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samedi 22 février 2014 12:15

Indila : "Mini World" titre par titre, Pure Charts a écouté son premier album

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
"Dernière danse" est déjà un tube, deuxième du Top Singles depuis six semaines, et Indila a gagné son statut de révélation musicale de 2014. Pure Charts a écouté "Mini World", son premier album, et vous donne son avis, titre par titre.
Crédits photo : Pochette de Mini World
Indila est la première bonne surprise de 2014. Produite par Skalpovich (Rohff, Leslie, M Pokora...), sa chanson "Dernière danse" a proposé une alternative plus authentique au milieu de tubes dance jetables sans personnalité. Forcément, devant un tel succès, la chanteuse a dû se dépêcher afin de sortir son premier album "Mini World", composé de dix titres seulement. On aurait pu penser que l'opus, porté par la voix ensorcelante d'Indila, serait fabriqué à la hâte, mais il n'en est rien... Pure Charts a écouté l'album avant sa sortie, voici un petit débrief', titre par titre.

1. Dernière danse


Tout le monde a déjà entendu ce titre à la radio, et pour cause, "Dernière danse" a tout d'un tube sur le papier. Une ambiance originale, d'une autre époque, et des paroles tout droit sorties d'une carte postale rétro, envoyée depuis Paris. Un charme qui est en train de séduire les étrangers. Logique quand on sait qu'ils raffolent de cette image figée de la France. Ici, Indila joue sur les nuances avec sa voix envoûtante, rappelant Najoua Belyzel, d'abord timide, menacée, puis forte et puissante sur les refrains. Un crescendo qui apporte ce petit plus à un titre déjà fort. Un tube évident. 4/5

Découvrez "Dernière danse", le clip d'Indila :



2. Tourner dans le vide


Indila applique sur ce titre la même recette qu'avec son tube "Dernière danse". S'il devrait suivre le même chemin, la voix de la chanteuse est plus agressive, voire irritante, notamment sur les pré-refrains et les refrains, alors que la douceur est de mise sur les couplets. Par contre, la production de "Tourner dans le vide" est encore une fois soignée et impeccable, permettant au refrain répétitif d'entrer dans notre esprit, sans parvenir à s'échapper, aidé par les choeurs, comme sortis d'une maison hantée. Il démarre avec une mélodie de boîte à musique, et explose en cours de route. Malgré le manque d'effet de surprise, le tube devrait être assuré. 3/5

3. Love Story


Dès les premières notes, impossible de ne pas penser à "Hijo de la luna" de Mecano. Le constat est flagrant tout au long du morceau. La mélodie est construite de la même manière, la voix susurre une histoire d'amour en construction, et les pré-refrains sont véritablement habités par l'interprétation d'Indila. Dommage que les refrains ne soient que des répétitions de « Dans ma love story », alors que tout est contrôlé et réussi autour. Les choeurs viennent là aussi étoffer l'atmosphère, déjà féerique. Élégant mais un peu paresseux. 2.5/5

4. S.O.S


On retrouve un peu l'ambiance de "Dreamin'", le duo de Youssoupha et Indila sur cette piste. Un rappeur pourrait d'ailleurs débarquer entre chaque refrain que ça ne choquerait personne. La chanteuse prend sa petite voix, pleine d'échos, pour nous lancer un "S.O.S", montrant d'emblée une vulnérabilité certaine. L'interprétation est véritablement l'un des atouts d'Indila. Accompagnée d'une guitare omniprésente, elle propose ici un morceau réussi, et calibré pour les radios, mais pas facile pour autant. Un gros single potentiel, et l'un des meilleurs titres du disque. 4/5

