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Voilà une nouvelle étude qui ne va pas rassurer les disquaires et les majors. L'Observatoire de la musique et l'institut GFK ont pris leur calculette. Le résultat est sans appel : le marché de la musique enregistrée (CD, DVD musicaux, téléchargement légal) a lourdement chuté dans la dernière décennie. Entre 2003 et 2010, le marché de la musique en France a perdu la moitié de sa valeur. Il a dégringolé de 54,8% en valeur (en euros) et de 23,7% en volume (en nombre d'exemplaires vendus).
Pourquoi une baisse si importante ? Le marché numérique explose : le téléchargement et le streaming ont progressé de 49,4% en volume depuis 2007 et 124,3% en valeur. Mais cette hausse ne compense pas la baisse brutale de ventes de CD physiques. En 2010, la musique représentait un chiffre d'affaires global de 882,8 millions d'euros. Huit ans plus tôt, il s'élevait 1,95 milliard d'euros !
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Cette décroissance n'a pas modifié la structuration du marché du point de vue de la concentration des ventes sur un nombre très limité de références », souligne l'étude. Cela veut dire que le marché reste structurellement le même. Des artistes très connus vendent beaucoup et inversement. En 2004, 4,4% du total des références totalisaient 88,4% du marché en valeur. En 2008, 5,9% des références réalisaient 90% du marché en valeur.
L'étude précise, par ailleurs, que le déclin du marché a entraîné une concentration de l'offre exposée en magasins. Autre phénomène inquiétant, les maisons de disques «
en viennent à brader leurs fonds de catalogue pour pouvoir disposer d'un volant de trésorerie en des périodes critiques [
] ce qui contribue à dévaloriser la valeur du support musical ».
Selon l'étude, le marché numérique pourrait dépasser en 2011 le marché physique en volume.