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Le rap est la plus grande révolution musicale du XXème siècle. Une
étude approfondie du marché américain réalisée il y a peu par deux scientifiques de l'Imperial College et de l'Université Queen Mary à Londres a mis en lumière l'impact culturel du hip-hop. Exit les Beatles et les Rolling Stones : ce sont Tupac, Public Enemy ou LL Cool J qui ont bouleversé la consommation de la musique et la société américaine, en ouvrant notamment la voie du succès aux artistes noirs. Qu'en est-il de la France ? C'est ce qu'a voulu savoir le quotidien
20 Minutes, qui a commandé
un sondage YouGov et sondé un échantillon de 1.020 personnes à la fin du mois d'avril.
Booba et La Fouine en disgrâce
Alors qu'aux États-Unis, le hip-hop s'impose en premier dans les charts et le coeur du public américain, la situation est toute autre dans l'hexagone. Le rap n'est que le 8ème genre musical préféré des Français, derrière la pop, le rock, le R&B, la musique du monde, la musique classique et le jazz. Ils sont 18,5% à en écouter, la variété française restant largement plébiscitée à hauteur de 60,9%. Chez la jeune génération, cette proportion est plus importante : 38,2% des 18-24 ans sont sensibles aux dernières compositions de Booba, tout comme 35,3% des 25-34 ans. L'auto-proclamé duc de Boulogne décroche d'ailleurs le titre du rappeur le moins aimé, avec
La Fouine et JoeyStarr. Les clashs à répétition et
les dérapages réguliers de ces trois forts caractères très médiatisés ont très certainement joué en leur défaveur.
C'est McSolaar qui est le rappeur le plus plébiscité par les personnes interrogées. La nostalgie serait-elle de mise ? Pas si sûr. Le journal tempère les résultats en précisant qu'une liste indicative de noms a été fournie aux sondés. «
Il n'est pas certain que s'il n'avait pas été cité, une proportion aussi importante de personnes aurait pensé à le citer », notent Karim Hammou et Stéphanie Molinero, spécialistes invités à commenter l'étude. Par ailleurs, Maître Gims et
Soprano sont les noms qui reviennent le nom souvent chez les initiés au rap.
25% des femmes écoutent du rap
Le sondage indique à quel combien la fracture est grande entre les amateurs de rap et les autres mélomanes. Plus de 80% des premiers considèrent les rappeurs comme des artistes comme les autres, une proportion qui tombe à 44% chez ceux qui n'en écoutent pas... Preuve que le rap, encore trop souvent réduit à une certaine idée de la violence, souffre toujours d'un problème d'image. Plus surprenant encore, on apprend que le rap est une musique... de filles ! Elles sont 25% à déclarer en écouter, contre 12% d'hommes.
20 Minutes rappelle que selon une enquête du ministère de la Culture datant de 1997, les femmes étaient trois fois moins nombreuses que les hommes à déclarer en consommer. La féminisation du rapgame américain, avec l'omniprésence de
Nicki Minaj et la percée d'Iggy Azalea, y serait-elle pour quelque chose ?