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Cage The Elephant ou le retour du punk

Par Bridget UGWE | Rédacteur
Drôle de nom pour un groupe, au début on croit même à une blague. Loin de là. Cage The Elephant, ce sont cinq garçons originaires du Kentucky qui déboulent sur la scène musicale rock avec un style bien à eux, comme si Nirvana s'était frotté aux Red Hot Chilli Peppers et que le tout avait subit un lifting. A l'occasion de la sortie de leur nouvel album, "Thank You, Happy Birthday", les garçons ont fait une escale au Nouveau Casino où ils ont assuré le show. Nous avons rencontré Matt Schultz et Lincoln Parish, chanteur et guitariste du groupe qui risque fort de remettre le punk rock au goût du jour.


Vous ne les connaissez peut-être pas encore mais vous entendrez très vite parler d'eux. Cage The Elephant, quintet originaire du Kentucky, débarque en France et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne passent pas inaperçus. Leur musique, mélange de garage, de rock et de punk, a déjà séduit Michel Denisot, grand pape du très branché ‘’Grand Journal’’ sur Canal +, qui les a déjà invités pour une performance live sur son plateau. L'occasion pour ces jeunes mais néanmoins talentueux rockeurs de présenter "Thank You, Happy Birthday", leur dernier opus tout juste publié, porté par un premier extrait, "Shake Me Down". Classé n°1 au Billboard US Rock et au Billboard Musiques Alternatives, ce single est illustré d'un clip réalisé par Isaac Rentz. Il raconte l'histoire d'un joggeur qui revit dans son sommeil ses souvenirs d'enfance. A la fin de la vidéo, sa femme, essayant de le réveiller, réalise qu'il est mort.

Découvrez "Shake Me Down", premier single extrait de "Thank You, Happy Birthday" :


S'ils commencent à peine à se faire connaitre en France, Cage The Elephant n'en est pas pour autant à son coup d'essai. Après un premier album éponyme en 2008, acclamé par la critique qui les présente comme les "sauveurs de la musique punk", ils se font un nom aux Etats-Unis et au Royaume Uni, notamment grâce aux singles "In One Ear" et surtout "Ain't No Rest For The Wicked", titre post-grunge, érigé en hymne et repris pour être la bande son du jeu vidéo "Borderlands". "Thank You, Happy Birthday" est donc le second album studio du groupe. Loué par la crique au moment de sa sortie, il se classe directement numéro un au classement des albums téléchargés sur iTunes, et numéro deux au Billboard 200 (Top Albums) aux États-Unis. C'est quelques heures avant leur passage au ‘’Grand Journal’’ que nous avons rencontré une partie de la formation, pour un entretien hors des sentiers battus.

Rencontre avec Cage The Elephant


Vous êtes très connus aux Etats-Unis et en Angleterre mais encore très peu en France. Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter ?
Matt Schultz : Eh bien, je suis Matt, je fais de la musique et j'adore les couchers de soleil, les bains mousseux et la poésie ! (rires)
Lincoln Parish : Pareil que Matt ! J'adore les bains plein de bulles, et d'ailleurs nous les prenons ensemble ! (rires)
M.S : Non plus sérieusement, nous sommes un groupe d'amis. Nous avons toujours fait de la musique et on adore ça.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
On s’est formés il y a deux ans. Moi, mon frère Brad et Jared, on était dans un groupe au lycée. Puis deux des membres nous ont quitté. On voulait continuer à faire de la musique et Daniel nous a rejoints. Il ne savait jouer d'aucun instrument mais il est allé s'acheter une guitare basse et est venu nous voir en disant : « Eh les gars je veux jouer avec vous ! » (rires). Il était tellement motivé qu'il apprit à jouer de la basse très rapidement, uniquement pour intégrer le groupe ! Lincoln est arrivé aussi et on s'est formés comme ça.

