Aurélie Filippetti et François Hollande lors d'un meeting au Cirque d'Hiver à Paris, le 18 mars dernier. Crédits photo : ABACA
Créée il y a trois ans, la Haute Autorité pour la diffusion des uvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) est un des sujets qui
divise le plus les politiques. Cette
entité, publique et indépendante, informe les internautes des dangers du téléchargement pour la création et sanctionne les pirates. En théorie, l'Hadopi peut également saisir les tribunaux pour condamner des récidivistes. Si François Hollande s'est longtemps montré hésitant concernant le débat du téléchargement illégal, sa ministre de la culture, Aurélie Filippetti, a mis les pieds dans le plat.
Fraîchement nommée au gouvernement, elle était l'invitée du 7/9 de Patrick Cohen, sur "France Inter" ce matin.
Fidèle aux directives du nouveau président, la ministre s'est opposée aux sanctions systématiques contre les fraudeurs du net : «
le système de sanction tel qu'il a été mis en place et pensé s'est révélé à la fois inefficace et négatif du point de vue du message qu'on veut faire passer. On a opposé les artistes avec leur public » a t-elle lancé. La ministre de la Culture est convaincue qu'il faut abandonner les poursuites pénales à l'encontre des internautes pirates : «
notre logique en matière culturelle ce n'est pas la répression. La culture, c'est un accès à une liberté, une liberté d''esprit ».
Face à ces déclarations, Pascal Rogard, directeur de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), reste prudent. Selon lui, il faut prendre du recul sur ce dossier : «
avant de lancer une concertation, il serait déjà bon de faire le bilan du système actuel qui a permis de faire baisser le peer to peer et d'augmenter la fréquentation du streaming, c'est-à-dire des sites légaux. Hadopi n'a pas seulement eu un volet répressif, elle a aussi eu de grandes vertus pédagogiques » a t-il précisé au site internet du Figaro.
François Hollande s'est heurté à une première difficulté dans ce volet culturel. Le président a confirmé que Nicolas Seydoux, président de l'Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle, jouerait un rôle important dans ce dossier. Or, ce dernier souhaite précisément le contraire du président, à savoir maintenir une répression systématique.