Claire Denamur nous parle de son nouveau clip "Rien de moi"

Trop hype pour certains, l'univers de Claire Denamur est, il faut l'admettre, quelque peu "élitiste". Mais comme le disait Da Silva lors de notre entretien accordé à l'occasion de la sortie de son album "La distance" (au mois de janvier), il s'agit d'un habillage derrière lequel se cachent des faiblesses et une sensibilité. Da Silva a collaboré avec la chanteuse sur son deuxième album "Vagabonde", sorti le 3 octobre et déjà défendu par le single "Bang Bang Bang". Ensemble, ils ont notamment enregistré le titre "Rien à me foutre en l'air". Mais c'est "Rien de moi" que l'artiste a décidé mettre à son tour en avant. Elle nous offre à nouveau un clip très esthétique dans lequel les symboles sont omniprésents.

Découvrez le nouveau clip de Claire Denamur, "Rien de moi" :

Rencontre avec Claire Denamur

Après un clip comme "Bang Bang Bang", on s'attendait à une vidéo au moins aussi bien réalisée. "Rien de moi" ne déçoit pas. Vous avez mis l'accent sur les contrastes. On remarque beaucoup de plans rapprochés sur votre visage et l'on sent une certaine symbolique dans les relations entre cet homme, cet animal et vous.
Claire Denamur : On a tourné ce clip dans un grand hangar à l'extérieur de Paris. C'est un endroit qui avait déjà été utilisé par EMI pour tourner des vidéos pour le projet "Dr Tom". On a fait ça en une journée, bien chargée je dois dire, avec une présence animale. On a fait venir un dresseur de chez Bartabas, accompagné d'une assistance avec deux chevaux identiques. Parce qu'on m'a expliqué qu'ils fatiguent assez vite. Le but était donc de travailler le plus vite possible. La ligne directrice pour ce clip : la douceur. Trouver de quoi exprimer avec des images la nostalgie et les regrets exprimés dans la chanson. On voulait que ce soit toujours en noir et blanc parce que depuis le début nous travaillons les visuels de cette manière. C'est un clip dont la narration commence par une chorégraphie entre un cheval et moi. Le cheval symbolisant mon autre moitié, celle que j'ai pu perdre avec le temps. Il y a un homme avec un visage assez buriné qui apparait. Il est l'incarnation du temps, dans son plus mauvais aspect. J'entends par là le temps qui passe et qui joue contre moi. Cet homme s'énerve et sa rage crée une espèce de tempête qui finit par m'abattre.

Un programme chargé si je puis dire. Vous confirmez avec ce clip l'intérêt que vous portez à l'image. L'univers visuel est-il aussi important que votre univers musical ? Les deux sont-ils indissociables ?
L'image, c'est un voyage temporel et physique. On essaie de ne pas bâcler les choses. On a aussi profité de l'expérience "Bang Bang Bang" mais dans une tout autre optique beaucoup plus violente, plus brutale, pour servir une chanson. On a décidé d'aller vers quelque chose de moins dominant et de laisser la féminité apparaître. C'était important parce qu'il y a toutes ces thématiques abordées dans "Rien de moi".

EP "Rien de moi" en digital

Claire Denamur a délivré le 20 février un EP digital incluant six titres dont le single "Rien de moi" dans sa version originale, ainsi que dans une version acoustique. L'artiste matérialise pour la première fois les "Vagabondages", cette série de reprises acoustiques filmées pour en faire des vidéos mises à disposition des internautes. Pour cet EP, Claire Denamur a décidé de reprendre le célèbre tube "Video Games" de Lana Del Rey, ainsi qu'une chanson de Florence + The Machine, "Dog Days Are Over", et "Hang Me Up To Dry" de Cold War Kids. Claire Denamur nous explique comment le tracklisting de cet EP s'est établi, car il ne s'agissait pas de simplement compiler des reprises déjà réalisées pour les "Vagabondages", mais de s'essayer sur de nouveaux morceaux.

Claire Denamur : "Video Games" de Lana Del Rey sonnait pour moi comme une évidence. Je l'ai découvert comme beaucoup quand il y a eu ce buzz sur Internet. Je l'ai vécu comme un vrai choc, dans le bon sens du terme. J'ai assez rapidement intégré la chanson à la setlist de mes concerts, en guitare/voix, pour me procurer la sensation que j'avais pu ressentir en la découvrant. En ce qui concerne les deux autres chansons, c'était un peu plus compliqué de faire le tri parmi tous les titres que je souhaiterais aborder dans ma carrière. Des reprises acoustiques, j'en fais depuis quinze ans. Avec les" Vagabondages", je me permets d'y mettre la forme. C'est plus organisé. J'ai donc choisi Florence + The Machine et Cold War Kids parce que ce sont des titres qui tournent depuis pas mal de temps dans ma tête. Mais on ne se gênera pas pour continuer les "Vagabondages". Mon plus grand rêve : un bon Pink Floyd !

Retrouvez notre première interview de Claire Denamur réalisée en septembre dernier, à l'occasion de la sortie de l'album "Vagabonde".