Annie Lennox

Dans un certain sens, Annie Lennox a déjà vécu ça. L'année 1995 voit la publication de "Medusa", deuxième album en solo de l'artiste huit fois récompensée par un Brit Award ; le disque réunit des reprises de certaines de ses chansons préférées. Sa version du titre de The Lover Speaks, "No More I Love You’s", son premier single extrait de l'album, est un énorme succès. Et, à l'instar de la kyrielle de tubes classiques qu'elle commercialise avec Dave Stewart sous le nom d'Eurythmics, ses enregistrements résonnent encore aujourd'hui. Et avant cela… en 1961, la jeune Annie, sept ans, est une nouvelle recrue enthousiaste accueillie par la chorale de Mlle Auchinachie à Aberdeen, où elle se plonge dans la corne d'abondance qui contient chansons traditionnelles écossaises, hymnes et autres chants de Noël.
«Avec elle, j'ai appris tous ces beaux chants de Noël et ces chansons» se souvient-elle avec tendresse. «Ensuite, j'ai participé aux festivals de musique d'Aberdeen et j'ai chanté des chansons fantastiques. Mon père, mon oncle et ma Tata chantaient dans cette chorale également. Ils sont partis en Allemagne juste après la guerre, une sorte d'échange culturel de la paix».
 
Âgée aujourd'hui de 55 ans, la chanteuse écossaise devenue une icône parmi les artistes les plus douées – et les plus couronnées de succès, vers la fin du 20ème siècle est de retour, et vous ne l'avez jamais entendue de cette manière… Annie Lennox a ainsi publié son sixième album en solo. "A Christmas Cornucopia" est une collection inspirée avec onze nouvelles interprétations de chansons festives traditionnelles, complétées par une nouvelle composition de Lennox, "Universal Child". «Tous mes revenus provenant d'Universal Child seront versés à la Fondation Annie Lennox. Cette fondation, créée à la propre initiative de l'artiste, collecte des fonds destinés aux œuvres caritatives et leurs projets de soutien et d'éducation visant les femmes et les enfants d'Afrique frappés par des infections VIH/SIDA».

Découvrez le nouveau clip d'Annie Lennox, "God Rest Ye Merry Gentlemen" :


La musique dans cet album est interprétée en majorité par Annie Lennox, en collaboration avec le coproducteur Mike Stevens dont le studio – situé au fond de son jardin, est réquisitionné pour les enregistrements. Mais pour obtenir la résonance et la vivacité envisagées par Lennox lorsqu'elle projette ces “rebootes” énergiques, le tandem travaille également avec un orchestre de 30 musiciens installés aux Studios Pinewood. Les deux compères voyagent aussi : ils partent en Afrique du Sud et enregistre en compagnie de l'African Children’s Choir, à la fois chorale et organisation remarquable avec laquelle l'artiste Lennox – militante et activiste, entretient depuis longtemps des relations. «Je connais ces chansons, ces chants de Noël, depuis toujours; je les chante depuis mon enfance. Elles sont en moi, c'est tout; elles occupent une très grande partie de ma vie. Aucune sélection arbitraire, donc. Les rapports que j'ai avec ces morceaux de musique se trouvaient en moi, intrinsèquement, avant même d'aborder cet enregistrement».

"A Christmas Cornucopia" n'est pas un coffret joliment emballé. En adéquation avec son titre, la sélection propose chansons en profusion – puisées dans les traditions anglaises, françaises ou allemandes – sans parler d'une foule d'idées. Avec "Lullay Lullay", par exemple – «une berceuse que je connais depuis des années, et peut-être le chant de Noël le plus sombre, je pense» – Annie Lennox fait un parallèle direct entre la nativité et les circonstances désespérées des enfants-soldats en Afrique. Vibrant mais “vintage”, classique et contemporain, glorieux mais tranchant dans son réquisitoire – notamment dans "Universal Child" – l'album "A Christmas Cornucopia" marque également le début des relations entre Annie Lennox et Universal/Island.  


Crédit photos : Mike Owen.