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Mika | "No Place In Heaven"
Paradis perdus. Après 2 albums acidulés et un 3ème brumeux et introspectif,
MIKA a voulu associer ses deux facettes, en penchant pour la seconde. Sur
"No Place In Heaven",
MIKA assume enfin ses sentiments, clamant ses peines et ses joies amoureuses à haute voix. A l'image du single
"Talk About You" ou de la nouvelle version épurée de "Boum Boum Boum". Si on ne retrouve jamais l'étincelle de ses débuts, l'artiste livre le disque d'un trentenaire en construction, apaisé mais tiraillé entre ses actions passées et l'avenir. Sur cet album, composé en majorité de ballades et titres pop-acoustiques, il se désole de la disparition des modèles gays sur le hit potentiel
"Good Guys", maîtrisé et touchant, se désespère d'une rupture sur "Hurts" ou pleure sur le dancefloor dans "Last Party", astucieusement mélancolique malgré une influence dance. Ceux qui espéraient un retour aux sources brut devront accuser le coup même si de rares titres renouent avec la folie de l'ancien
MIKA ("Oh Girl You're The Devil"). Avis aux fans français : les titres en VF sont globalement en dessous, à cause de paroles bâclées ("L'amour fait ce qu'il veut"). JG
Ça ressemble à du
MIKA adulte, sans la magie
On garde : "Les baisers perdus", tristement nostalgique grâce à un texte ciselé
On zappe : "J'ai pas envie", paroles légères, couplets réussis mais refrain plat
Galantis | "Pharmacy"
Take some pills. La Suède fait-elle encore des miracles dans le monde de l'électro ou se contente d'elle d'appliquer paresseusement le même modèle ? La question mérite d'être posée à l'écoute de "Pharmacy", le premier album de Galantis. A la tête d'un tube de l'hiver et hymne des clubs avec
"Runaway (You and I)", le duo suédois semble se reposer sur ses lauriers tout au long de ces 13 pistes ô combien dansantes ("In My Head", "Kill 'Em With The Love"), certes, mais cruellement génériques. Christian "Bloodshy" Karlsson (Miike Snow) et Linus Eklöw sont pourtant des producteurs de talent et les noms de Madonna, Katy Perry,
Britney Spears ou
Kylie Minogue sur leurs CV sont là pour le prouver. Seulement, aucune chanson de "Pharmacy" n'est vraiment mémorable. Là où l'EP "Galantis" (d'où est pioché "You") se distinguait par un usage intelligent de samples et des expérimentations qui en faisaient plus que de simples morceaux de progressive house, l'album, lui, se révèle musicalement monochromatique. Dommage ! YR
Ça ressemble à Avicii, Alesso... L'électro mainstream du moment
On garde : "Forever Tonight", rutilant et instantané !
On zappe : "Don't Care", qui résumerait presque le fond de notre pensée
Tove Styrke | "Kiddo"
Nouvelle Star. Révélée dans "Swedish Idol", Tove Styrke n'a rien d'une étoile filante. A 22 ans, la chanteuse confirme son talent brut sur ce deuxième
album "Kiddo", plus cash mais moins explosif que le précédent emmené par l'imparable "Call My Name". Partie intégrante de cette nouvelle génération engagée et revendicative, la popstar a abandonné le blond platine et la surenchère pour se concentrer sur son message. Auteure et compositrice, elle délivre un discours insolemment féministe tout au long de ses pépites électro-pop, d'une maturité frappante tant dans le son que les paroles. Véritable touche-à-tout, Tove Styrke se rapproche de la
Madonna des débuts et d'Oh Land sur l'enivrant "Decay", l'une des meilleurs pistes avec le single "Ego", emprunte les paroles du "Irreplaceable" de Beyoncé sur le bouncy-hypnotico-Robynesque "Snaren", prend son envol sur les synthés fragiles et les échos de "Who's Got News", et se la joue même
Kylie Minogue sur "Walking a Line" ou carrément
Gwen Stefani sur le dépaysant et ska "Borderline". Un voyage riche et captivant, mais un peu trop éparpillé. JG
Ça ressemble à Oh Land, Robyn...
On garde : "Number One", rafraichissant et espiègle avec son flow urbain
On zappe : "Even If I'm Loud It Doesn't Mean I'm Talking To You", fougueuse mais irritante