5. Comme un bateau


L'ambiance mystérieuse d'Indila a disparu avec le temps. La chanteuse propose un titre aux allures d'acoustique, doté d'une mélodie accrocheuse. Mais les paroles, un peu "bateau", coincent : « Je suis fière de ce que porte mon dos / Un peu comme un bateau ». Indila compare sa vie à une traversée des océans, affrontant les tempêtes de plein fouet. Un peu léger, mais le flow des couplets est convaincant, sa voix s'envole dans les aigus lors de plusieurs « Et puis on s'y fait », touchants, et la deuxième partie du refrain apporte un véritable dose de charme. « Avec le temps tout s'éloigne... ». 3/5

6. Run Run


Là aussi, "Dernière danse" est bien loin. "Run Run" est un peu l'OVNI du disque, sur lequel Indila renoue avec ses racines urbaines. Ce morceau pourrait parfaitement figurer dans le répertoire de Tal. Un peu trop en marge du disque, la piste est pourtant efficace, mais les puristes devraient la mettre de côté, peut-être un peu impersonnelle comparée à ses deux premiers singles. Des titres qui sont d'ailleurs assez peu représentatifs du reste de "Mini World". Sans se poser de questions, "Run Run" se révélera sans doute avec les beaux jours. Léger mais bien pensé. 3.5/5

Ecoutez le titre "Tourner dans le vide" d'Indila :



7. Ego


Percutant, "Ego" est sans doute le titre le plus sombre de l'album. L'ambiance mystique est de retour, mais les paroles sont assez basiques. « Brisez-les, briser toutes les haines / Le seul combat auquel je crois, c'est moi moi moi ». Les vibes dans le timbre d'Indila quand elle pousse la voix font mouche, et le morceau prend enfin son relief quand les choeurs arrivent en soutien, et que la production devient impressionnante, presque cinématographique, lors de la phrase « We are the world ». Les gimmicks après le refrain viennent souligner l'effet. Malheureusement, les couplets ne sont (vraiment) pas à la hauteur. 2,5/5

8. Boîte en argent


Ce morceau s'inscrit dans la lignée de "Love Story", renouant avec la mélodie "boîte à musique". Plus variété, "Boîte en argent" est une chanson sur laquelle Indila se désole de la perte de son grand amour. Le texte est joli, accompagnant une petite ritournelle classique mais agréable. « Sans toi, plus rien ne rime / Plus rien ne rime, rime / Et je m'abîme, bime ». Mais le tout, un peu linéaire, manque un peu de relief. Encore une fois, la voix fait toute la différence. 2/5

9. Tu ne m'entends pas


Indila délaisse encore l'ambiance de ses singles pour montrer une facette pop-folk acoustique, assénant un flow différent de ce qu'elle a pu proposer sur le disque jusqu'ici. Sa voix s'emballe sur ses couplets, et les refrains sont accrocheurs grâce aux répétitions. On peut penser à Joyce Jonathan, avec une influence R&B. Le texte n'est pas aussi soigné qu'auparavant, un peu comme sur "Run Run", la légèreté a pris le dessus, mais le titre pourrait être un single parfait pour la fin d'exploitation, même s'il est à des années lumières de "Dernière danse". 3/5

10. Mini World


C'est avec cette piste que la découverte d'Indila se termine. Un titre à la production épique, avec la voix de la chanteuse qui résonne sur le final brumeux et aérien. Il retrouve l'onirisme des premiers singles de l'artiste, faisant le bilan sur son envie de chanter, de s'échapper de son monde, de son confort avec cet album. Avec ce titre, elle abaisse sa garde, évoque la mort et confie son besoin de proposer quelque chose de différent. Attendrissant, rien de plus, rien de moins. 2,5/5

Pour un premier album, "Mini World" est une réussite, bien produit, porté par une voix enivrante et des choeurs qui confèrent au disque une dimension épique. On retrouve de nombreuses influences, on aurait pu craindre un trop plein de titres voulant ressembler à "Dernière danse" alors que finalement le single n'est pas représentatif du disque.



Découvrez notre interview d'Indila "J'ai été étonnée de la comparaison avec Najoua Belyzel".


Plus d'infos sur l'actualité d'Indila sur son site officiel et sa page Facebook officielle.

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