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Un nouveau tour de vis qui ne passe pas. L'annonce des
nouvelles mesures de restriction concernant le secteur culturel, à l'heure où le variant Omicron provoque une hausse drastique des cas de contamination au Covid-19 en France, suscite la colère et l'incompréhension des artistes. En cause ? Les jauges de restriction, portées à 2.000 personnes en intérieur, ne concernent ni les lieux de culte ni les meetings politiques. Un cas de «
deux poids deux mesures » qui a poussé certains chanteurs populaires comme Grand Corps Malade, Hoshi ou Julien Doré à réfléchir à une parade :
ils se portent candidats à l'élection présidentielle de 2022 afin de transformer leurs concerts, interdits en configuration debout, en rassemblements politiques. «
Je suis donc candidat aux élections présidentielles. Tous mes meetings sont maintenus » indique la slameur sur l'affiche de sa tournée, devenue une «
campagne », alors qu'il doit se produire au Zénith de Strasbourg le 21 janvier. Plus terre-à-terre,
Orelsan a de son côté simplement décidé
d'annuler le lancement de sa tournée.
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Forcément, cet élan de défiance envers l'exécutif n'est pas vu d'un très bon oeil par le gouvernement de Jean Castex. Invitée sur
RTL ce mercredi 29 décembre, Roselyne Bachelot a qualifié cette réaction de «
mouvement d'humeur ». «
Je comprends parce qu'il y a de la déception, de l'amertume, du regret. Mais je connais ces artistes, et je sais aussi que ce sont des gens responsables » tempère la ministre de la Culture, qui appelle au discernement et rappelle pourquoi les meetings politiques ne peuvent pas être concernés, sur le plan législatif, par ces jauges. «
Nous nous heurtons à la même chose que pour les lieux de culte, c'est une mesure constitutionnelle. C'est sûr que sur le plan sanitaire, il vaudrait mieux que ces mesures touchent aussi les partis politiques. Mais ce n'est pas possible » indique-t-elle.
"La culture n'est pas sacrifiée"
La ministre de la Culture l'affirme, elle est «
sûre que [ces concerts] ne seront pas transformés en meetings politiques ». «
Parce que ça impliquerait un certain nombre de contraintes à observer » ajoute-t-elle, d'un point de vue juridique notamment : «
Si dans ces concerts surgissait une zone de contamination, leur responsabilité serait engagée ». «
Se présenter comme candidat à la présidentielle pour pouvoir impunément avoir des spectateurs, ce n'est pas possible » tranche Roselyne Bachelot. Elle assure que «
la culture n'est pas sacrifiée » par le gouvernement, qui a alloué «
plus de 14 milliards pour la protéger » : «
Nous prenons des mesures par anticipation pour éviter ce qui se passe dans certains pays, à savoir la fermeture des salles. Certains concerts debout sont touchés mais on continue de sortir. La majorité des salles et théâtres continuent de fonctionner de la même façon en respectant le port du masque et le pass vaccinal. J'étais hier soir aux Bouffes du Nord pour Vincent Dedienne et les 500 personnes ont vécu un moment formidable ». Le choix du moindre mal, donc.
"La configuration n'est plus du tout la même"
Quid des
conclusions du concert-test d'Indochine qui s'est tenu le 29 mai, et qui avait démontré «
l'absence de sur-risque d'infection par le SARS-CoV-2 chez les participants » ? D'après Roselyne Bachelot, elles sont rendues caducs par l'émergence des nouveaux variants de Covid-19. «
La configuration n'est plus du tout la même. Nous étions bien avant l'apparition de Delta et la mutation Omicron. Organiser un nouveau concert-test est possible mais ça prend du temps » conclut la ministre de la Culture.