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cirKus : l'album "Laylow" dans les bacs

Une musique aux frontières du hip-hop, du folk, du rock et des musiques électroniques : c’est cirKus, à découvrir...
À l’origine de toute cette affaire, il y a la rencontre de Burt Ford et Karmil. Époux de Neneh Cherry, dont il a composé et produit l’essentiel des trois albums et avec qui il a lancé les carrières Massive Attack, Tricky et Portishead (excusez du peu), Ford se morfondait dans ses studios londoniens, travaillant sur de multiples projets strictement alimentaires qui le déprimaient chaque jour un peu plus. En découvrant les productions de Karmil, jeune assistant nouvellement embauché et par ailleurs guitariste classique, turntablist et producteur en chambre, il est immédiatement séduit. "J’avais envie d’écrire des chansons sur chacun de ses beats." De son côté, Karmil est également saisi par la voix pour le moins inhabituelle de Ford. "Avant de rencontrer Burt, j’étais strictement versé dans la musique instrumentale, le travail du son. C’est en entendant sa voix que j’ai eu le déclic pour travailler sur des chansons." Tous les soirs en rentrant de son travail, Ford prend donc l’habitude de venir travailler avec Karmil jusqu’à une heure avancée de la nuit, sans se soucier de la journée de travail qui l’attend le lendemain. Très vite, ils sont rejoints par Lolita Moon, une adolescente dont la voix cristalline contrebalance idéalement la voix rêche de Ford. Une à une, les pièces du puzzle cirKus se mettent en place. Seul manque à l’appel Neneh Cherry, jeune retraité volontaire du showbiz. Plus pour longtemps. "Je brûlais depuis longtemps de revenir à la musique, mais je voulais le faire dans le cadre d’un groupe, comme à mes débuts avec les Slits ou Rip Rig & Panic, pour ne pas retomber dans les travers du star-system. cirKus tombait à pic. "

Une fois cette fine équipe constituée, tout va très vite. Les idées fusent de tous côtés et les morceaux prennent forme de manière très naturelle. Une prise, parfois deux, mais jamais plus, pour ne pas perdre la spontanéité. La production est lo-fi à souhait, les beats aussi sales que ceux de RZA, l’air comme chargé d’électricité, la tension palpable mais toujours retenue, l’explosion imminente et pourtant toujours retardée. À l’écoute de “ Fuc All The Doh ” et son riff implacable, on pourrait presque parler de punk rock acoustique, mais les termes de folk éthéré, de hip-hop crépusculaire, de pop douce-amère ou de musique de film imaginaire conviennent tout aussi bien à la musique protéiforme de cirKus. Beats alanguis, scratch paresseux, ambiance moite, production touffue, le blues n’est jamais bien loin et avec lui une certaine indolence, propice à toutes les rêveries. Pourtant, les chansons de “ Laylow ” ne sont pas d’une séduction facile. Chaque écoute révèle son lot de petits détails cachés, enfouis sous les multiples couches de sons délicatement sculptés par Karmil. Les trois voix se croisent et s’entrecroisent sur ce somptueux tapis, sans hiérarchie préétablie. Celle de Burt Ford domine le spectre sonore. Pleine d’aspérité, elle possède un grain très particulier, presque surnaturel ; imaginez un croisement entre Horace Andy et Jiminy Cricket et vous n’aurez qu’une petite idée de la chose… Celle de Lolita Moon est son parfait contrepoint, car autant la voix de Burt est rêche et pleine d’aspérités, autant celle de la jeune fille est douce et lisse. Quand à la voix de Neneh Cherry, elle est tour à tour l’élément qui assure la cohérence de l’ensemble en se positionnant au milieu de ces deux pôles radicalement opposés et celui qui vient dynamiter ce bel ordonnancement avec ses raps acidulés ou ses punchlines acérées voir carrément sarcastique, comme sur “ You’re Such An… ” où elle mouche les vilains machos sans jamais se départir de sa superbe. Le plus remarquable est la façon dont ces trois voix, aussi dissemblables que possible, trouvent leurs places les unes par rapport aux autres, au point de n’en former plus qu’une dès lors qu’elles s’expriment de concert. Qui a parlé d’alchimie ? C’est encore plus évident sur scène où les cinq membres de cirKus (ils ont le renfort de John Tonks, le batteur de Tricky) évoluent avec un naturel frôlant l’insolence. Plus qu’à un concert, on a d’ailleurs l’impression d’assister à une répétition, ou plutôt à l’une de ces innombrables séances informelles qui ont donné naissance au disque. Et l’on a dès lors plus qu’une envie, se replonger dans cet album à nul autre pareil pour y découvrir de nouvelles pistes…

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