Cyril Mokaiesh

Ancien champion de tennis, Cyril Mokaiesh n'a pas mis longtemps avant de comprendre qu'il était aussi fait pour la musique. "Les Inrockuptibles" l'ont soutenu en le félicitant d'être « une valeur montante de la chanson française à forte tête et à forts textes ». Il faut dire que sa plume, trempée à l'encre de ses idéaux, qu'ils soient politiques ou sentimentaux, a fait ses preuves sur les quelques douze titres qui composent "Du rouge et des passions". Dans un premier temps chanteur pour le groupe Mokaiesh à partir de 2007, il délaisse le quatuor pour tenter l'aventure en solo. C'est avec le label AZ qu'il son envol en 2010 avec la sortie d'un premier single intitulé "Communiste". L'hiver dernier, il enchaîne avec un premier EP qui ravit assez son équipe pour qu'on décide d'en faire un vrai album, un projet porté à bout de bras par ses expériences et sa philosophie. Un projet suivi d'un album, en avril dernier (Top 78).

A présent, et afin de faire suite à ses deux précédents singles "Communiste" et "Des jours inouïs", l'artiste et son label ont choisi d'adresser simultanément deux extraits issus de son dernier opus : "Le sens du manège", magnifique de poésie, tout en douceur, et "Mon époque" (le morceau d'ouverture du disque) dépeignant les travers de notre société actuelle.

Ecoutez l'un des nouveaux singles de Cyril Mokaiesh, "Mon époque" :


En 2008, Mokaiesh (au clip dans lequel le chanteur apparaissait entièrement nu) se conjuguait au pluriel, en groupe porte flambeau d’un rock en français lettré, magnétisant avec ardeur des textes d’une extrême virtuosité et des guitares instinctivement animales. La vingtaine à peine entaillée, le quatuor purgeait alors ses désirs adolescents avec un empressement réjouissant, ne pensant pas encore aux lendemains qu’il faudrait tôt au tard raccorder à ces premières prises électriques. Les choses sont allées très vite : un premier album cinglant et prometteur, des concerts de la même trempe, puis des vues qui divergent qui aboutissent fatalement à une rupture à l’amiable. Cyril Mokaiesh, leader aux envies trop amples pour tenir dans les coutures étroites du rock, admirateur de Ferré, Brel ou Barbara, aura voulu mieux coordonner sa musique avec ses goûts. Aujourd’hui, Mokaiesh se conjugue au singulier avec son prénom, sur un deuxième album arrangé et réalisé par Philippe Uminski, et dont le style se situe quasiment à l’opposé du premier même si on y retrouve intacts son sens lyrique et sa fougue. En reprenant les choses à la racine, Cyril a commencé par dépouiller ses chansons de tout artifice, à les repenser entièrement en se donnant plus d’espace afin de laisser mieux respirer ses textes.

Par ailleurs, Cyril Mokaiesh, récemment nommé au prochain Prix Constantin, se produira notamment samedi prochain (avec aussi Joyce Jonathan et Gaëlle Vignaux) sur la scène de La Forgerie de Wassy pour Les Marguerites contre Alzheimer, le 14 novembre au Nouveau Casino de Paris, et en tournée dans toute la France.