Baden Baden

Non, il ne s'agit pas de rendre hommage à ville thermale allemande ou à de faire référence à une page de l'histoire de la Vème République et du mandat de Charles de Gaulle. Il s'agit tout simplement de musique. En prenant le nom de Baden Baden, le groupe emmené par Eric Javelle imaginait peut-être appeler la curiosité des auditeurs. Curiosité qui débouchait il y a quelques semaines sur une bonne surprise : un premier album résolument pop intitulé "Coline". Sorti le 1er octobre, ce premier effort du groupe parisien formé il y a maintenant quatre ans réconcilie les mots pop et France.

Le groupe nous propose un vraie histoire, avec une introduction, appelée "Les couleurs", un morceau à l'énergie concentrée, prête à sortir des baffes, qui annonce un album dans l'énergie. Et il l'est ! Ne serait-ce qu'à l'écoute de la piste n°2 "You'll See", avec cet écho dans la voix d'Eric Javelle, fantomatique. Et comme une première surprise peut en cacher une autre, la chanson suivante, que l'on avait déjà pu entendre car envoyée aux radios, séduit à son tour. Intitulée "Good Heart", sans doute la plus aboutie de cet opus, cette chanson plus mélodique est emprunte de nostalgie et de mélancolie. Ce sentiment domine sur l'ensemble de l'album "Coline", globalement planant, notamment lorsqu'il s'agit de se perdre dans le plus magistral "Anyone". Mais c'est le titre "Evidemment" qui a été choisi pour raconter cette histoire au public. Un clip a spécialement été réalisé pour l'occasion, mettant en scène les musiciens à bord d'un bateau, contre vents et marées.

Et comme toutes les belles histoires, celle de "Coline" se termine bien avec "Last Song", très logiquement la dernière piste de l'album, d'une durée de sept minutes. L’instrumental est mis en avant pour cette ballade dans laquelle les plus sensibles se retrouveront.

"On a toujours écrit en français et en anglais"

Signé sur le label Naïve, Baden Baden s'est fait remarquer en 2010 avec un premier EP. Il a donc fallu un peu plus d'un an et demi au groupe pour monter et terminer son projet. « Pendant deux ans, on a enregistré continuellement les voix, les instruments, en privilégiant la magie de l’instant aux prises en studio chirurgicales et froides » a confié le frontman à RFI Musique, justifiant par ailleurs son choix de mêler les langues anglaise et française sur ses titres : « On a toujours écrit en français et en anglais [...]. Mais un groupe comme Karkwa nous a confortés dans l’idée qu’on pouvait marier le rock indé anglo-saxon et notre langue. Il y a une émotion supplémentaire à comprendre les mots de façon plus directe et instinctive ».