dimanche 25 juin 2023 13:00

Queen, Lady Gaga, Coldplay... Ils détestent tous leurs propres tubes !

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Si un tube peut coller à la peau d'un artiste, celui-ci peut aussi très rapidement s'en lasser. Purecharts dresse la liste de plusieurs chanteurs et groupes, dont Coldplay, Lorde, Placebo ou Lady Gaga, qui détestent tous leurs tubes.
Crédits photo : Warner / Alamy

Queen - "Don't Stop Me Now" (1978)




Si Queen est de retour au sommet des ventes depuis la sortie du film "Bohemian Rhapsody" (2018), certaines chansons cartonnent davantage à l'instar de "Don't Stop Me Now". Sortie en 1978, ce titre, qualifié de "chanson la plus feel-good de tous les temps", est devenu un incontournable du répertoire du groupe anglais. Et même le générique de "Télématin" chez nous ! Sauf qu'au départ, Brian May ne l'aimait pas du tout ! En cause ? Les paroles écrites par Freddie Mercury, qui raconte son train de vie, et que le musicien ne comprenait pas vraiment. « Je ne me sentais pas trop à l'aise avec ce que Freddie chantait à l'époque. Je trouvais cela un peu trop désinvolte au vu des dangers du Sida, entre autre. Mais au fil du temps, j'ai commencé à comprendre que cela procurait une grande joie aux gens » commentait le guitariste. Depuis, il s'est rendu compte du « phénomène » suscité par cette chanson : « Je dois l'admettre, c'est une grande chanson. Il n'y a pas à débattre dessus. (...) C'est devenu la chanson la plus demandée dans les enterrements de vie de garçon et de jeune fille, aux mariages et aux funérailles, parce que ça apporte de la joie ». Un tube intemporel !


Oasis - "Wonderwall" (1995)




« Today is gonna be the day... ». Pas la peine d'aller plus loin, vous l'avez déjà en tête pour le reste de la journée ! Quatrième single de l'album "(What's the Story) Morning Glory?", "Wonderwall" entérine la position d'Oasis comme l'un des plus grands groupes des années 90. Ou du moins, le plus fidèle représentant de la britpop. Sauf que cette chanson plus qu'emblématique, les Mancuniens vont rapidement s'en délaisser, notamment sur scène. En 2008, Liam Gallagher s'était confié sur le succès, pesant selon lui, de "Wonderwall" : « Je ne supporte plus cette p*tain de chanson ! A chaque fois que je dois la chanter, j'ai envie de m'étrangler. Le problème c'est que ça a été un énorme succès pour nous. Tu vas en Amérique et les gens te disent "Vous êtes Monsieur Wonderwall ?". T'as envie de casser la gueule à quelqu'un ». Et son frère Noel Gallagher de rajouter : « En dehors de l'Angleterre, c'est une de nos chansons les plus connues dans le monde et ça m'emm*rde. C'est n'est pas un p*tain de morceau de rock'n'roll. Il y a quelque chose de très vulnérable là-dedans ». Pour une fois que les frères ennemis sont d'accord...


Placebo - "Pure Morning" (1997)


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A la fin des années 90, Placebo s'impose comme l'un des groupes les plus en vue grâce à son univers glam porté par le chanteur Brian Molko. Un succès, notamment en France, marqué par les singles "Nancy Boy" (1996) et "Pure Morning" (1997). Deux titres dont le groupe va vite se lasser et arrêter de chanter en concert à partir du milieu des années 2000. Il faudra attendre une tournée-anniversaire en 2016 pour que les deux titres fassent leur retour dans la setlist. Mais pourquoi Placebo entretient une relation amour-haine avec "Nancy Boy" et "Pure Morning" ? « Nous n'étions pas particulièrement à l'aise à l'idée de faire cette tournée rétrospective. A l'époque, nous étions chez Universal et nous avions l'impression qu'on perdrait tout soutien de leur part si on n'embarquait pas dans cette entreprise affreusement matérialiste et mercantile » indiquait Brian Molko, avant que le bassiste Stefan Olsdal ne rajoute : « Cette tournée a duré assez longtemps et nous avons commencé à avoir une relation malsaine avec nos anciennes chansons. J'ai commencé à être assez déçu par le groupe et ce que nous faisions ». Douce surprise, Placebo vient de rechanter "Nancy Boy" pour la première fois depuis six ans lors d'un récent concert en Angleterre. Comme quoi...

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James Blunt - "You're Beautiful" (2005)




Parfois, un succès peut être tellement énorme qu'il finit par lasser. James Blunt en a fait l'expérience. Aidé d'un storytelling parfait pour émouvoir (l'ancien soldat au Kosovo devenu chanteur), son premier album "Back to Bedlam" est un succès stratosphérique (11 millions de ventes depuis 2004), emmené par le carton du tube "You're Beautiful". Une ballade loin d'être à l'eau de rose (il y évoque son ex en compagnie d'un autre homme) qui est passée en boucle sur les ondes. Jusqu'à l'écoeurement ? C'est ce que confiait James Blunt en 2014, désignant "You're Beautiful" comme une chanson qui a été « gavée de force dans la gorge des gens ». Rolling Stone l'a même désignée septième chanson la plus agaçante de tous les temps ! Pour l'artiste britannique, le clip réalisé par Jean-Pierre Jeunet et diffusé sans cesse à la télé n'a fait qu'aggraver les choses. Pire, il a donné une image erronée du chanteur : « Je pense qu'en fin de compte, j'ai été markété par la maison de disques pour attirer les femmes durant les pauses pub de "Desperate Housewives" et tu perds 50% de la population en faisant ça. On m'a markété comme une personne incroyablement sérieuse et, mes amis le savent, je suis tout sauf ça ». Tout ceux qui le suivent sur Twitter savent qu'il est, au contraire, un artiste plein d'autodérision !


