Cabaret Vert : une édition 2023 déficitaire malgré un record de fréquentation

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L'édition 2023 du Cabaret Vert restera dans les annales. Que de rebondissements pour ce rendez-vous musical incontournable des Ardennes depuis 17 saisons ! A l'approche de l'événement, programmé du 16 au 20 août à Charleville-Mézières, la fête promettait d'être belle avec une affiche XXL pour le moins éclectique. Calvin Harris, Damso, Juliette Armanet, les Chemical Brothers, Cypress Hill, PLK, Yungblud, Hamza, Christine and the Queens, Selah Sue, The Blessed Madonna ou Dinos sont venus ambiancer durant cinq jours un total de 127.000 festivaliers, soit le record de fréquentation du festival depuis sa création en 2005. Une excellente nouvelle contrastée par un bilan budgétaire déficitaire. La veille de l'ouverture, les « conditions météorologiques catastrophiques », avec un département placé en vigilance jaune par Météo-France en raison du risque d'orages, ont failli provoquer l'annulation pure et simple du Cabaret Vert. Pour assécher les sols détrempés, « près de trente semi-remorques de graviers et de copeaux de bois ont été répandus sur le site » selon France Bleu Champagne-Ardenne.

"Une très mauvaise édition financière"

Surtout, le festival a dû faire face au coût financier de l'annulation du concert de Lomepal, décrétée à la suite du dépôt d'une plainte pour des faits d'agressions sexuelles à l'encontre du rappeur. « On fera les comptes mais pour le coup, c'est nous qui avons décidé d'annuler le contrat. Tout n'est pas encore réglé. Ça va être une très mauvaise édition financière » réagit Julien Sauvage, le directeur du Cabaret Vert, sur Radio 8. Pour pallier l'absence de l'artiste, ce sont les Black Eyed Peas qui ont été engagés à la dernière minute afin de combler la programmation. Avec, on l'imagine, un joli chèque à la clé.

L'an prochain, le Cabaret Vert changera sa formule en resserrant les festivités sur quatre jours, du jeudi 15 au dimanche 18 août, mais avec des jauges réévaluées. « Le site serait en capacité d'accueillir peut-être de l'ordre de 40.000 personnes mais on veut y aller étape par étape. Si on arrivait à faire une journée à 30.000 personnes l'année prochaine, ça pourrait déjà être un bon départ » confie Julien Sauvage, conscient des problématiques soulevées par un festival de plus grande ampleur, notamment sur la question écologique. « Plus le festival grossit et plus c'est casse-gueule financièrement. Plus le festival grossit et plus l'impact environnemental négatif pourrait être important si on ne fait rien. Mais plus l'évènement sera gros et bien organisé, mieux ce sera pour l'image du territoire et pour les retombées économiques » note-t-il, en soulignant comme points positifs une meilleure gestion des déchets (-5% par rapport à 2019) et l'éventualité de fixer un budget carbone à ne pas dépasser.