dimanche 17 mars 2019 12:45
Hugo Barriol en interview : "Chanter à l'Olympia, ce serait symbolique"
Par
Julien GONCALVES
| Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Hugo Barriol vient de sortir son premier album "Yellow", composé de titres folk tout en douceur. Le chanteur français, qui s'est fait repérer dans le métro, raconte à Pure Charts son parcours, et dévoile sa personnalité et ses ambitions.
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Julien Gonçalves. Comment tu as commencé la musique ? J'ai commencé quand j'étais petit car mon père avait un groupe de musique. Ils répétaient dans la cave de mes grands-parents. J'ai commencé à faire de la batterie chez eux, comme ça, tout seul, pendant un moment. Après, j'ai déménagé à Lyon, j'avais un groupe de musique, on faisait nos chansons, et moi j'étais batteur. Après ça, je me suis dirigé vers la guitare et le chant. Chanter dans le métro, ça fait partie de mon histoire Comment en es-tu venu à chanter si ce n'était pas une évidence au début ?C'est juste que ça m'a donné envie de faire de la scène, d'écrire des chansons, de composer des mélodies. Du coup, j'ai laissé la batterie et j'ai préféré la guitare pour créer des mélodies. Je me rappelle de la première fois où j'ai écrit quelque chose, c'était avec un pote. Lui faisait de la guitare, on a commencé tous les deux. J'avais envie d'exprimer ce que je ressentais à travers une chanson au lieu d'en parler naturellement. Tu as l'air d'avoir une personnalité assez réservée. Tu as commencé à écrire ce que tu n'arrivais à dire dans la vie ? Oui, je pense qu'il y a des trucs qu'on a en nous et qui sont difficiles à exprimer, à partager. Il faut trouver un moyen pour les sortir quand même. Moi j'ai trouvé les chansons pour faire ça. Je ne sais pas si le sujet est réglé une fois écrit, mais ça fait du bien. Parfois j'écris et ça ne devient pas forcément des chansons, mais c'est sorti. Je me sens bien dans mes baskets, et j'ai l'impression que c'est depuis que je me suis ouvert et que j'ai commencé à parler de choses personnelles dans mes chansons. Regardez le clip "Oh My" de Hugo Barriol : Chanter en anglais, c'est aussi une façon de te protéger ? Au début, inconsciemment peut-être, quand j'ai commencé. Je ne me suis pas posé la question donc je ne sais pas trop si c'était pour me protéger. C'est surtout parce que mes influences musicales sont plutôt anglophones et parce que mon père écrivait des chansons pour son groupe en anglais. C'était assez naturel pour moi. J'ai grandi avec de la musique anglophone, mon oreille s'est peut-être développée d'une façon qui fait que je me suis dirigé vers l'anglais. Je ne suis pas très bon pour me vendre Tu t'es fait repérer dans le métro, du coup on te résume souvent au "chanteur du métro". Ce n'est pas trop réducteur ?Ça ne me dérange pas du tout. Je suis très content de mon parcours, ça fait partie de mon histoire. c'est là que j'ai fait des rencontres qui ont été importantes. Le "chanteur du métro", c'est plus facile pour accrocher les gens. Mais il y en a plein qui ont commencé dans le métro et on parle encore d'eux aujourd'hui. Ce n'est pas grave. C'est une bonne école, non ? Il faut en avoir envie, il ne faut pas se forcer. Mais oui c'est une bonne école. C'est là que j'ai peaufiné mes chansons, que j'ai trouvé ma voix, que j'ai fait des rencontres qui m'ont permis de sortir du métro. Ça été une expérience très positive. Il faut essayer, si certains font de la musique et que ça les tente ! Ça t'a aidé pour tes concerts ? Eh bien, oui et non. Le métro, ce n'est pas une scène. Personne n'est vraiment là pour t'écouter, donc j'étais vite dans ma bulle quand je chantais. Quand je me suis retrouvé dans une salle avec des gens devant, assis, en train de me regarder et de m'écouter, j'ai eu un peu plus de mal à créer le contact, à être à l'aise. Pourquoi ne pas avoir tenté les télé-crochets pour te faire repérer ? Je ne le sentais pas. Je pense que je n'aurais pas été bon dans ce genre d'émissions. Chanter les chansons des autres, ce n'est pas quelque chose avec lequel j'étais forcément à l'aise. Ce format-là... Je ne suis pas très bon pour me vendre. Donc, j'ai préféré prendre mon temps et puis y aller avec mes chansons. Découvrez "Always" de Hugo Barriol : Tu sors ton premier album "Yellow", emmené par le single "Oh My", qu'est-ce qu'il représente pour toi ? C'est quelque chose de très important pour moi. Il y a cinq ans, quand je suis parti voyager et que je suis rentré, je me suis fixé cet objectif-là pour essayer d'y arriver. Ça a pris un peu de temps mais au final j'ai eu la chance d'enregistrer mon album à Londres avec des gens de talent, des musiciens de talent. Je suis très content des chansons qui sont sur l'album, j'ai plein de bons retours. Et puis, je vais faire des concerts et donner vie à ces chansons sur scène... C'est génial. Que demander de plus ? Comment tu as vécu le fait de partir de tes chansons brutes, nées à la guitare, et de devoir les produire pour un album ? Pour l'album, on a choisi les chansons qui fonctionnaient en guitare-voix, ce qui veut dire qu'elles sont assez bonnes. Pour ensuite ajouter d'autres instruments. Vu que la structure on l'avait déjà, on a bien bossé sur les batteries, mais ça s'est fait naturellement. Rien n'a été fait dans la souffrance, on n'a pas cherché encore et encore pour assembler le tout. Faire l'Olympia ce serait symbolique Tu as donné des concerts à Londres récemment. Vu que tu chantes en anglais, c'est plus facile pour toucher un public hors de nos frontières. Ton ambition est aussi internationale ?Bien sûr. Je ne pense pas qu'il y a de frontières pour la musique. Si je peux venir à Londres, puis Berlin, Amsterdam, en Italie. N'importe où en fait. Je suis heureux d'aller partager ma musique. L'album est plutôt délicat. Tu n'as pas peur de t'enfermer dans une image du chanteur folk romantique ? Ce que je fais dans la musique c'est que j'essaie d'être sincère avec ce que je suis et ce que j'aime. Si j'ai envie de changer de style, je ne pense pas que je me l'interdirais. Mais j'aime la folk. J'ai choisi de m'exprimer dans ce style de musique-là. Il n'y a aucun souci là-dessus. Tu as un rêve ? Quand j'ai commencé, je me disais que ce serait super de faire l'Olympia à Paris. Mais il y a plein de salles qui m'attirent comme le Trianon. Mais c'est vrai que l'Olympia ce serait symbolique !
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