mardi 29 juin 2021 12:53

Roselyne Bachelot refuse la suppression du pass sanitaire : "Ce serait irresponsable"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Le ton monte entre les organisations des grands festivals d'été et le gouvernement. En cause ? Le pass sanitaire, considéré comme une contrainte pour les spectateurs qui désertent les rendez-vous culturels. Sur France 3, la ministre Roselyne Bachelot dément envisager sa suppression.
Crédits photo : Bestimage
Les mâchoires se crispent autour du pass sanitaire. Depuis le 9 juin, les spectateurs désirant se rendre à un événement culturel ou sportif de plus de 1.000 personnes doivent présenter à l'entrée des établissements cet outil attestant d'une vaccination complète supérieure à 15 jours, d'un test PCR ou antigénique négatif datant de moins de 48 heures ou d'un certificat de rétablissement du Covid-19 compris entre 15 jours et six mois, seule condition pour permettre le retour de la vie culturelle en toute sérénité. Problème ? L'instauration dudit pass, mal perçu par le public, entraînerait une chute de la fréquentation des spectacles, à en croire la grogne des organisateurs des festivals d'été qui sont maintenus. « On est tous grave en galère. Aucun de mes grands concerts n'est rempli. Jamais je n'aurais pensé galérer pour remplir Soprano et Jean-Louis Aubert et on a vendu 1 000 places » témoigne auprès du Parisien Alain Navarro, le directeur du festival Pause Guitare. Jérôme Tréhorel, le patron des Vieilles Charrues, déplore quant à lui « un problème de confusion et de compréhension » : « Les gens ne savent pas ce qu'il faut faire et où. Il faut une prise de parole forte, ministérielle voire présidentielle, pour les rassurer ».

Le player Dailymotion est en train de se charger...


De plus, la mesure est dans le collimateur des propriétaires des discothèques, dont la réouverture est actée au 9 juillet avec obligation pour les clients de présenter un pass sanitaire, quand bien même les boîtes de nuit n'accueillent pas 1.000 personnes. « Le pass sanitaire doit concerner tous les lieux qui ont la même activité, parce qu'actuellement il y a de nombreux lieux qui font discothèques sans le dire, et pas simplement en extérieur comme les bars et restaurants à ambiance musicale. S'il n'y a que nous qui sommes concernés, nous irons au Conseil d'Etat et à la Cour européenne des droits de l'homme » a prévenu Patrick Malvaës, le président du syndicat national des discothèques.

"La pandémie est encore là"


Face à ces retours fébriles, Roselyne Bachelot maintient le cap fixé par le gouvernement. En marge de la deuxième édition des Etats généraux des festivals qui s'est tenu lundi à Bourges, la ministre de la Culture a balayé d'un revers de la main l'hypothèse d'une suppression du pass sanitaire. « Certains font comme si les jours heureux étaient revenus, mais la pandémie est encore là, la suppression du pass sanitaire ne peut être envisagée dans l'immédiat, ce serait irresponsable » estime Roselyne Bachelot, qui insiste sur le caractère bénéfique de cette mesure. « Il faut rappeler que le pass sanitaire n'est pas une contrainte mais une opportunité, et que le pass sanitaire n'est pas un passeport vaccinal. Le Pass sanitaire, ça a été l'occasion pour nous d'ouvrir, de rouvrir un certain nombre de lieux de culture en toute sécurité » a-t-elle martelé au micro de France 3. « Sans le pass sanitaire, il y aurait eu plus de restrictions. Là, avec le pass sanitaire, les festivals sont sécurisés. Il faut y aller, ne vous abstenez pas, ni en politique ni dans les festivals » a insisté la ministre, qualifiant le pass sanitaire de « sésame ».

Une prise de parole qui n'a semble-t-il pas rassuré les organisateurs des festivals, qui demandent a minima un geste sur le délai de 48 heures demandés pour les tests PCR ou antigéniques : « Il faut mettre en place un gros dispositif (...) 48 heures, c'est court ».

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter