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L'industrie musicale change. Ses modes de distribution et de diffusion aussi... Pour preuve, en janvier, les ventes de titres en ligne ont dépassé pour la toute première fois les ventes physiques toutes plateformes confondues au niveau mondial. S'il est clair que l'iTunes Music Store d'Apple remporte la majorité des suffrages en termes de téléchargement légal, les sites de streaming veulent aussi leur part du gâteau, et craignent la suprématie d'un géant.
Et pourtant, le géant existe déjà, côté streaming vidéo. Selon une enquête menée par nos confrères de
Digital Music News, le résultat serait sans appel. Une étude révèle que YouTube arrive en tête avec 703 milliards de clips musicaux visionnés chaque année ! Soit quatre fois plus que Pandora (168 milliards de titres écoutés annuellement), peu connu en France, et 13 fois plus que Spotify (52 milliards de titres écoutés par an), qui commence à se faire un nom chez nous. Chiffre étonnant quand on apprend que 38% des vidéos diffusées sur YouTube seraient des clips. Un immense succès pour ce service gratuit, de plus en plus plébiscité, et qui est d'ailleurs dorénavant comptabilisé dans les classements aux Etats-Unis et en Angleterre. A quand la France ?
Deezer en France, Pandora et Spotify à l'étranger
Si du côté du streaming audio, Pandora et Spotify, deux sites appartenant au géant Google, sont en tête au niveau mondial. C'est pourtant le Français Deezer qui reste leader dans l'Hexagone. Aidé par son catalogue de plus de 15 millions de titres, le site revendique 22 millions d'utilisateurs dont 1,5 million d'abonnés (chiffres mai 2012), et est désormais présent dans 49 pays... sauf aux Etats-Unis. Logiquement, sans ce marché gigantesque, il reste un petit poucet à l'échelle internationale. Il est notamment précédé de Rhapsody, qui s'emparait de Napster l'an passé et compte environ 7 milliards de titres écoutés par an. Mais Deezer domine tout de même Grooveshark (1,5 milliard de titres écoutés dans l'année), MOG et Rdio. Cependant, ce classement est à prendre avec des pincettes puisqu'il ne s'agit que d'un croisement d'informations et d'estimations.
Une évolution bénéfique pour l'industrie musicale ?
Un schéma créé par le site totalbankruptcy.com donne une idée de l'évolution de l'industrie musicale ces dernières années. Il affiche clairement leffondrement de ses modes de diffusion et de distribution classiques. On y comprend mieux le succès du streaming. Par exemple, avec 0,99 $ (soit 0,80 ) dépensés pour acheter une chanson sur l'iTunes Music Store, vous pouvez écouter 64 morceaux sur le site Spotify. Ecouter ou posséder, il faut pour le moment choisir.
En Suède, les revenus de l'industrie musicale sont en hausse de 30% cette année, par rapport à 2011. Une exception étonnante en temps de crise. Et pour les maisons de disques là-bas, c'est le streaming qui a sauvé la musique. En juin 2012, il comptait pour 60% des ventes de musique en Suède, expliquent nos confrères de
myeurop.info. Peut-être aussi la fermeture brutale de Megaupload en janvier dernier ?
Pour sa part, le groupe Warner Music annonçait récemment dans un communiqué officiel que les revenus engendrés par les service de streaming comme Spotify ou Pandora représentaient un quart de ses revenus numériques pour le trimestre clôturé au 30 juin dernier. Plus que jamais, le streaming semble l'avenir du disque. Jusqu'à quand ?