Affaire Hoshi : Fabien Lecoeuvre "regrette amèrement" ses propos polémiques

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Quelques mois après ses critiques sur le physique d'Hoshi, Fabien Lecoeuvre sort du silence. Le journaliste dit "regretter amèrement" ses propos et révèle qu'il a reçu plus d'une centaine de menaces violentes suite à la polémique : "La peine de mort existe sur les réseaux sociaux".
Crédits photo : Montage Pure Charts / Dailymotion / Bestimage
L'affaire avait secoué les réseaux sociaux. Début avril, Fabien Lecoeuvre s'en était pris au physique de la chanteuse Hoshi sur les ondes de Sud Radio pour expliquer son point de vue sur la nouvelle génération d'artistes français : « Quand est-ce qu'on va nous sortir des beaux mecs ou des filles sublimes ? Quand vous regardez Hoshi, par exemple, qui a un talent incroyable, indiscutable, vous mettez un poster de Hoshi dans votre chambre vous ? Elle est effrayante. J'ai rien contre cette fille qui est géniale (...) mais qu'elle donne ses chansons à des filles sublimes comme des Vanessa Paradis, des Sylvie Vartan, des Sheila à 20 ans ou des Françoise Hardy. Il y a plein d'interprètes magnifiques ». Des propos qui avaient profondément choqué l'opinion publique et l'interprète de "Amour censure", décrivant le journaliste comme « à vomir » : « On lui offre un poster ou un miroir ? J'hésite ». Soutenue par des nombreux artistes, Hoshi a reçu un coup de pouce musical inattendu de la part de Grand Corps Malade. Lui aussi offusqué par l'affaire, le slameur avait décidé d'écrire la chanson "Des gens beaux" en réponse aux critiques de Fabien Lecoeuvre. Dans la foulée, celui-ci avait annoncé son intention de déposer plainte contre l'artiste pour avoir utilisé sans son autorisation des extraits de ladite interview polémique.

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"Je n'ai pas dit qu'elle était effrayante..."


Plusieurs mois après les faits, Fabien Lecoeuvre sort du silence. Invité de l'émission "L'instant Deluxe" sur Télé Star Play, le spécialiste de la chanson française est revenu sur cette affaire qui a fait grand bruit dans la sphère musicale. « Personne ne m'a demandé de parler » précise-t-il d'emblée, assurant que c'est la première fois qu'il s'exprime véritablement sur cette controverse qu'il qualifie de « cas d'école » : « Ça démontre la puissance et la méchanceté des réseaux sociaux. Ça a pris une dimension que ça n'aurait pas dû prendre ». Ainsi, Fabien Lecoeuvre regrette « évidemment » ses propos et tient aujourd'hui à les nuancer : « Je n'ai pas dit qu'elle était effrayante, j'ai dit que son univers est effrayant. Sincèrement, je le regrette déjà, je n'ai pas voulu dire ça. C'est un univers que je caractérisais, c'est tout un système (...) Je l'ai regretté amèrement, on peut dire une connerie dans la vie, c'est comme ça, ça arrive, on déraille. L'erreur est humaine ».

"La peine de mort existe sur les réseaux sociaux"


Toutefois, le journaliste regrette surtout « l'absence de dialogue » avec Hoshi : « Elle m'aurait téléphoné, on se serait vus, on en aurait même parlé au téléphone... Elle n'y est pour rien. C'est malheureux parce que c'est une situation qui a enflé, mais elle n'a pas forcément souhaité ça non plus, parce que ça ne doit pas être une personne méchante. Ça m'a fait de la peine de lui avoir fait de la peine à la fois à Hoshi, à ses parents, à sa grand-mère parce que c'est pas mon but dans la vie ». « On peut des fois déraper, se prendre les pieds dans le tapis, ça peut arriver, on est des êtres humains » continue celui qui dit avoir reçu, suite à ses propos, plus de 900.000 messages sur les réseaux sociaux : « J'ai pris 131 menaces de mort. J'ai pas le record en France. Les gens voulaient m'égorger, m'ouvrir le ventre, me couper la tête... Moi je suis pour l'abolition de la peine de mort depuis toujours, mais je peux vous dire que la peine de mort existe sur les réseaux sociaux encore aujourd'hui. Je crois que dans le domaine de la chanson, on n'a pas eu d'histoire aussi invraisemblable que ça ».

Pourquoi n'a-t-il pas parlé plus tôt ? « Je trouve que c'était pas de bon ton de venir m'exprimer. Je voulais me mettre en retrait, il fallait laisser un peu la meute... » explique Fabien Lecoeuvre, qui a reçu le « soutien de très grands professionnels » ayant selon lui « vu l'absurdité et la méchanceté des choses ». Il précise d'ailleurs que sur les 900.000 messages qu'il a reçus, 750.000 étaient des messages de soutien : « Cette fameuse majorité silencieuse, des messages très positifs des gens qui me disaient "On a très bien compris ce que vous vouliez dire". Et puis 150.000 insultes, c'est beaucoup, où les gens faisaient mine de ne pas comprendre ».

Fabien Lecoeuvre "surpris" par la chanson de Grand Corps Malade


Précisant également qu'il est en « suspension d'antenne » chez Europe 1 et non pas viré, Fabien Lecoeuvre s'est aussi dit très « surpris » par « l'espèce de chanson » de Grand Corps Malade : « En France, il y a une loi, la voix fait partie des attributs de la personnalité. On n'a pas le droit d'utiliser la voix sans une autorisation. A un moment donné, je pense qu'il y a eu une confusion dans l'esprit de Grand Corps Malade ». S'il a attaqué le slameur en justice, il préfère ne pas en dire plus sur l'avancée de l'affaire, si ce n'est que « les avocats se sont rapprochés ». Malgré le tollé suscité par l'affaire, l'attaché de presse a ainsi tenu à présenter une nouvelle fois ses excuses à Hoshi et espère « tirer un enseignement positif de tout ça ».

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