Coldplay - "Speed of Sound" (2005)




Premier single de l'album "X&Y", "Speed of Sound" avait connu un joli succès à l'époque (top 10 en Italie, Espagne, Irlande ou aux Etats-Unis). Mais a contrario de "Fix You", issu de même disque, la chanson ne s'est jamais durablement imposée comme un emblématique du répertoire de Coldplay. Probablement parce que la bande ne l'apprécie pas beaucoup ! Enormément inspiré par "Running Up That Hill" de Kate Bush, le groupe a voulu « recréer les percussions et les accords » du hit de 1985 selon le bassiste Guy Berryman : « Certains groupes sont réticents à admettre qu'ils ont pris des choses d'autres artistes ou groupes qu'ils ont écouté (...) cela ne nous dérange pas de le dire ». De son côté, Chris Martin n'est pas plus optimiste, déclarant que c'est la chanson de Coldplay qui le fait le plus « souffrir » : « Nous n'avons jamais réussi à la faire bien ». Pour preuve, la chanson, interprétée en live régulièrement entre 2005 et 2012, n'a été interprétée que trois fois sur scène depuis. « Le public peut capter assez vite si vous n'êtes pas convaincu par quelque chose » résumera Chris Martin.


Katy Perry - "I Kissed A Girl" (2008)




Pour Katy Perry, l'aventure musicale commence en 2001 mais c'est sept ans plus tard qu'elle se fait remarquer avec "I Kissed A Girl", qui deviendra son premier gros tube mondial. Sauf qu'au fil des années, la chanson est régulièrement pointée du doigt. La raison ? On l'accuse de s'approprier les codes de la culture homosexuelle pour attirer la lumière sur elle, et sur ce titre dont les paroles évoquent la bisexualité. En 2018, 10 ans après la sortie du morceau, la star américaine s'en excusera dans une interview pour Glamour : « Nous avons vraiment changé, sur le plan conversationnel, au cours de ces 10 dernières années. Nous revenons de loin. A l'époque, on ne parlait pas beaucoup de bisexualité ni d'un autre type de fluidité. Si je devais réécrire cette chanson [aujourd'hui], je modifierai des choses ». Même si "I Kissed A Girl" lui a apporté une popularité internationale, elle considère que les paroles sont assez stéréotypées : « Ton esprit change tellement en 10 ans et tu grandis tellement. Ce qui est vrai pour vous, peut vous faire évoluer ». Ce qui ne l'empêche pas de faire partie intégrante de ses concerts, comme un remerciement à tous ceux qui la suivent depuis ses débuts.


Lady Gaga - "Telephone" (2009)




"Just Dance", "Poker Face", "Paparazzi", "Bad Romance", "Alejandro"... L'enchaînement de tubes réalisé par Lady Gaga entre 2008 et 2010 est du rarement vu dans le monde de la pop. Qui peut se targuer, au bout de quelques années de carrière seulement, de s'offrir un featuring de rêve avec Beyoncé ? Lady Gaga le fait donc en 2009 avec le ravageur "Telephone", top 3 en France, aux USA et même numéro un au Royaume-Uni. On le sait, la chanson a été initialement proposée à Britney Spears, qui l'a refusée. Bonne pioche pour Lady Gaga même si elle avoue assez rapidement (en 2011) ne pas être une grande fan de ce titre : « Je déteste "Telephone". C’est ma chanson que j’ai le plus de difficulté à écouter. La production fut très stressante pour moi. Alors quand je dis que c’est ma pire chanson, ça n’a rien à voir avec elle, c’est juste la connexion émotionnelle que j’ai avec elle ». Idem pour le clip qu'elle « déteste tellement », même s'il est entré dans le Guinness des records en tant que vidéo avec le plus de placement de produits : « Beyoncé et moi sommes géniales ensemble mais il y a tellement de p*tain d'idées dans cette vidéo (...) J'aurais aimé la modifier un peu plus ». C'est peut-être la raison pour laquelle la partie 2 de "Telephone", attendue des fans depuis maintenant 13 ans, n'a jamais vu le jour...


Lorde - "Royals" (2013)




En 2013, c'est du côté de la Nouvelle-Zélande qu'il faut regarder pour découvrir le nouveau phénomène musical. Du haut de ses 16 ans, Lorde fascine autant qu'elle agace mais domine la pop avec son premier album "Pure Heroine" et ses nombreux singles à succès, de "Team" à "Tennis Court" en passant par l'inévitable "Royals". Numéro un dans le monde entier, la chanson n'a pourtant pas les faveurs de son interprète originale et ce, dès 2014 ! « J'écoute des gens reprendre la chanson et mettre leur propre touche dessus, et j'écoute chacune des reprises, sauf la version originale que j'ai sortie. Je me suis rendue compte qu'elle était horrible. Aucune des mélodies n'est cool ou bonne. C'est désastreux » commente-t-elle, comparant "Royals" à la sonnerie d'un Nokia de 2006 ! Toutefois, elle reconnaît que ce single, numéro un dans le monde entier, a changé sa vie : « C'était une telle époque dans ma vie. J'avais de 16 à 18 ans, ce qui est un tournant dans la vie de chacun. La mienne, c'était d'aller aux Grammys, de voir des choses excitantes et d'avoir le monde à mes pieds ». Et ce même elle considère toujours "Royals" comme une « relique » !

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