"Pas de retraités sur une planète brûlée" : le tube techno des manifs sort en single

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Lunettes noires et poings levés, une militante danse en pleine manif sur un gros son techno. La vidéo de Mathilde Caillard, alias "MC danse pour le climat", dans un cortège à Paris le 14 mars dernier, jour de l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution par la Première ministre Elisabeth Borne pour faire passer en force le projet de réforme des retraites, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, ces 18 secondes ont cumulé 3,8 millions de vues et généré des milliers de réactions. Même son de cloche sur TikTok, où l'extrait a amusé 2,3 millions d'internautes. Militante à Alternatiba Paris, un mouvement citoyen de mobilisation sur le dérèglement climatique, cette assistante parlementaire pour le groupe NUPES de 25 ans est devenue l'un des visages de la révolte populaire. « Ça donne de la visibilité au mouvement et à nos idées, donc il faut en profiter » se réjouit-elle dans les colonnes du Monde, qui consacre un portrait à celle qui se décrit comme une « techno-activiste ».

"La danse est une porte d'entrée en manif"

Pour cette jeune femme engagée, pour qui « descendre dans la rue fait partie de la culture familiale », la danse et la fête sont « une porte d'entrée en manif ». « Franchir le pas d'aller en manif, ça peut faire peur. Surtout si on ne voit que des images de manifestants qui se font gazer ou taper dessus. (...) La mobilisation peut aussi être fun. Une fois que les gens viennent, ils sont exposés à des discours politiques, ça peut leur donner envie de s'engager davantage. C'est l'objectif » explique-t-elle. Au sein du collectif Alternatiba Paris, elle fait partie d'une équipe d'animation appelée Planète Boum Boum, qui a eu la bonne idée de surfer sur la soudaine attention médiatique de Mathilde. Déjà culte, le slogan « Pas de retraité·es sur une planète brûlée / Retraite, Climat, même combat ! » est officiellement décliné en chanson avec le titre "Planète brûlée", disponible sur Soundcloud.

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La pochette du single donne le ton : la planète, transformée en boule de feu, est affublée d'un visage furieux qui semble vouloir en découdre. Dans son sillage, les manifestants de l'organisation, pancartes et micros en main, joignent le geste à la parole. Calibrée pour galvaniser les foules, la mélodie fait s'entrechoquer beats électro décapants et cris de ralliement scandant « Taxez les riches ! ». Une façon originale de jeter la lumière sur le combat mené par Alternatiba, qui prône la convergence des luttes. « Le système contre lequel on se bat s'évertue à détruire nos conditions d'existence. Si, en plus, on le laisse nous rendre tristes et rabougris, nous diviser, on aura tout perdu. Donc c'est aussi un acte de résistance de continuer à créer et à être dans la joie. Ça nous donne de la force » résume Mathilde.