer un niveau supplémentaire dans cette compréhension, surtout sur ce que Dot a dit. On a beaucoup appris à se laisser aller, de prendre un peu plus le contrôle sur notre musique. C'est l'album sur lequel on a eu le plus de contrôle. C'est vraiment intéressant car, individuellement, nous sommes des artistes qui ont énormément changé entre le début et la fin de l'enregistrement de l'album. Tout devient prophétique dans les paroles de Hannah Après l'album "Californian Soil" (2021), d'autres titres parlent ici du rêve américain qui s'effondre. Je pense à "Kind of Man" ou encore "LA" où l'on peut entendre « I'm in the land of the gods / There's nothing here for me / And if I stay / The pain will only carry on » (« Je suis sur la terre des dieux / Il n'y a rien ici pour moi / Et si je reste / La douleur va continuer »). Qu'est-ce qui vous fascine là-dedans ? Dan Rothman : Je pense que c'est le côté "americana", en tout cas de mon côté. C'est quelque chose que j'adore, notamment son côté rétro. Avec la chanson "Californian Soil", qui a initié l'album et son propos, c'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à devenir obsédé par cette idée. Ce qui est intéressant, c'est que quand j'ai fait la première démo de "Californian Soil", je me suis inspiré du "Bonnie & Clyde" de Serge Gainsbourg. C'est quelqu'un qui a donc un point de vue européen sur l'Amérique et je trouve ça intéressant. Parce que le son a aussi un côté très américain. Hannah parle aussi beaucoup de sa difficulté à tourner en Amérique. On a essayé de percer là-bas sans jamais véritablement réussir à y arriver. Et il y a ce désir de célébrité et de reconnaissance, qui est aussi quelque chose de très américain, face auquel nous avons eu beaucoup de mal, surtout Hannah. J'ai l'impression que tous les artistes ou producteurs européens ont ce désir de vouloir percer aux Etats-Unis, je pense que c'est un peu lié à ça. C'est toujours un but pour vous ? Dot Major : Ce qui est intéressant, c'est qu'on a toujours eu une bonne carrière en Amérique. Pour le deuxième album "Truth Is A Beautiful Thing", on a fait quelques concerts et des festivals. Pour "Californian Soil", le troisième, c'était la pandémie donc on n'a pas pu tourner. Etrangement, nous n'y sommes pas véritablement allés depuis sept ou huit ans. Les derniers concerts qu'on a fait là-bas, à New York ou à Los Angeles, c'était dans des salles aussi grandes que celle qu'on fait à Paris quand on y pense. C'est quelque chose d'assez particulier aux Etats-Unis. Par exemple, j'ai l'impression que Los Angeles a pas mal perdu de son pouvoir d'attractivité. Et comme on a toujours romantisé le fait que nous n'avons jamais véritablement réussi aux Etats-Unis, on aime bien reprendre le fil de cette narration. J'espère que pour cet album, on y arrivera. Dan Rothman : Je pense qu'on serait surpris, si on y retournait, de voir comment on serait accueilli. Là-bas, on est un groupe "culte" au sens premier du terme, alors qu'en Europe, on est plutôt "mainstream". On veut prendre le contrôle de notre propre carrière Il y a pas mal de négativité dans l'album, je pense aux textes de "Fakest Bitch", "Into Gold" ou "You & I", qui parlent de rêves brisés et de ruptures. Mais j'ai l'impression qu'il y a toujours une envie de transformer ce négatif en quelque chose de lumineux et optimiste. C'est important pour vous ?Dan Rothman : Nous essayons toujours de viser quelque chose de plus lumineux, que ce soit dans les paroles ou la musique, mais aussi d'apporter un note d'espoir, même dans les harmonies. Pour moi, le meilleur exemple c'est "You & I" car cette chanson a un côté assez doux et sucré. C'est intéressant car cette chanson a l'air d'être une sorte de cliché, mais Dot a réussi a apporter un côté plus sombre avec