Accueil > Actualité > Interview > Actualité de DJ Sem > DJ Sem en interview : "Aujourd'hui, la musique va trop vite"
dimanche 01 juillet 2018 12:10

DJ Sem en interview : "Aujourd'hui, la musique va trop vite"

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
A l'occasion de la sortie de son nouvel album éponyme, nous sommes partis à la rencontre de DJ Sem, qui a notamment révélé Marwa Loud sur "Mi Corazon" l'été dernier. L'artiste nous dévoile son envie de faire émerger de nouveaux talents, son succès international et ses rêves de collaboration.
Crédits photo : Facebook officiel
Comment as-tu commencé ta carrière ?
J'ai commencé comme résident sur Paris en faisant plusieurs clubs : Les Bains-Douches, le Hammam Club (ancien Mon Seigneur) et le Ramses. J'ai beaucoup tourné en tant que DJ-clubbing sur Paris pendant les premières années et je me suis formé sur le terrain.

Être DJ, était-ce un rêve pour toi ?
Mes deux rêves, c'était le foot ou la musique : il a fallu choisir (rires).

Dès le début, on voyait qu'il se passait quelque chose avec Marwa Loud
C'est toi qui as révélé Marwa Loud, qui cartonne désormais en solo. Comment l'as-tu découverte ? Que penses-tu de son parcours ?
Je l'ai découverte sur son premier titre, "Temps perdu". Tout de suite, j'ai aimé le personnage, la façon de chanter… J'ai essayé de rentrer en contact pour l'inviter sur mon projet. C'était son premier titre sur YouTube et déjà, on voyait qu'il se passait quelque chose. C'est extraordinaire ce qui lui arrive en si peu de temps. Arriver là où elle en est, c'est signe qu'elle a beaucoup bossé et ce succès est mérité car elle a du talent.

Après le succès de "Mi Corazon", tu as enchaîné très vite avec ce nouvel album. Ce rythme d'un album par an est-il voulu pour marquer l'été ?
Même si je me dis que j'aimerais des fois le sortir plus tôt, un album c'est beaucoup de travail mais aussi beaucoup d'inconvénients. On se fixe une deadline, maximum le mois de juin, juste avant l'été dans mon cas ; mais si je n'avais pas eu de contrat, j'aurais pu peut-être le sortir un ou deux mois plus tôt. Mes quatre albums sont sortis à ce moment-là, mais c'est un peu voulu stratégiquement parlant et ça me permet de travailler le reste de l'hiver.

Regardez le clip "Mi Corazón" :



On s'est retrouvé premier en Egypte ou en Turquie avec INNA
Tu collabores plutôt avec des artistes "en développement" : pourquoi ? Est-ce une façon pour toi de faire émerger de nouveaux talents ?
Il y a des talents qui sont au niveau de Marwa Loud, comme à l'époque, et qui ont un énorme potentiel et un minimum de qualité mais il y a aussi des gens confirmés : INNA a déjà 15 ans de carrière et est reconnue dans le monde entier. J'ai réussi à la mettre en duo avec Matt Houston et le morceau a super bien marché. On s'est retrouvé premier en Egypte ou en Turquie ! C'est un morceau qui m'a beaucoup ouvert au monde entier.

Pourquoi ne collabores-tu pas avec des artistes plus populaires ? C'est plus compliqué ou c'est ta démarche ?
Je l'ai fait il y a quelques années avec Lacrim, Mister You ou le 113. Mais aujourd'hui, la musique va trop vite. C'est voulu pour ne pas avoir toujours les mêmes personnes chaque année, si c'était le cas sur chacun de mes albums, il n'y aurait pas de renouveau, de fraîcheur. Les premiers retours sont très bons : les gens ont aimé l'énergie de ces nouveaux talents. Mais je pense qu'il faut quand même les deux !

J'essaie d'apporter un peu de fraîcheur à chaque nouveau disque
Les artistes sont très divers, de Makassy à INNA. Comment les as-tu choisis et convaincus ?
Je devais avoir INNA sur l'album précédent, mais on a eu un problème d'emploi du temps. Makassy je l'ai rencontré sur un concert commun, on a beaucoup discuté. J'ai beaucoup aimé son univers quand je l'ai vu sur scène. J'essaie de faire des combinaisons inattendues. J'ai aussi le canadien Massary, très connu en Amérique et au Moyen-Orient, mais là c'est plus un choix personnel car je l'adore.

Tu te verrais chanter un jour ?
Je chante sous ma douche (rires). J'ai toujours chanté, mais oui pourquoi pas ! Ce n'est pas d'actualité, pour l'instant je m'occupe de la production mais si un jour l'occasion se présente, ce serait pas mal.

Regardez le clip "C'est bon déjà" :



Tu as aussi mixé pour l'équipe d'Algérie avant le Mondial 2014. Te verrais-tu créer un hymne pour une équipe ?
Si je dois le faire, ce serait pour l'Algérie ou la France : c'est ma double culture !

Qui supportes-tu cette année ?
La France, évidemment ! Et l'Algérie. Même en 2014 ! Bon, l'Algérie n'est pas qualifiée cette année mais je soutiens toujours autant les deux équipes.

J'adore l'univers de The Weeknd
Quelles sont tes collaborations rêvées ?
Il y en a plein ! Tupac, c'est plus trop réalisable. Mais sinon, il y en a plein : Jay-Z, Beyoncé, Rihanna, Shakira… Pour le côté oriental, Khaled... J Balvin ou Maluma pour les latinos. J'adore aussi l'univers de The Weeknd. J'écoute vraiment de tout, je suis ouvert !

Aimerais-tu te lancer dans une carrière internationale ?
Bien s'installer en Europe, ce serait pas mal déjà ! Et après, pourquoi pas viser l'international. Année après année, tout cela se développe. Là on a eu Massary et INNA : petit à petit l'oiseau fait son nid, il ne faut pas brûler les étapes. Si ça doit se faire, ça se fera tout seul.

Toi qui es DJ, qu'as-tu ressenti à l'annonce du décès d'Avicii ?
On est jamais content de perdre un collègue. On ne se connaissait pas personnellement mais on faisait le même métier, je passais certains de ses titres en soirée donc ça fait bizarre surtout qu'il était jeune. Beaucoup de tristesse et paix à son âme. J'ai pas pu voir encore son documentaire, car c'était une période où j'étais concentré sur la fin de l'album, je me suis un peu déconnecté du reste.

Qu'en est-il de la suite : t'es-tu déjà attelé au prochain album ? Si oui, que pouvons-nous en attendre ?
J'ai déjà commencé deux morceaux, en studio. Quand je rencontre des gens et que ça doit se faire, je n'attends pas, je fonce. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud. Il y aura des nouveaux noms, confirmés, pour apporter un peu de fraîcheur.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter