Crédits photo : Montage Pure Charts
Thomas Dutronc | "Éternels jusqu'à demain"
Thomas Dutronc s'offre une incursion dans la pop à travers ses 11 nouvelles chansons mais ne renie pas pour autant l'ADN jazz-manouche qui a fait le succès de ses deux premiers disques. Avec son nouveau cru "Eternels jusqu'à demain", réalisé sous la houlette de Jon Kelly, le chanteur bien-né voulait s'imprégner de la culture anglaise et renouveler ainsi son univers musical sans trop bousculer. Pari réussi ! La piste d'ouverture "Aragon", inspirée d'un poème déjà repris par Léo Ferré, laisse présager d'un disque plus grave. Mais plusieurs ritournelles entêtantes soufflent un vent de légèreté bienvenu à l'approche de l'été ("Croc Madam"). L'amour hante toujours les textes de
Thomas Dutronc avec un certain piquant qui lui est propre ("Allongés dans l'herbe"), même si la mélancolie et une certaine forme de nonchalance s'invitent sur plusieurs pistes pour insuffler un peu de profondeur à son propos ("Qui je suis"). En ce sens, le duo "Je n'suis personne", enregistré avec son père Jacques Dutronc, se charge bien de nous rappeler que nous ne sommes pas éternels. JH
Dans la lignée de Thomas Dutronc, tout naturellement
On garde : "Aragon", un poème brillamment mis en musique, "Allongés dans l'herbe" et "Archimède", pour sa mélodie
On zappe : "Minuit moins le quart",
Thomas Dutronc s'étant déjà montré bien meilleur interprète...
Will Young | "85% Proof"
Hopes & Fears. Le défi de faire aussi bien que l'excellent "Echoes" était impossible. Dès les premières notes de "Brave Man", Will Young renoue pourtant avec les envolées planantes et romantico-dramatiques, confirmant son talent, loin des artistes pré-fabriqués des télé-crochets (dont il est pourtant issu). Manquant légèrement de cohérence, l'artiste britannique navigue ici fébrilement entre une pop élégante et une soul ébouriffante et rétro, comme par besoin de secouer son répertoire à tout prix. Heureusement, il déçoit rarement, mais certains titres manquent de relief. Dans la même veine, Will Young réveille l'âme funk qui sommeillait en lui sur "U Think I'm Sexy", accrocheur certes mais au texte superficiel. Malgré tout, peuplé de jolies mélodies aériennes et mélancoliques ("Like a River", "Promise Me", "I Don't Need A Lover"...), "85% Proof" est l'album d'un artiste blessé, déçu mais pas abattu, en pleine renaissance personnelle et artistique. JG
Dans la lignée d'un pot-pourri : Sam Smith, Bruno Mars, Bee Gees...
On garde : "Gold", bouleversante par son texte et l'interprétation sur le fil
On zappe : "Love Revolution", idée intéressante... totalement ratée
Alesso | "Forever"
Alessodrie, alessodra. Considéré comme le «
next big thing » du monde de l'électro depuis son remix époustouflant de "Pressure" de Nadia Ali, Alesso suit les traces d'Avicii et délivre enfin son 1er album. Un concentré de titres calibrés pour le dancefloor, comme il fallait s'y attendre. S'agit-il pour autant de BONS tubes ? Pas toujours. On regrette la facilité d'un
"Cool" reposant uniquement sur un sample de Kylie Minogue, tout comme celle de capitaliser sur
"Under Control" et son remix "If I Lose Myself" de OneRepublic, brillant mais qui tourne depuis deux ans dans les clubs. Les efforts solo ("Destinations", "Tear The Roof Up") ne passionnent guère. Alesso parvient néanmoins à prouver qu'il a l'étoffe d'un agitateur de foule et d'un grand hitmaker lorsqu'il mélange à bon escient pop et électro. Outre le tube
"Heroes" feat. Tove Lo, "All This Love" est un vibrant appel à l'évasion et "Scars" offre à la voix éthérée de Ryan Tedder un bel écrin. Dommage que l'ensemble, trop mainstream, ne parvienne pas à révéler une vraie patte artistique. YR
Dans la lignée des tubes de
Calvin Harris et David Guetta
On garde : "All This Love", enchanteur et délicat
On zappe : "PAYDAY", bruyant mais pas passionnant