ses choix harmoniques. Il peut jouer une seule note et vous faire sentir de toutes nouvelles émotions, notamment avec la fin de "You & I". Nous avons parfois des choix intentionnels, musicalement et thématiquement, pour que ce soit plus lumineux, mais ça finit toujours par être triste (sourire). "Californian Soil" allait sur un virage plus électro-pop. Ce nouvel album est sans aucun doute le plus varié entre sonorités électro, drum & bass, R&B, orchestral... C'est essentiel pour vous de sortir de votre zone de confort, encore plus que sur le précédent ? Dot Major : C'est quelque chose d'assez sporadique. En réalité, nous n'y avons jamais véritablement pensé quand nous faisions l'album. Nous avons juste fait ce que nous pensions être le meilleur choix pour chaque chanson. Evidemment, nous adorons le travail que nous faisons avec Dan en production, mais nous n'avons jamais une approche conceptuelle d'une chanson, je pense que c'est pareil pour Hannah. Nous faisons juste des chansons. C'est marrant car les gens nous disent qu'il y a telle et telle chose sur cet album mais en l'ayant fait sur cette période de cinq ans, tu en viens à changer souvent d'idées. Par exemple, nous étions un peu inquiets sur "Santa Fe" car elle a des codes très pop qui ne sont pas forcément dans notre univers. Quand nous avons commencé à faire l'album, les choses ont changé car ce disque est une sorte de réflexion de son temps. Je ne serai pas surpris si, dans 20 ans, on se rende compte que l'album soit vraiment un marqueur de son époque, dans le bon sens du terme. Dan Rothman : Maintenant, c'est à moi de te poser une question (sourire). Quand tu as écouté l'album, tu l'as trouvé éclectique ? On a douté, on se demandait si cet album était assez réussi Je l'ai trouvé éclectique dans les inspirations mais, malgré ces différents sons, il reste très cohérent dans son ambiance générale.Dan Rothman : Je vois ! Avec cet album, nous avons tellement de choses en étant seulement trois, c'est vraiment notre vision des choses. "Fakest Bitch", ça pourrait être notre version d'une chanson de Taylor Swift. "Santa Fe", le beat pourrait avoir un côté afro... Dot Major : Si l'album sonne comme ça, c'est vraiment une histoire de production. Quand un artiste travaille avec dix producteurs, il a dix résultats différents. Nous, nous produisons toujours tout nous-mêmes, donc ça joue dans la balance ! Vous dites vouloir vous effacer médiatiquement et ne plus apparaître dans vos clips. Pourquoi ce choix ? Dan Rothman : Avec cet album, on s'est dit qu'on allait se donner une dernière chance d'être devant la caméra. Nous acons essayé d'être dans un clip et ça a été un désastre ! Dot Major : Lesquels ? Dan Rothman : "House" et "Kind of Man". Il n'y avait que Hannah dans "House". C'est juste de l'argent jeté par les fenêtres. Mais nous avons de la chance parce que nous avons une carrière déjà bien solide, nous sommes bien installés. Tous les jeunes artistes avec qui je parle aujourd'hui, tous me disent qu'ils détestent devoir être sur TikTok. A moins qu'ils soient vraiment bons pour ça, ils ne le supportent pas. Nous, on ne veut pas être dans ce système-là, Hannah non plus, donc si nous pouvons manoeuvrer notre carrière en nous montrant moins... D'une façon, cela pourra nous rendre intemporel. C'est vachement plus facile et tu ne te concentres que sur le musique ! On a essayé de percer aux Etats-Unis sans jamais véritablement réussir Oui c'est un peu comme Jungle. Ils ne sont jamais dans leurs clips, et ont cette énergie de groupe dont on ne connaît pas véritablement le visage des membres...Dan Rothman : Ironiquement, ils se mettent aujourd'hui un peu plus en avant, ils ont notamment une nouvelle chanteuse. C'est différent de leurs débuts. Nous on fait un peu