Le festival des Vieilles Charrues attire moins de spectateurs et se retrouve déficitaire

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Pour la première fois en 22 ans d'existence, le mythique festival des Vieilles Charrues n'atteindra pas l'équilibre financier. Cette édition 2013, qui s'est tenue ce week-end avec Phoenix, Rammstein et Neil Young en têtes d'affiches, a conquis 160.000 spectateurs. Une fréquentation en dessous des chiffres prévisionnels.
Crédits photo : Abaca
« On ne comprend pas très bien ». C'est par ses mots que le président Jean-Luc Martin a résumé le bilan mitigé de la 22ème édition des Vieilles Charrues. Auréolé d'une aura populaire toujours intacte depuis sa création en 1992, le festival de musique s'est peu à peu imposé comme le plus grand de France, grâce à sa programmation riche et éclectique. Il y a deux ans, près de 270.000 adeptes foulaient la prairie de Kerampuilh, un record ! Et cette année, la fête promettait d'être belle avec une pléiade de noms prestigieux, mélange de jeunes pousses et de vieilles branches, d'Elton John à Asaf Avidan, en passant par -M-, Santana, Phoenix et Alt-J. Mais à l'issue de ces quatre jours intenses à la qualité irréprochable, les conclusions sont préoccupantes : pour la première fois de son histoire, le festival est déficitaire.

Le spectre de la crise


Pour assurer l'équilibre financier, les organisateurs tablaient en effet sur la vente de 170.000 tickets. Vendu entre 41 et 51 euros, le billet journée reste l'un des moins chers d'Europe. Mais en ces temps de disette économique, les festivaliers ont été plus réticents à mettre la main au porte-monnaie : seuls 160.000 billets ont été écoulés, soit 28.000 de moins que l'an passé. Certes, avec une fréquentation totale de 208.000 spectateurs (invitations comprises), le score est loin d'être honteux. Mais le manque à gagner est bel et bien là, pour un festival dont le budget provient à 80% de la billetterie. « Quand nous avons connu les premiers beaux noms de l'affiche, nous étions certains de faire le plein », explique le président. « Mais nous avions senti, il y a six mois, que nous n'y serions pas. Nous avons donc réorganisé certains points pour faire redescendre le modèle d'équilibre économique du festival de 185.000 à 170.000 entrées. On n'est toujours pas dans les clous mais sans ça, nous aurions bien pu mettre la clé sous la porte... »

Ce net recul trouve aussi son explication dans la programmation un peu particulière de cette édition. Le premier couac est venu de l'annulation du concert d'Elton John. L'artiste britannique a été victime d'une crise d'appendicite aiguë qui l'a contraint à annuler sa tournée des festivals. C'est Patrick Bruel qui a assuré au pied levé son remplacement. Deuxième problème, la mise en place d'une soirée entièrement dédiée à Rammstein. Le groupe de métal allemand n'a su attirer que 25.000 personnes le jeudi soir, bien en deçà des 53.000 spectateurs moyens. Trop hardcore pour les Bretons ?

Visionnez le clip "Mein Teil" de Rammstein :



Couplé à un dimanche plus faible qu'à l'accoutumée, le résultat est sans appel. « Nous allons devoir réfléchir à notre modèle économique », a reconnu Jérôme Tréhorel, le directeur général. Pour autant, l'idée de se vendre à une marque, comme d'autres festivals, est balayée d'un revers de la main. « Ce serait contraire à l'éthique des Vieilles Charrues et tous les membres de l'association de loi 1901 sont là pour nous le rappeler », a-t-il ajouté. Que les habitués se rassurent : le rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine. La 23ème édition se tiendra les 17, 18, 19 et 20 juillet 2014. Et ce coup-ci, Elton John a promis de venir !

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