Les lieux culturels resteront fermés : pour Roselyne Bachelot, "c'est une souffrance"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Les lieux culturels comme les musées, les cinémas et les salles de concerts resteront fermés le 7 janvier. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, annonce que la décision du gouvernement est liée à un "manque de visibilité" concernant la situation sanitaire en France.
Crédits photo : Bestimage
Le monde culturel est en sursis. Prêts à rouvrir le 15 décembre dernier, les musées, les salles de cinéma, les théâtres et les salles de spectacles s'étaient vus opposés une fin de non-recevoir par le gouvernement de Jean Castex qui, au vu de la situation épidémiologique en France, avait décidé de repousser les concertations autour d'une réouverture sous conditions au 7 janvier a minima. Invitée hier soir sur RTL, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a confirmé sans surprise que les portes resteront closes. « Il n'a jamais été pris d'engagement de réouverture (...) Il n'y a pas de tromperie » a-t-elle déclaré face à Thomas Sotto, arguant que les derniers indicateurs concernant l'épidémie sur le territoire ne permettaient pas d'envisager sereinement la possibilité d'un retour du public dans les lieux de culture.

"On n'est pas sourd, on n'est pas aveugle"


« C'est très difficile d'avoir de la visibilité, nous n'avons pas de visibilité » a-t-elle poursuivi, en affirmant que « l'éducation artistique et culturelle sont prioritaires » pour le gouvernement. Aussi, les musées « pourraient être les premières structures à rouvrir » si le contexte sanitaire le permet. Des « échéances » vont être mises en place pour faire des points réguliers sur le sujet, a-t-elle promis. Au jour le jour donc, alors que la menace d'un troisième confinement plane sur la France et que la détection d'une mutation du virus a provoqué le reconfinement total du Royaume-Uni. Pour Roselyne Bachelot, il est important de « bâtir un modèle résilient » avec les professionnels du secteur culturel pour « surmonter les vagues de la crise » : « Moi ce que je veux, c'est qu'on puisse rouvrir pour de bon ». Pourquoi peut-on prendre le train mais ne pas aller au cinéma ? « Nous manquons d'éléments objectifs scientifiques vraiment établis (...) pour assurer la sécurité des personnes qui restent dans ces salles mais aussi à travers tous les mouvements de population qu'il y a autour. Nous attendons des données » a expliqué la ministre, qui dit surveiller de près les expérimentations faites dans d'autres pays comme l'Espagne, où un concert test de 1.000 personnes à Barcelone s'est soldé par un succès.

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« Vous êtes connue par votre franc-parler, ça ne vous chiffonne pas tout ça ? (...) Il n'y a pas un peu d'absurdité dans tout ça ? » a relancé Thomas Sotto, après une question d'une auditrice s'interrogeant sur la différence de traitement entre les supermarchés et les musées. « Tout me chiffonne ! Moi ministre de la Culture qui vit avec les créateurs, les artistes et les chanteurs... C'est une souffrance ! Je sais les sacrifices que ça représente » a rétorqué Roselyne Bachelot, aux abois. « Mais Jean Castex n'entend pas ça ? » a demandé le journaliste. « Mais si, il entend ! On n'est pas sourd, on n'est pas aveugle » s'est émue la ministre, avant d'être interrogée sur son influence réelle au sein du gouvernement. « Je pèse suffisamment. Mais je suis aussi une citoyenne responsable. J'ai eu à gérer des crises pandémiques, je suis docteur en pharmacie, je sais la souffrance des gens, je sais la souffrance des soignants. Je l'entends, cette souffrance » a-t-elle souligné, avant de rappeler que la France a « développé des dispositifs qui permettent dans ces circonstances extrêmement difficiles au secteur de survivre » et notamment mis sur la table un plan d'aide de 2 milliards d'euros en faveur de la culture : « Ça n'existe nulle part dans le monde ».

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