l'inverse, on se met en retrait. Le meilleur exemple, c'est le projet Sault. On ne sait pas qui c'est, mais la musique est incroyable. La musique tient toute seule. D'où le titre "Ordinary Life" ? C'est ce que vous visez, une "vie ordinaire" ? Dan Rothman : C'est vraiment une chanson de pandémie. Je me souviens, Hannah l'a écrite au milieu de la pandémie. Et elle parlait vraiment de cette comparaison entre ce qu'on vivait et la vie d'avant le Covid. Au début, je trouvais ennuyant, je ne voulais pas entendre parler d'une "vie ordinaire", mais aujourd'hui, je pense que c'est une vraie réflexion de ce que nous avons pu ressentir à ce moment-là. Il y a une grande disparité entre être coincé à la maison et le fait d'aimer ça. Mais il y a un truc qu'on ne veut pas trop admettre parce que Hannah dirait "je ne veux pas partir en tournée ou faire tel truc" mais on adore aussi faire ça. C'est quelque chose de vraiment addictif. Vous n'avez pas peur que ça ait une incidence sur les ventes d'albums, par exemple ? Dot Major : Probablement oui. Mais en vérité, nous avons essayé toutes les versions possibles. Quand on y pense, sur le premier album, nous étions tous les trois sur le devant de la scène. Sur les deux suivant, c'était plutôt Hannah. Là, pour "The Greatest Love", elle s'est remise plus en arrière. Dan Rothman : Mais ce qui est drôle, c'est que quand on regarde les pochettes, nous on s'efface et il ne reste plus qu'Hannah. (Rires) Et maintenant, ce n'est plus qu'un gros plan sur son visage, la prochaine on verra peut-être l'intérieur de son oeil. Dot Major : Le truc, c'est qu'en ayant fait toutes ces itérations, je ne pense pas que ça ait beaucoup fait la différence. Même sur les réseaux sociaux : on met pas mal de photos mais... En fait, il y a quelque chose de difficile dans le fait d'être un groupe car on s'est toujours demandé si Hannah devait être seule, ou non, au premier plan. Quand il s'agit de réseaux sociaux, je pense que ce qui compte le plus, c'est la voix et l'écriture. C'est plus important que les photos qu'on poste. La seule chose qui importe aujourd'hui, c'est notre musique et nos fans, qui sont un reflet de ça car ils adorent notre musique. Et les concerts que le public va pouvoir découvrir, car le live, c'est notre meilleur promo. Les fans aiment simplement la musique. Les clips, c'est de l'argent jeté par les fenêtres Justement, c'est ça qui est assez fascinant : vous avez une solide fanbase tout en n'étant jamais vraiment dans les codes de ce qui marche. Vous n'avez jamais vraiment travaillé avec d'énormes producteurs...Dan Rothman : En réalité, on a déjà expérimenté avec de gros producteurs. Sur "Truth is a Beautiful Thing", on avait Greg Kurstin, Paul Epworth, Steve Mac. On a tourné autour du pot mais on a jamais vraiment sauté le pas. Et vous ne faites pas non plus de duos évidents avec Ed Sheeran ou Taylor Swift... Dan Rothman : Non non. Ils ne voudraient pas de toute façon... (Rires) Tous les jeunes artistes détestent TikTok Et même avec tout ça, vous avez toujours un public fidèle. L'album est numéro trois en Angleterre notamment, votre concert à Paris a affiché complet en seulement quelques jours... Comment l'expliquez-vous ?Dan Rothman : Il y a une petite histoire avec ce concert. Quand on a annoncé le concert au Zénith, nous n'étions pas totalement sûrs. On ne savait pas trop l'état du marché, car ça faisait longtemps qu'on n'était pas venus. Et finalement, ça s'est rempli tellement rapidement... Dot Major : Oui, on on aurait pu faire une plus grosse salle ! On est vraiment plus populaire ici que, disons, aux Pays-Bas, où on fait le Ziggo Dome d'Amsterdam qui est une salle dans les 13.000 places. A Paris, c'est 6.000, on aurait dû viser une salle de 10 ou 12.000 places. Je pense que c'était