Cage The Elephant, quel drôle de nom ! D'où est-ce qu'il vous vient ?
M.S : Ça nous est venu des "Crackers Jack", tu connais ?
Non qu'est-ce que c'est ? Des chips ?
(rires) En fait c'est une marque de pop-corn très connue chez nous! Et dans chaque sachet, tu trouvais une espèce de petit jouet. C’était un éléphant et il fallait le mettre en cage. Voilà, c'est comme ça qu'on a choisi ce nom.
L.P : Il est en train de te raconter n'importe quoi !

Vraiment ?
M.S : Non c'est la vérité ! (rires) C'est vrai que parfois ça peut être drôle d'inventer des histoires farfelues à raconter aux journalistes... mais là, ce que je te dis est vrai. On n'a pas pour habitude de jouer avec les émotions des gens !

Votre musique ressemble à un mélange de Nirvana, Red Hot Chili Peppers et un peu de Beach Boys. Comment la décririez-vous et quelles sont vos influences ?
M.S : C'est toujours difficile de parler soi-même de sa propre musique. On la définirait comme du punk rock... Après je pense que chacun y projette ce qu'il a envie d'entendre. Tu viens de citer différents groupes mais nous avons aussi des influences plus récentes. Par exemple, le groupe Screaming Tea Party. Si je devais me réincarner en un groupe ce serait celui-là !

Votre premier album, "Cage The Elephant" est sorti en 2008. Dans la chanson "In One Ear", vous vous adressez aux personnes qui vous critiquent en disant en gros : « Ça rentre par une oreille et ça ressort par l'autre. ». Vous avez eu à faire face à beaucoup de critiques ?
M.S : Pas plus que quelqu'un d'autre. De toute façon, dès le moment où tu fais de la musique, tu es exposé à ça. C'est la règle du jeu et en général on n'y prête pas attention.
L.P : La critique est partout, même dans la rue. Tu peux marcher et les gens te voyant passer vont te critiquer. Ça fait partie de la vie, que veux-tu y faire ?



"Thank You, Happy Birthday" publié cette année a débuté numéro deux au Billboard US. Vous vous attendiez à un tel succès ?
L.P : On ne peut pas raisonner en termes de succès quand on fait de la musique ! On essaie de faire la musique qu'on aime sans se poser la question de ce qui va plaire ou non, sinon on se perd. Entre le premier et le second album, on a été bloqué à un moment car quand on composait, on se demandait : « Est ce que ce morceau va plaire à nos fans ? ». En fait au lieu de faire la musique que l'on voulait, on essayait de faire la musique que l'on pensait que nos fans voulaient tu comprends ? (rires)
M.S :Au bout d'un moment on a arrêté de se poser la question. Et même si notre musique est différente aujourd'hui de ce que l'on a pu faire précédemment, on est contents du résultat et c'est ce qui est le plus important.

Jody Rosen du magazine "Rolling Stone" a déclaré en parlant de vous que vous étiez, je cite, « l'un des meilleurs jeune groupe de rock actuels. ». Alors ça y est, vous êtes arrivés ?
M.S : Personne n'est jamais "arrivé" ! S'il le pense, c'est son opinion, elle est louable mais cette phrase il a dû la dire pour une centaine d'autres groupes! Il dit ça aujourd'hui, quelqu'un demain dira l'inverse, chacun se forge son opinion. C'est vrai que c'est plaisant à entendre mais on n'en tient pas réellement compte. [il sourit]

Vous jouez ce soir au ‘’Grand Journal’’ qui est un peu notre messe cathodique à nous. L'équivalent d'un "David Lettermann Show"...
M.s & L.P : Réellement ? Ah ça y'est tu nous as fichu la frousse maintenant ! (rires)
Découvrez l'univers de Cage The Elephant sur www.cagetheelephant.com ou sur leur page Facebook officielle.
Regardez "In One Ear", extrait de "Cage The Elephant" (2008) :

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