lundi 25 janvier 2021 19:30
Andriamad (Eurovision France) en interview : "On nous avait déjà proposé de participer"
Par
Julien GONCALVES
| Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Samedi soir, le public élira en direct sur France 2 l'artiste qui représentera la France à l'Eurovision 2021. En lice avec "Alléluia", le duo Andriamad se confie en interview sur sa chanson, son message positif et ses chances de gagner. Rencontre !
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Julien Gonçalves. Votre chanson "Alléluia" a-t-elle été écrite pour l'Eurovision ? Kévin : Oui, elle a été spécialement écrite pour l'Eurovision. Quand on a vu l'appel à candidatures, on a été voir nos équipes, c'est vraiment venu de nous. On avait envie de tenter l'expérience cette année. On s'est mis à écrire une chanson pour cette aventure, et "Alléluia" est la première qui est sortie. On avait envie de porter ce message à l'Eurovision. Avant, on ne se sentait pas prêts C'était très spontané, j'ai l'impression...Cécile : C'est venu comme ça, une idée... Mais on nous avait déjà proposé de participer à l'Eurovision l'année dernière, sauf qu'on n'était pas du tout là-dessus, on voulait se développer d'abord. Là, on ne nous a pas re-proposé mais on se sentait prêts donc on s'est dit qu'on pouvait tenter l'expérience. Kévin : C'est vrai qu'avant, on ne se sentait pas prêts, tant scéniquement que musicalement, et aussi avec ce que ça peut engendrer derrière. L'Eurovision, ce n'est pas rien ! Là, on a les idées plus claires en termes de scéno, de visuels... Donc, on tente ! (Sourire) Alors, comment on écrit une chanson pour l'Eurovision ? Cécile : Je pense qu'il y a une manière d'écrire pour l'Eurovision. Par exemple, on avait fait une première maquette de "Alléluia" qu'on a faite écouter à nos équipes, et ils nous ont dit que ce n'était pas assez "télé". Il faut, quelque part, rentrer dans des cases musicalement. Le texte serait resté le même je pense, mais peut-être dans la structure, dans le côté punchy, c'est différent. Je ne regardais pas trop l'Eurovision Kévin : Oui, après ça reste du Andriamad. On est assez libre quand on crée, on a des messages assez clairs et assez courts donc on avait un peu l'habitude du format, mais là, la vraie valeur ajoutée pour l'Eurovision, c'est que notre chanson est plus orientée vers le show, dans les percussions, dans le côté tribal. On s'est vachement amusés à amplifier notre univers dans cette chanson. C'était un vrai challenge, mais un challenge positif, car ça reste une expérience enrichissante.Ecoutez "Alléluia" d'Andriamad : Quelle image aviez-vous de l'Eurovision ? Cécile : Je ne regardais pas trop, je connaissais bien sûr mais ça ne faisait pas partie de mon univers. J'ai vraiment découvert ce qu'était l'Eurovision ces derniers mois, en y participant. J'en avais une image un peu surannée et au final, je me suis rendu compte... Pour être honnête, j'y allais un peu à reculons, j'étais moyennement emballée au départ, mais j'ai découvert que ça s'est vraiment modernisé ces dernières années. Il y a des choses bien à voir, à entendre, ce qui peut être une vraie source d'inspiration. On a écrit quelque chose qui doit parler à l'international Quelle est la force de votre chanson ?Kévin : On a poussé nos messages habituels, on n'a pas écrit "en fonction de", car on parle déjà de tolérance, de respect, de curiosité positive, de voyages, de respect des autres cultures dans nos chansons habituellement. On a écrit quelque chose qui doit parler à l'international. Par exemple, le "alléluia" c'était important pour nous, car ça rassemble beaucoup de gens, et c'est compris par beaucoup de monde. On a essayé de mélanger ça, sans perdre notre langue française car ça nous tient à coeur de chanter en français. Vous proposez un message très positif... Cécile : Dans nos chansons généralement, comme sur "Jaimalé" et aussi sur "Alléluia", on parle souvent du voyage et de ce que ça nous apporte. Dans la musique, quelque part, il y a un retour au village-monde. On est tous un peu éloignés, on a tous nos cultures, mais on vient de la même chose, on habite sur la même Terre, qui est notre Terre mère. C'est très important pour nous. Il faut toujours chérir notre Terre et ne pas l'oublier. Ce sont des valeurs qui nous sont chères et qu'on voulait délivrer sur une scène internationale, en les chantant. Kévin : Et puis, on a été bercé par vachement de cultures musicales de par nos parents. Cécile avec la Réunion, moi ma mère chantait de la musique du monde et j'écoute beaucoup de musique latine. Tout en étant influencé par des musiques modernes. Ça s'est dessiné tout seul. Comment voyez-vous la concurrence pour l'émission "Eurovision France" ? Cécile : Au sein des candidats, on n'a pas du tout d'esprit de compétition. J'ai l'impression qu'on est tous un peu en mode colo, on vit ça tous ensemble et non pas les uns contre les autres. On chante ensemble dans les coulisses, on est dans un esprit collectif. On n'a pas du tout d'esprit de compétition Kévin : Je crois qu'on sait tous la difficulté que c'est pour un artiste de se faire connaître, du coup on respecte tous le chemin de chacun. On n'a pas du tout d'esprit de compétition. Après, l'émission veut ça et il y a un gagnant à la fin, mais on est tous différents, donc chacun a sa place dans le concours.Vous pensez avoir une chance de gagner et donc de représenter la France à l'Eurovision en mai prochain à Rotterdam ? Kévin : Dans l'esprit, dans la façon dont on voit les choses, on va essayer de donner aux gens ce qu'on est, le plus réellement possible, de la façon la plus cohérente. Cécile : Je pense qu'on est très vrai avec ce qu'on dit, ce qu'on raconte et ce qu'on fait sur scène, ça colle à nous, à qui on est. Ça peut être notre force, on est très sincères. Kévin : Ce serait un énorme bonus et une joie immense de représenter la France à l'Eurovision. On va donner ce qu'on est et les gens choisiront en fonction de ça. Podcast |