Crédits photo : Abaca
Un brasier ardent. Depuis huit jours, deux incendies d'une ampleur considérable, alimentés par les fortes chaleurs qui se sont abattues sur la France ces derniers jours, ont brûlé 20.600 hectares de forêt en Gironde, plus précisément à La Teste-de-Buch et à Landiras. Une catastrophe écologique doublée d'un drame humain, avec près de 37.000 personnes évacuées en urgence. Parmi eux ? Jérémy Frerot et sa compagne, l'ex-championne de natation Laure Manaudou. Installé à La Teste-de-Buch depuis plusieurs années, le couple a été forcé de quitter la demeure familiale avec ses trois enfants dans la nuit de lundi à mardi, par crainte du feu. «
Depuis le chemin qui mène à chez moi, je voyais les flammes de la forêt, cela grossissait et cette nuit, on a dû évacuer, il y avait trop de fumée, c'était intenable. Cela rentrait dans la maison, impossible de s'endormir. On a eu peur de s'intoxiquer et de ne jamais se réveiller » raconte-il, sous le choc, dans les colonnes du
Parisien.
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"Les pompiers font un travail de dingue"
Un crève-coeur pour le chanteur, enfant de la région qui s'est toujours évertué à mettre sa notoriété au service de la préservation de l'environnement. «
Il ne faut pas croire que cela n'arrive qu'aux autres. Voilà, on y est : on n'est pas objectif, mais on a l'impression que c'est le plus bel endroit de France qui est en train de partir en fumée sous nos yeux depuis une semaine. De le voir cramer, c'est hallucinant » se désespère l'interprète de
"J'ai la mer", anéanti par ce qu'est devenu "son" bassin d'Arcachon : «
Depuis ça crame, ça crame, et on voit encore ces nuages de fumée en face de nous ». Si la progression des feux a été limitée grâce aux importants moyens terrestres et aériens engagés, la situation reste alarmante. «
J'ai des potes pompiers qui sont sur le front et nous donnent des infos, et c'est horrible. Ce mardi a été une journée affreuse, car on sent qu'ils étaient impuissants et dégoûtés de ne rien pouvoir faire, c'est très dur. Ils font un travail de dingue » souligne Jérémy Frerot, qui s'est fendu d'un message sur ses réseaux sociaux pour saluer la vaillance des 2.000 soldats du feu mobilisés sur place.
"Le réchauffement climatique, on le prend en pleine gueule"
Ce qui inquiète l'artiste, c'est ce que traduit ce désastre appelé à se reproduire dans les années à venir. «
Cela fait déjà un moment que j'essaye de sensibiliser sur le réchauffement climatique et certains m'ont déjà répondu : "C'est bien joli, mais on n'a pas de preuve, rien n'est concret". Le fait de jeter sa paille en plastique et dire que cela va dans l'organisme d'une tortue, nous, on ne le voit pas. Là, le réchauffement climatique, on le prend en pleine gueule. Hier, on ressentait 50 degrés comme température, et il faisait officiellement 43 degrés, c'est le record historique de la ville. C'est très concret maintenant » gronde-t-il. «
Et cela va revenir tout le temps, ces énormes chaleurs sont plus que problématiques » renchérit le chanteur de 32 ans, qui ne masque pas son désarroi : «
Ici, avant cela, on n'avait jamais vu d'incendie, ni mes parents, ni ma grand-mère. Cela me rend vraiment triste, on n'est pas habitués, on ne sait pas comment le gérer, et on se disait que cela n'arriverait qu'aux autres ».
Pour lui, il faut repenser au global notre approche de la lutte contre le dérèglement climatique. «
Tout est sec, la moindre étincelle s'embrase avec les forts vents. Il y a eu des flammes hautes de 100 mètres que rien n'arrête, même les routes. (...) Il va y avoir un avant et un après, il faudra au moins dix ans pour que cela redevienne comme avant » se désole Jérémy Frerot.