Indochine

Crédits photo : Compte Twitter d'Indochine
Ce n'est qu'un au revoir. Après 57 décollages, le "13 Tour" s'est posé une toute dernière fois au Stade Pierre Mauroy de Lille samedi et dimanche soir. Coïncidence, la première date tombait le jour des 60 ans de Nicola Sirkis. Forcément, les 27.000 spectateurs étaient sur le qui-vive. A l'entrée du Stade, une première surprise se dévoile : la fameuse soucoupe posée au plafond de chaque salle a disparu, au profit d'un imposant dispositif lumineux de 750 projecteurs. Sur la scène, c'est un écran littéralement géant de 750m² qui prend place pour mettre plein la vue. Rien n'est laissé au hasard. Venus des quatre coins de la France, quadras et quinquas sont entourés de leurs enfants et même leurs parents pour danser sur les tubes incontournables du groupe. Preuve qu'Indochine préserve son côté intergénérationnel.

Confettis, anniversaire et Garde républicaine

Après une première partie statique mais séduisante signée Still Corners, le show débute à 20h45 sous les vivas de Lillois impatients. Et les habitués du 13 Tour ne seront pas décontenancés puisque l'introduction de ces ultimes concerts est quasiment similaire, à ceci près que les projections ne sont plus au-dessus des spectateurs mais face à eux. Le spatial "Black Sky", la pluie de confettis sur "2033", le rétro "Station 13"... En une demi-heure, Indochine balaie les tubes de son dernier album "13". Dans la fosse ébouillantée, le public chante à tue-tête comme si ces hits avaient 20 ans d'existence. Première incursion dans le passé avec "Alice & June" puis le retour de "Miss Paramount" qui déchaîne la foule sous une pluie de serpentins. Toujours énergique, un Nicola Sirkis impeccable vocalement, harangue des spectateurs conquis d'avance.

L'habituel tour des gradins de Sirkis sur "Tes Yeux Noirs" se termine par un premier "joyeux anniversaire" entonné par la foule. Affichettes "NI6OLA", ballons rouges éclairés au smartphone... Les fans ont rivalisé d'idées pour célébrer l'anniversaire de leur idole. Submergé par l'émotion, celui-ci n'arrivera même pas à chanter le premier couplet de "Kimono dans l'ambulance". Pour rendre hommage au Nord, le groupe honorera le public avec une deuxième surprise : "Dunkerque", avec le drapeau de la région diffusé sur l'écran. La foule exulte, logiquement ! Après le déchaîné "Song for a Dream" (en version piano-voix puis rock) et l'imparable "Un été français", la première partie se clôt sur un medley "Club 13" réarrangé : "Belfast" fait sa réapparition aux côtés des inusables "Canary Bay" et "Les Tzars". Le voyage spatial atteint des sommets... pour ne jamais redescendre.

@indochinetwitt qui chante J'ai demandé à la lune au @StadePM avec la Garde Républicaine c'est ❤️ pic.twitter.com/6zKlpnNDGT

— Théau (@theau_btl) 22 juin 2019

"Il va falloir que je m'accroche pour finir ce putain de concert"

Indochine promettait des surprises, il n'a pas menti. À la surprise générale, débarque la musique de la Garde Républicaine et entonne une version symphonique de "J'ai demandé à la lune". Instant magique ! Tandis que la dizaine de musiciens reste groupée devant la scène, Indochine se place sur l'avancée pour une demi-heure très spéciale. Les trop rares "Justine" (1999) et "La chevauchée des champs de blé" (1987) viennent compléter "Salombo" et "3eme Sexe", tous sublimés par la fanfare. Accompagné de Lou, la fille de Stéphane Sirkis, toute la troupe entame un joyeux anniversaire général. Thea, la fille de Nicola, débarque même sur scène avec un gigantesque bouquet. L'émotion est totale et Sirkis ne peut retenir ses larmes. « Il va falloir que je m'accroche pour finir ce putain de concert » répétera-t-il tandis que la fanfare joue le "Life on Mars" de David Bowie, un des titres préférés du leader.

Pour sa dernière partie, le concert accélère une nouvelle fois la cadence avec "College Boy" (et le clip de Xavier Dolan diffusé sur les écrans) avant les inusables "3 nuits par semaine" et "L'aventurier", évidemment scandés à l'unisson. Ce sont finalement "Cartagène" (et son lâcher de ballons violet) puis "Karma Girls" (aidé d'un somptueux visuel) qui viendront clore cette grande fête.

#LaDernièreVague - Joyeux anniversaire Nico, arrivée de Théa sur scène pic.twitter.com/9wCnLY6cjv

— Indochine (@indochinetwitt) 23 juin 2019

Indochine n'a donc pas feint à sa réputation. Encore une fois, le groupe a proposé un concert spectaculaire, long, généreux, émouvant et bourré de surprises pour notre plus grand plaisir et celle de ce « putain de public ». Les adjectifs manquent pour décrire ce qui est probablement l'un des meilleurs concerts de l'année mais aussi de la carrière d'Indochine. Une date que ni les fans, ni le groupe n'oublieront de sitôt. Tandis que le stade se vide au son du "Starman" de Bowie, l'écran géant remercie les fans et leur dit « À bientôt ? ». Assurément ! Au dehors, c'est un feu d'artifice lancé depuis le toit du stade qui termine les festivités. Et dire que les places les plus chères coûtaient 48 euros...

Setlist du concert du 22 juin

Black Sky
2033
Henry Darger
Station 13
Alice & June
Miss Paramount
À l'assaut (Des ombres sur l'O)
La vie est belle
Tes yeux noirs
Kimono dans l'ambulance
Dunkerque
La 13ème vague
Song For a Dream
Un été français
Club 13 (Canary Bay / Les tzars / Paradize / Adora / Belfast / Kill Nico )

Rappel avec la Garde nationale
J'ai demandé à la lune
Salômbo
Justine
La chevauchée des champs de blé
3ème sexe
Electrastar (avec Lou Sirkis)

College Boy
Trois nuits par semaine

L'aventurier
Cartagène
Karma Girls