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Comme un désagréable air de déjà-vu. Pour lutter contre la nouvelle vague de la pandémie et l'apparition du variant Omicron particulièrement contagieux, le gouvernement a pris de nouvelles mesures concernant le monde de la culture. Ainsi, les jauges font de nouveau leur apparition (2.000 personnes en intérieur et 5.000 spectateurs en extérieur) et
les concerts debout sont interdits ; alors qu'en parallèle, en cette année d'élection présidentielle, les meetings politiques ne sont pas soumis à ces restrictions. Une situation incompréhensible pour certains artistes, comme Julien Doré, Hoshi ou Grand Corps Malade, qui ont ironiquement décidé de
transformer leurs concerts en meetings pour pouvoir se produire dans les Zénith français.
Du côté des producteurs et tourneurs,
l'inquiétude grandit car ces nouvelles annonces sont synonymes de reports, voire même d'une nouvelle vague d'annulations. «
Dès que l'on pourra à nouveau accueillir du monde, on va avoir de plus en plus d'embouteillages. Tout ne pourra pas être reprogrammé. C'est sûr, il y aura des annulations sèches » se désole Olivier Darbois, le président du Prodiss.
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"Nous dénonçons la stigmatisation du secteur"
Ainsi,
le début de la tournée d'Orelsan tout comme les prochains concerts d'Eddy de Pretto,
Alain Souchon ou
Benjamin Biolay ne pourront avoir lieu dans les jours à venir. Une amertume teintée de colère pour le SMA, qui sort de son silence et dévoile un communiqué afin de lutter pour la reprise des concerts debout. Dans
sa lettre ouverte, le Syndicat des Musiques Actuelles ainsi que la FEDELIMA (Fédération des Lieux de Musiques Actuelles) se désolent que ces décisions gouvernementales aient été prises sans «
concertation préalable avec la profession ». Désapprouvant «
radicalement » ces nouvelles jauges, le SMA met en avant l'organisation du
concert-test avec Indochine à Paris en mai dernier, dont les résultats ont prouvé que
les salles de spectacles n'étaient pas des lieux d'infection.
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Ainsi, le secteur musical dit être victime d'une «
stigmatisation » et d'être le «
bouc émissaire » du gouvernement pour une raison simple : «
A la période de Noël, les salles de concert étaient en effet fermées, comme chaque année, en raison des fêtes de fin dannée. En aucun cas, donc, les concerts debout n'ont pu concourir au pic épidémique survenu au lendemain des fêtes de Noël ». La solution à ce problème ? Que le gouvernement «
cesse au plus vite » ce «
traitement inéquitable ». «
Nous demandons une reprise des concerts debout dans les meilleurs délais et dans les mêmes conditions que celles imposées aux autres établissements recevant du public (ERP) » clame le SMA, rappelant que les salles sont déjà soumises au protocole sanitaire (pass sanitaire et port du masque) ainsi qu'à une situation «
extrêmement complexe » depuis la reprise des activités le 1er juillet dernier. La réponse du gouvernement se fait attendre par l'industrie du spectacle vivant, d'autant plus que les prochains mois sont très chargées avec les tournées de Vianney, Orelsan, Clara Luciani, Julien Doré, Coldplay, Billie Eilish, Soprano,
Indochine ou encore Ed Sheeran...