Crédits photo : Bestimage
Le 17 mars, les Français fêteront le triste premier anniversaire du confinement décrété après l'explosion des cas de contamination au Covid-19 sur le territoire. Une crise sanitaire doublée d'une crise économique qui a sonné le glas du monde du spectacle vivant,
mis à l'arrêt complet depuis de nombreux mois au grand dam des producteurs, tourneurs, techniciens, exploitants de salles, intermittents du spectacle, musiciens et artistes. Chaque semaine apportant son lot de
tournées reportées ou annulées,
Benjamin Biolay a profité de son
double sacre aux Victoires de la Musique vendredi dernier pour alerter sur le sort de la culture. «
Ce sont les Victoires de la musique mais ça n'a pas été une année très victorieuse pour la musique. Pour faire un album, pour être un orchestre, cela concerne des centaines de personnes » a-t-il rappelé avec gravité en recevant le prix du Meilleur artiste masculin, lors d'un discours de remerciements musclé.
«
Nous, les musiciens, nous sommes conscients que cette pandémie est épouvantable et que toutes les mesures qui ont été mises en place étaient peut-être nécessaires mais dans cette année de silence a suivi un silence que j'ai trouvé assez étourdissant, celui des pouvoirs publics et ceux qui sont censés être nos ministres de tutelle par exemple » a lancé l'interprète de
"Comment est ta peine ?" à l'adresse de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture qui se trouvait dans les coulisses de la Seine musicale pour assister à la cérémonie : «
J'attends si possible qu'on nous écoute un peu car nous sommes des gens sérieux, on ne fera pas n'importe quoi ».
Regardez le discours de Benjamin Biolay aux Victoires 2021 :
"Ce sont les concerts debout les plus problématiques"
Invitée hier soir de sur LCI, Roselyne Bachelot a répondu frontalement aux attaques du chanteur. «
D'abord je réfute, je suis d'accord avec beaucoup de ce que dit Benjamin Biolay mais le silence... On a pas arrêté de parler, d'être à côtés des artistes, d'être en écoute. Parfois d'autres m'ont reproché plutôt de parler de trop » s'est-elle justifiée, en assurant qu'elle et ses équipes étaient en train de «
travailler avec des artistes » pour «
mettre sur pied un modèle résilient » : «
J'essaye de bâtir avec les différentes strates du spectacle vivant, des musées, des monuments, des cinémas, un modèle qui sera suffisamment sécurisé pour que les aléas des courbes endémiques puissent être ignorées ». Face à Elizabeth Martichoux, la ministre de la Culture a confirmé la tenue de plusieurs concerts expérimentaux dans les semaines à venir.
En concertation avec l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), deux concerts-tests devraient se tenir «
dans la deuxième quinzaine de mars » au sein du Dôme à Marseille, avec
le groupe IAM en tête d'affiche. Les 1.000 personnes attendues pour chaque événement seront assises «
avec la possibilité de se lever ». Toutes les personnes seront testées avant le concert, et les cas positifs «
ne seront pas filtrés parce qu'il faut se mettre en situation où il y aura un brassage » a précisé Roselyne Bachelot. Des nouveaux tests seront de ce fait réalisés après le concert pour étudier la dynamique du virus. A Paris, le concert-test envisagé aura lieu en avril au sein de l'Accor Arena avec l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP). Il s'agira cette fois-ci d'un spectacle en jauge debout. «
Ça va être très intéressant à voir, car ce sont les concerts debout les plus problématiques » a avancé Roselyne Bachelot. Et selon
Le Figaro, le groupe
Indochine devrait monter sur scène pour prendre part à cette expérimentation.
"Je prends toutes les précautions du monde"
Concernant les festivals d'été, alors que
Solidays a annulé son édition pour la deuxième année consécutive, Roselyne Bachelot se montre «
optimiste » mais prudente. «
On est en train d'y travailler. Je suis très optimiste sur les festivals assis, je croise les doigts, mais je prends toutes les précautions du monde » a-t-elle déclaré à l'antenne de LCI, en reconnaissant que «
pour les spectacles debout, c'est plus compliqué ». «
C'est pour ça d'ailleurs que je mène des expérimentations afin de bien tester ce qui se passe » a-t-elle ajouté. La ministre de la Culture a toutefois précisé que ces concerts-tests auront lieu «
sous réserve » que l'on ne soit pas dans «
une situation sanitaire catastrophique », et que les protocoles mis en place soient validés par les autorités sanitaires.