Clea Vincent

Crédits photo : Capture d'écran YouTube
Auteure d'un des meilleurs albums francophones de l'année, "Nuits sans sommeil", Cléa Vincent mêle thématiques féministes et sonorités pop sur 11 titres malicieux. En interview pour addict-culture, la chanteuse raconte que ce deuxième album est une « évolution liée à [s]on âge et à tout ce que [elle a] vécu depuis la sortie de "Retiens mon désir" [son premier album, en 2016, ndlr] ». « Mon oreille et mes goûts se sont affinés et j'ai désormais une vision très précise de ce que je veux, quelque chose de direct et percutant » atteste l'artiste originaire de Paris. On sent une direction affirmée sur les titres "Dans les strass", "Laisse-toi aller" ou encore "Sexe d'un garçon", justement choisi comme nouveau single. Sur cette chanson disco-pop, Cléa Vincent se joue des codes masculins-féminins et décrit comment les femmes n'ont pas la place qu'elles méritent : « Je n'ai pas vraiment le sexe d'un garçon / Mais, ce qu'il faut pour me faire entendre / Dans ce monde sans façons / Où les femmes sont mises de côté / Pas toujours écoutées / Je n'ai pas vraiment le sexe d'un garçon / Mais, ce qu'il faut pour me faire entendre / A tort ou à raison / Je ne veux pas être mise de técô / Comme Miss météo ».

"Je ne suis pas une poupée fragile mais une femme des années 2000"

A la manière d'un "Balance ton quoi", Cléa Vincent dénonce la fracture qui subsiste dans la société actuelle. Un titre évidemment inspiré du mouvement #MeToo mais pas que ! « Depuis mes débuts dans la musique, je n'ai pas eu le sentiment de me situer dans un clivage homme/femme ni de subir quoi que ce soit de sexiste, peut-être parce que je suis optimiste. Mais plus j'y réfléchis et en parle, plus je m'aperçois que ce n'est pas si évident au final… C'est donc aussi pour moi une façon de m'affirmer dans une démarche positive, sans dénoncer ou jeter la pierre. Ce n'est parce que je ne suis pas un homme que je n'ai pas le droit d'être sur scène et de vous chanter des chansons » explique-t-elle face à ce morceau. Une idée reprise dans le clip, signé Aymeric Bergada du Cadet, à qui l'on doit "Sphynx" pour La Femme. Du « contrepoint du manspreading », Cléa Vincent s'amuse de ses rapports puisque tous les hommes de la vidéo sont symbolisés par leurs jeans, tandis que sont mis en avant de nombreux symboles phalliques, entre cornets de glace et publicités façon campagnes politiques pour des pantalons. Une réussite musicale et visuelle !

Regardez le clip de Cléa Vincent, "Sexe d'un garçon" :