Covid-19 : les discothèques restent fermées pour trois semaines supplémentaires

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Mauvaise nouvelle pour le monde de la nuit. Fermées depuis le 10 décembre, les discothèques resteront portes closes pour trois semaines supplémentaires à compter du 3 janvier, comme l'annonce le ministre Jean-Baptiste Lemoyne.
Crédits photo : Pexels
Le secteur culturel subit une baisse de régime forcée en raison de la flambée des cas de contamination au Covid-19 en France, qui ont atteint, sur la journée du mardi 28 décembre, un record de 180.000 tests positifs. Du jamais vu depuis le début de la crise sanitaire, alimenté par la double menace du variant Delta et l'extrême vigueur du nouveau variant Omicron. En conséquence, le Premier ministre Jean Castex a annoncé, lundi soir, le retour au télétravail obligatoire, l'interdiction des concerts debout et des jauges de restriction dans les salles de spectacles. Des mesures qui ont fait bondir les professionnels de la musique, y compris des artistes très populaires comme Julien Doré, Hoshi ou Grand Corps Malade. En représailles, ceux-ci ont fait part de leur intention de se présenter comme candidats à l'élection présidentielle afin de transformer leurs concerts en meetings politiques, non concernés par ces restrictions. « Je comprends parce qu'il y a de la déception, de l'amertume, du regret. Mais je connais ces artistes, et je sais aussi que ce sont des gens responsables » a répliqué la ministre de la Culture Roselyne Bachelot ce matin sur RTL.

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"C'est un tour de vis très sévère"


Il n'y a pas que l'industrie du spectacle vivant qui a le moral en berne. Le monde de la nuit est à l'arrêt depuis le 10 décembre, date à laquelle les discothèques ont fermé leurs portes pour une durée de quatre semaines. Si Jean Castex n'a pas évoqué le sort des boîtes de nuit lors de sa conférence de presse à Matignon, il ne faisait guère de suspense quant à leur avenir. En effet, parmi les mesures annoncées figurent l'interdiction de la consommation debout dans les bars, effective à partir du 3 janvier. « C'est un tour de vis très sévère. C'est une fermeture déguisée » déplore Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants (GNI). Par un effet de vases communicants, les patrons de discothèque s'attendent donc à une « prolongation de leur fermeture pour trois semaines supplémentaires », comme le souligne l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH).



"C'est un monde qui n'est pas à la fête et qui trinque"


Fin des débats : invité ce mercredi matin sur France Inter, Jean-Baptiste Lemoyne, le ministre délégué chargé du tourisme, a confirmé cet allongement du délai concernant les clubs, jusqu'au 24 janvier minimum. « Le 3 janvier comme les autres secteurs qui ont été annoncés par le Premier ministre, pour trois semaines il y aura la reconduction de la fermeture qui les concernait » a indiqué l'homme d'état, en justifiant cette décision par la cinquième vague qui frappe de plein fouet le pays : « Comme le virus accélère, nous devons collectivement accélérer sur tous les gestes qui permettent de se protéger individuellement et collectivement. Les discothèques ont été fermées début décembre, alors que la situation était bien meilleure que celle que l'on connaît aujourd'hui ».

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L'objectif est donc de freiner la hausse des cas de contamination. « J'imagine la détresse morale qui peut exister pour ces employés et ces entrepreneurs. C'est un monde qui veut donner du bonheur, un monde de la fête mais qui n'est pas à la fête et qui trinque. On est au travail pour trouver les bonnes solutions pour les accompagner, car certains ont été fermés pendant 18 mois » a ajouté Jean-Baptiste Lemoyne, qui planche avec les syndicats du secteur sur de nouvelles « mesures de soutien et d'accompagnement ». « Un système d'aide a été mis en place dès le 20 décembre avec des coûts fixes à 100%, avec le chômage partiel » a-t-il notamment rappelé : « Il ressort de mes consultations d'hier que le mois de décembre représentant 20% du chiffre d'affaires annuel, ces compensations devraient être complétées. C'est ce sur quoi nous travaillons ».

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