Pussy Riot : les deux membres récemment libérées sont virées du groupe !

Crédits photo : ABACA
Bénéficiant de la loi d'amnistie en décembre 2013, les deux dernières membres du groupe Pussy Riot encore enfermées dans les camps soviétiques à l’époque ont été libérées. Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova auront finalement été privées de leur liberté pendant un peu plus d'un an, après avoir été condamnées pour acte « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse » en raison de la « prière punk » qu'elles avaient orchestrée à l'encontre du président Vladimir Poutine dans la basilique du Christ-Sauveur de Moscou (février 2012). Elles n'étaient pas seules à jouer la carte de la provoc' ce jour-là, le groupe étant formé de huit membres au total. Ekaterina Samoutsevitch avait elle aussi été condamnée en août 2012, puis libérée quelques semaines plus tard.

"Nous n'allons pas oublier ce que le régime fait à nos concitoyens"

Seulement, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova semblent être en froid avec le reste du groupe depuis leur sortie. De leur côté, les deux jeunes femmes ont organisé plusieurs conférences de presse pour dénoncer les conditions d'enfermement auxquelles elles avaient été soumises durant leur emprisonnement. Elles ont même participé à un concert organisé mercredi dernier à New York par Amnesty International. Introduite par Madonna, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova sont montées sur scène pour défier Vladimir Poutine. « Nous n'allons pas pardonner et nous n'allons pas oublier ce que le régime fait à nos concitoyens. Nous demandons une Russie qui soit libre » ont-elles scandé. Une prestation qui n'a absolument pas plu à leurs consoeurs, qui les ont purement et simplement exclues du groupe. Sur le blog des Pussy Riot, qui ne sont aujourd'hui plus que six, un message d’explication a été posté pour expliquer les raisons de cette séparation.

"Elles ont complètement oublié les aspirations de notre groupe"

Leur participation est « en contradiction totale avec les principes des Pussy Riot » peut-on lire depuis quelques heures sur ce blog. Souhaitant justifier cette décision pour le moins surprenante, les membres encore unies ont expliqué : « Nous sommes un collectif séparatif féminin. Nous n'acceptons jamais d’argent pour nos concerts. Nous n'organisons que des performances illégales dans des lieux publics inattendus ».

Souhaitant enfoncer le clou et bien faire comprendre à tous qu'il n'a plus rien à voir avec elles, le collectif explique que Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova prennent « à bras le corps les problèmes des prisons russes [car] elles ont complètement oublié les aspirations et les idéaux » du groupe, à savoir « le féminisme, la lutte contre l'autoritarisme et le culte de la personnalité ». « Rappelez-vous : nous ne sommes plus Nadia et Marie. Et elles ne sont plus Pussy Riot » lit-on en conclusion. Le message est clair ! En revanche, l'histoire ne dit pas encore si Maria et Nadejda regrettent ou non d'avoir collaboré avec Madonna...