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Est-ce la lumière au bout du tunnel pour l'industrie du spectacle ? De plus en plus de
concert-tests sont organisés en Europe pour étudier la propagation du virus dans les salles de spectacles. Des expériences "lives" menées notamment à Leipzig et à Barcelone, devant 500 à 1.500 spectateurs, et qui ont été des succès prouvant que oui,
il est bel et bien possible d'organiser des concerts en pleine pandémie, à condition de respecter les règles sanitaires et d'avoir un bon système de ventilation dans les salles. Et alors que
la reprise des spectacles est toujours aussi floue, des concerts-tests pourraient bientôt être organisés en France. Comme le révèlent nos confrères du
JDD, les deux syndicats du Prodiss et du SMA (Syndicat des Musiques Actuelles), en association avec l'Assistance publique de Paris et l'Inserm (L'Institut national de la santé et de la recherche médicale), planchent actuellement sur l'organisation de concerts-tests dès le mois de février : un one-man-show à la Cigale à Paris (900 places) et deux concerts devant 2.000 spectateurs à Marseille.
"Nous avons un besoin vital de visibilité"
Comme en Allemagne et en Espagne, le but de ces concerts-tests est de prouver que les lieux culturels ne sont pas des endroits contaminateurs en ces temps de pandémie. Ainsi, le public qui souhaite participer à ces événements devra se faire tester avant et après le concert afin de récolter des données sur la propagation du coronavirus. «
Il serait temps qu'on voie si un concert est vecteur de transmission et comment, car en ce qui concerne les magasins où chacun tripote les produits il n'y a toujours pas l'ombre d'une étude » assure Aurélie Hannedouche, la déléguée générale du SMA. De son côté, Béatrice Desgrandes, co-organisatrice des concerts-tests à Marseille, espère que ces expériences en public permettront de récolter des données utiles pour d'autres grands rassemblements : «
Dès avril, on pourra mettre en perspective plusieurs études européennes, allemandes, espagnoles, hollandaises
Le Danemark est en train d'en lancer une avec 30.000 participants sur trois séquences : match de foot, concert et festival ».
Plus que jamais, les organisateurs espèrent que ces tests grandeur nature pourront faire accélérer la reprise des grands événements, dont les concerts. Et les résultats positifs observés en Allemagne et en Espagne tendent à aller dans leur sens : «
Il n'y a pas eu de contaminations à Barcelone et les conclusions de Leipzig sont qu'en suivant les protocoles et en ventilant les espaces, on peut décemment donner un spectacle » assure Jean-Paul Roland, le directeur du festival des Eurockéennes : «
Nous avons un besoin vital de visibilité. Il faut sortir du stop and go mortifère. Pour préparer des tournées internationales ou des festivals, nous avons besoin d'un calendrier. Le montage des partenariats, des productions techniques, des sites, tout cela représente en moyenne trois à vingt mois de préparation ». Néanmoins, ces expériences restent «
complexes » et prennent «
du temps ». «
Mais l'urgence est là : si on veut sauver les concerts de juin et se donner les moyens d'augmenter les jauges, il faut y aller (...) Plus on teste, mieux on endigue et l'idée d'un passeport sanitaire pourrait être sécurisante pour tous » précise enfin Marie Sabot, directrice de We Love Green. Pour l'heure, aucune autre précision n'a été donnée pour les spectateurs qui souhaitent participer à l'expérience parisienne ou marseillaise. Mais espérons que les tests soient aussi concluants qu'à Leipzig ou Barcelone...