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Ce n'était qu'une question de temps, et c'est désormais chose faite : Google vient de lancer en France son
système de streaming musical, baptisé Google Play Music. Déjà disponible depuis le 15 mai sur le sol américain, ce nouveau service couple trois fonctionnalités complémentaires, à savoir l'écoute de la musique, le stock des chansons et l'achat des titres. Gratuit pendant 30 jours, l'abonnement est ensuite facturé 9,99 euros par mois ou seulement 7,99 si vous souscrivez à l'offre "Accès illimité" avant le 15 septembre. La version standard et sans frais, elle, n'inclut pas de streaming mais se propose de stocker à la manière d'un "cloud" jusqu'à 20.000 chansons écoutables via Androïd ou la plate-forme dédiée.
Google assure l'essentiel
Afin de s'engouffrer dans ce marché très concurrentiel, la société de Mountain View a peaufiné sa stratégie pour n'omettre aucune fonctionnalité majeure. Le service donne accès à des millions de titres de majors (Universal, Sony, Warner...) et de labels indépendants, d'une qualité supérieure (320 kbps) équivalente à celle des disques commercialisés dans les bacs. Sajoutent à cette base les morceaux postés par les internautes et hébergés sur le service de cloud, un avantage qui permettrait à Google de faire pression sur les ayants droits dans le but d'enrichir son catalogue.
Gardant un oeil sur
liRadio dApple, Google Play Music est capable de construire des playlists à la demande à partir de nimporte quel titre et propose, en prime, des sélections thématiques concoctées par ses «
experts ». En outre, l'application se déploie à la fois sur ordinateurs, tablettes et smartphones, même si ces derniers sont cantonnés au système Androïd. L'atout principal du service réside dans sa parfaite cohérence avec l'univers mis en place par la société fondée en 1996 à travers ses nombreux logiciels. Ecouter un titre sur Google Play Music via son téléphone, visionner le clip sur YouTube et partager sa trouvaille à ses proches sur Google+... Simple et d'une facilité déconcertante.
Renforcer sa domination
En franchissant ce nouveau cap, Google optimise sa politique de revenus hors publicité, déjà implantée avec la vente de films ou de livres, et consolide sa suprématie sur la consommation de la culture musicale en ligne. Selon une étude OpinionWay publiée en juin par Hadopi, 54% des Français utilisent YouTube pour écouter des chansons sur le web, loin devant Deezer (23%) et Spotify (3%). Intégrer le secteur en pleine expansion du streaming s'avère donc être une étape naturelle pour la firme multinationale.
Depuis plusieurs années, le streaming musical a en effet
bouleversé le visage de l'industrie en proposant des offres d'écoute illimitée 100% légales. Propulsé comme porte-étendard de la lutte contre le piratage, ce service connaît un spectaculaire essor dans le monde entier : selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI), le nombre d'abonnés payants à des services musicaux numériques a progressé de 44% en 2012, avec plus de 20 millions dutilisateurs.