vendredi 02 août 2013 18:42

Hellfest : face à la colère des métalleux, M6 s'explique sur son reportage polémique

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
La semaine dernière, un reportage consacré au Hellfest 2013 dans l'émision "Zone Interdite" créait la controverse. En cause, les propos peu flatteurs utilisés pour qualifier les fans de métal. Face à l'ampleur de la polémique, la chaîne M6 se fend d'un communiqué pour expliquer sa démarche.
Crédits photo : Capture d'écran du reportage de "Zone Interdite"
Depuis la diffusion d'un reportage controversé sur le Hellfest dans l'émission "Zone Interdite", M6 n'avait pas souhaité s'exprimer malgré les nombreuses sollicitations des journalistes. Mais après une semaine de silence radio, la chaîne a finalement fait machine arrière et s'est fendu d'un communiqué pour répondre aux attaques.

Petit rappel des faits. Mercredi 24 juillet, l'émission d'investigation présentée par Wendy Bouchard se penche sur la cohabitation parfois houleuse entre les touristes et les habitants locaux durant la période estivale. Pour illustrer sa thématique, un sujet est consacré à l'édition 2013 du Hellfest, le plus grand festival de métal en Europe, qui s'est tenu du 21 au 23 juin dans la ville de Clisson. Mais le portrait dépeint de la communauté des "métalleux", présentés par la voix-off comme des « hordes de zombies gothiques », met le feu aux poudres. Sur les réseaux sociaux, les internautes s'emportent vivement contre des « raccourcis et amalgames » jugés « affreux et insultants ». Dès le lendemain de la diffusion, une pétition traduite en six langues est mise en ligne pour s'insurger contre le reportage. « "Drogués, alcooliques, irrespectueux, voleurs, sales, satanistes", voilà une mince partie des termes désignant les festivaliers » déplore le texte accompagnant la requête, qualifiant de « diffamatoires » les propos des journalistes de l'émission. En quelques jours, plus de 50.000 signataires en colère se rallient alors à ces protestations.


Front commun chez M6


Après avoir tenté de calmer le jeu par le silence, M6 a donc dû se résoudre à prendre la parole face à l'ampleur de la mobilisation. Dans un communiqué non daté publié sur son site, la chaîne affirme en premier lieu accepter les retours, bons ou mauvais, des téléspectateurs. « Il est important pour nous d’être à votre écoute et de connaître votre opinion sur nos programmes » explique le message en guise de préambule. Dans le court texte qui suit, M6 défend toutefois le point de vue adopté par les reporters. « Ce numéro de Zone interdite était consacré au tourisme avec pour angle précis " l’invasion de touristes : quand les habitants se révoltent ! " » explique la chaîne, avant de préciser ensuite le sens de sa démarche : « Il nous a semblé intéressant d’aborder le Hellfest qui réunit chaque année 115.000 festivaliers sur 3 jours, et engendre de nombreuses protestations (association de riverains contre les dérangements occasionnés par le festival, lobbying, etc) ».

Sans présenter ses excuses, la chaîne assure toutefois que le sujet « ne cherche en rien à dénigrer les fans de métal mais met en évidence la perception qu’en ont certains habitants de la région ». Mercredi dernier, la présentatrice de l'émission Wendy Bouchard était elle aussi allée dans le sens de son employeur en publiant un message sur les réseaux sociaux.



Derrière ce geste d'apaisement, la chaîne n'a donc pas cédé aux pressions des signataires qui exigeaient des excuses en bonne et due forme. Pas sûr que cette stratégie soit au goût de la communauté des métalleux...

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