Vers la fin des covers sur YouTube ?

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
YouTube devra de nouveau se défendre devant la justice américaine. Après Viacom qui accusait le géant de la vidéo d'incitation au piratage, de nouveaux plaignants s'en prennent aujourd'hui aux covers et autres reprises qui pullulent sur le site, accusées d'enfreindre les lois du copyright.
Crédits photo : Capture Youtube | Karmin
Reprendre une chanson de son artiste favori et poster la vidéo de sa performance sur YouTube sera-t-il bientôt interdit ? La plate-forme vidéo de Google fait aujourd'hui l'objet de poursuites juridiques dénonçant des atteintes aux droits d'auteur. Les plaignants, constitués d'éditeurs et de labels dont Warner/Chappell, ont plus précisément assigné en justice le Multi-Channel Network (MCN) Fullscreen. Avec plus de 15.000 chaînes et 200 millions d'abonnés, Fullscreen est l'un des fournisseurs vidéos les plus prolifiques de YouTube.

Comme le rapporte le New York Times, la plainte déposée accuse Fullscreen et son fondateur, George Strompolos, d'avoir « volontairement ignoré leur obligation d'obtenir des licences et de verser des royalties pour exploiter la vaste majorité du contenu musical disséminée sur son réseau ». En clair, aucun revenu publicitaire des vidéos de reprises n'a atterri dans les poches des auteurs ou des compositeurs des titres originaux. Et quand on sait que certaines covers, comme celle du groupe Walk Off The Earth, dépassent les 150 millions de clics, le manque à gagner est certain.

Visionnez "Somebody That I Used To Know" par Walk Off The Earth :



David Israelite, le président de la National Music Publishers’ Association (NMPA), s'est exprimé sur les raisons qui ont poussé les plaignants à saisir la justice. « Le succès du business numérique bâti par Fullscreen repose sur la prévalence et la popularité de vidéos musicales non licenciées » explique-t-il dans un communiqué, avant d'affirmer avec conviction : « Nous devons stopper cette tendance qui consiste à ignorer la loi, profiter du travail des autres et venir demander pardon lorsqu'on se fait prendre. Ce n'est pas seulement injuste : c'est inacceptable ». Dans ses filets, la société américaine détient en effet les catalogues de "YouTubers" très populaires comme Tyler Ward, Sam Tsui ou la violoniste Lindsey Stirling. Chaque mois, l'ensemble des chaînes appartenant à Fullscreen cumule ainsi près de 2,5 milliards de vues !


Taylor Swift oui, Lady Gaga non


Les covers sont-elles condamnées à finir aux oubliettes ? Pas nécessairement. En février dernier, le groupe Universal Music signait un deal avec Fullscreen et un autre network, Maker Studios, pour exploiter l'ensemble de son catalogue. Des négociations similaires ont été lancées entre la NMPA et ces fournisseurs et des chemins d'entente ont été trouvés... avant cette assignation en justice, qui a donc mis fin aux tentatives d'accord avec Fullscreen. Selon le Times, certains titres de Lady Gaga, Kanye West et Britney Spears utilisés sans licence sont listés comme pièces à conviction en vue du procès. Si l'envie vous prend de proposer votre reprise, faites donc le bon choix ! A titre d'exemple, il demeure parfaitement légal de reprendre les tubes de Taylor Swift, U2 ou le "Gangnam Style" de PSY...

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