Crédits photo : Abaca
Plusieurs rappeurs français, comme leurs homologues américains, sont bien connus pour leur côté
bad boy assumé, et se vantent régulièrement de leurs infractions passées qu'ils étalent dans leurs textes percutants. Si quelques uns d'entre eux ont même fait un détour par la case prison à plusieurs reprises, la liste des affaires dans lesquelles ils ont été impliqués est une information confidentielle. Elle figure dans le STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées), important fichier de renseignement qui contient tous les délits commis par 6,5 millions de personnes et répertorie plus de 30 millions de victimes. Un fichier distinct du casier judiciaire, comme l'a expliqué la police à
PCInpact, qui a été le premier à découvrir l'affaire : «
Une voisine vous met en cause, vous serez fiché au STIC comme auteur potentiel », a ainsi indiqué la police.
Et des internautes ont réussi à se procurer les dossiers de plusieurs rappeurs auprès des services de police. Il n'est ici pas question de pirates informatiques qui auraient réussi à s'infiltrer dans le Stic. Pour avoir accès aux fiches des rappeurs Booba, La Fouine, JoeyStarr ou Rhoff, les plaisantins ont tout simplement joint par téléphone plusieurs commissariats de Paris et sa proche banlieue, ainsi qu'en province, en se faisant passer pour des agents de police qui venaient d'interpeller les artistes, en avançant leur véritable identité. Les petits malins se sont ensuite empressés de tout divulguer sur YouTube.
Rohff, Booba, Morsay et Cortex pris pour cibles
On peut notamment y entendre la discussion surréaliste entre les malfaiteurs et une policière à qui ils demandent la liste des affaires dans lesquelles est impliqué Rohff, de son vrai nom Housni Mkouboi. Après quelques minutes de recherche et d'hésitation, la femme établit une liste impressionnante d'affaires. «
Il y en a énormément » confie-t-elle après avoir listé ces affaires, avant de reprendre son énumération de plus belle. La vidéo enchaîne ensuite avec le même procédé, cette fois-ci pour le rappeur Booba, qui a sorti récemment
son album "Futur".
Quatre ans après que la Cnil a établi un rapport cinglant sur la sécurité du Stic, la préfecture de police de Paris confirme que la Brigade d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information (Befti) est en charge de l'affaire. Les internautes, qui se sont également procuré les fiches STIC des rappeurs Morsay et Cortex, sont actuellement recherchés et risquent d'être poursuivis pour collecte frauduleuse de données sensibles, divulgation de données à caractère personnel et usurpation de la fonction de policier.