Clubs fermés : le coup de gueule des patrons de discothèques contre le gouvernement

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Si les lieux culturels rouvriront progressivement à parti du 19 mai, les discothèques resteront toujours fermées. Mis sur la touche, les patrons de boîtes de nuits et les syndicats poussent un coup de gueule face à cette annonce qu'ils jugent incompréhensible.
Crédits photo : Pexels
Ce sont les grands oubliés du plan de déconfinement progressif du gouvernement. Alors que les lieux culturels comme les musées, les cinémas ou les théâtres vont pouvoir rouvrir progressivement à partir du 19 mai, les discothèques, elles, resteront toujours fermées. Un véritable coup de massue pour le monde la nuit, un des rares secteurs à n'avoir jamais repris ses activités, ne serait-ce qu'un jour, depuis le début du premier confinement en mars 2020. Une mise sous scellés qui a eu pour conséquence la fermeture définitive de plusieurs centaines d'établissements, contraints de mettre la clé sous la porte après des mois et des mois de chômage forcé.



Forcément, cette nouvelle annonce a énervé des grands noms de la nuit comme Jean Roch. « C'est une profession qui paie des impôts, qui répond à toutes les demandes du système français, mais par contre, on n'en parle jamais, on n'essaie jamais de leur trouver des solutions. C'est un métier où les gens se rencontrent » estime le propriétaire de nombreux VIP Room sur France 5 : « Ne croyez surtout pas que les bars et les restaurants vont remplacer les discothèques, ce n'est pas vrai du tout. Si le problème c'est le fait d'être enfermé, donnez des espaces (...) Trouvons des solutions pour que cette profession puisse survivre. S'il faut un passeport vaccinal pour aller dans les clubs, mais qu'on le fasse ! »

"Ils attendent quoi, que l'on se pende ?"


De son côté, Jean-Baptiste Jautée, gérant d'une boîte de nuit sur le port de Caen qu'il a racheté en janvier 2020, se dit tout aussi inquiet. « Cela fait 14 mois que l'on est fermé et que l'on est dans l'incertitude. Il nous faut des perspectives » se désole-t-il au micro d'Europe 1 : « Ils attendent quoi, que l'on se pende dans nos établissements ? S'ils rouvrent tout le monde et que l'on reste fermé, on va péter un plomb ». Le propriétaire du 32, son établissement, qui a déjà été touché par un dégât des eaux en octobre dernier, ne comprend pas pourquoi les boîtes de nuit ne peuvent pas rouvrir a contrario de nombreux lieux culturels : « Les discothèques ont des systèmes de ventilation qui permettent de renouveler l'air toutes les huit minutes. Les bars et les restaurants n'en ont pas forcément. On veut juste les mêmes droits ».

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Des mesures également incompréhensibles pour Franck Delvau, le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie. « Dès le 9 juin, les concerts de 5000 personnes avec pass sanitaire pourront à nouveau avoir lieu. Mais c'est quoi la différence avec une boîte de nuit de 700 personnes ? Dans le premier cas, la musique est jouée par un groupe. Dans le second, c'est un DJ, c'est tout » se questionne-t-il dans les colonnes du Parisien. Et son collègue Thierry Fontaine d'ajouter : « A la différence d'un concert, une discothèque, c'est 70% d'habitués. On peut les briefer aux mesures barrière, le masque, etc. Avec, s'ils ne les respectent pas, une sanction imparable, plus le droit de revenir. Je vous assure, ça fonctionne ». Espérons que leur appel soit entendu.

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