une histoire de sécurité, car nous n'étions pas venus depuis longtemps. C'est votre premier vrai concert en France depuis 2017, hors festivals et la première partie de Coldplay au Stade de France en 2022. Pourquoi ça a pris aussi longtemps ? Dan Rothman : Quand nous sommes partis en tournée pour "Californian Soil", c'était tout juste au sortir de la pandémie. Tout était encore incertain, donc nous n'avons pas pu faire une véritable tournée européenne. On en avait une de prévu mais on a décidé de ne pas le faire. On a beaucoup joué en Angleterre mais nous n'avons jamais eu l'occasion de proposer un véritable concert de London Grammar, à part en festival. Ça va être très intéressant de le faire et de commencer par Paris, je sens que c'est un véritable step up par rapport à la dernière fois. Et que peut-on attendre de cette tournée, qui est annoncée comme la plus importante de votre carrière ? Dan Rothman : C'est un concert plus complexe que la dernière fois. Plus conceptuel aussi. Même avec tout le matériel qu'on a maintenant, on peut jouer plus longtemps. Dot Major : Mais n'espérez pas deux heures ! (Rires) Nous avons passé beaucoup de temps à construire cette tournée. Pour le premier album "If You Wait", nous jouions sur scène avec beaucoup de lumières, ça avait un côté très agressif parce que ça nous semblait bien d'être à contresens de la musique. Pour "Truth is a Beautiful Thing", on a vraiment voulu jouer sur le côte minimaliste, c'était notre dernière vraie tournée. C'est à ce moment-là qu'on a fait notre dernier Zénith. Aujourd'hui, nous nous sentons vraiment à notre place. Il y a un vrai équilibre entre les moments émouvants et ceux plus "hardcore". Le player Dailymotion est en train de se charger...
"Wasting My Young Years", il n'y a qu'en France que ça prend Vous avez récemment fait sensation avec votre reprise de Sabrina Carpenter, "Espresso". La dernière fois, on avait parlé avec Hannah de la possibilité de sortir un album de reprises, vous en avez fait beaucoup qui ont marqué les esprits, comme celles de Chris Isaak, Christine and the Queens ou The Weeknd. Sans oublier "Nightcall" ! C'est toujours d'actualité ?Dan Rothman : Je ne pense pas qu'on en ait véritablement discuté. Ce sera peut-être le cas quand on sera trop vieux (rires). Mais ce serait marrant ! Pour moi, il n'y a pas eu de vrai bon album de reprises depuis "Versions" de Mark Ronson, qui était vraiment incroyable. Pour tout te dire, ce n'est pas une mauvaise idée. Ça ferait sûrement des gros scores en streaming. Donc on devrait le faire (sourire). Mais nous avons pensé à une autre idée, avec Dot : faire une sorte de compilation avec des versions "ambiant" de nos chansons. Un peu le "London Grammar's Version" ! Dans une interview, vous dites que quand vous venez en France, on ne vous parle que de "Wasting My Young Years", mais vous répondez que le public doit passer à autre chose. Quel rapport entretenez-vous aujourd'hui avec cette chanson ? On sait que, selon les pays, votre plus grand tube n'est pas le même ! Dot Major : Oui c'est assez amusant parce que, dans la plupart des pays, notre chanson la plus connue est "Strong". Si tu vas en Australie, aux Etats-Unis et même en Angleterre, c'est "Strong". Du coup, à un moment, on a commencé à en avoir un peu marre de la jouer. Mais ça reste génial : quand on est à Glastonbury, par exemple, on commence à la jouer et on peut être exaspéré mais on voit la réaction du public et ça reste ultra important pour nous. "Wasting My Young Years", ce n'est vraiment qu'en France que ça prend. Et j'adore jouer cette chanson ! Quand on vient jouer ici, on change la setlist parce qu'on la joue normalement au milieu, et là on la met à la fin. Podcast
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