"La situation est catastrophique"... Le directeur de la Sacem lance un appel à l'aide

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Face à une année 2020 "violente" pour l'industrie musicale, Jean-Noël Tronc, le directeur général de la Sacem, tire la sonnette d'alarme et lance un appel à l'aide dans une interview au Parisien. Son plan ? Une aide financière de 30 millions d'euros auprès du ministère de la Culture ainsi qu'une demande auprès des radios pour diffuser davantage de morceaux francophones.
Crédits photo : Abaca
C'est peu dire que l'industrie musicale aura connu une année compliquée. A cause de la crise sanitaire, le monde du spectacle vivant a été mis à l'arrêt quasi total depuis le mois de mars et la reprise des concerts à grande échelle reste toujours floue. Idem du côté des ventes d'albums qui ont chuté à cause du confinement. Et si les dernières semaines de l'année seront bénéfiques et permettront de booster quelque peu le volume des ventes de disques, le bilan est généralement négatif sur l'ensemble de l'année 2020. En effet, selon une étude réalisée par EY pour l'association Tous pour la musique, plus de 5 milliards d'euros de pertes sont observées sur les 12 mois de l'année, soit une baisse de 48% des activités par rapport à 2019. Idem du côté de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), dont les pertes sont estimées à 280 millions d'euros sur la même période.

"Sans aides, il faudra une ou deux générations pour s'en remettre"


Interrogé dans les colonnes du Parisien, Jean-Noël Tronc, le directeur général de la Sacem, ne peut cacher son inquiétude après une année plus que difficile autant pour sa société à but non lucratif, que pour l'industrie musicale en général : « [La Sacem] n'a jamais reçu un euro d'argent public et n'est pas éligible aux dispositifs d'aide de l'Etat, comme le crédit d'impôts. C'est anormal alors qu'on est la première société privée de musique en France. Les auteurs, compositeurs et éditeurs constituent le premier maillon de la création mais le dernier dans la rémunération. Nous devons être prioritaires ». Marqués par une crise sanitaire dont on ne connaît pas encore l'issue, ces derniers mois ont mis en péril les 250.000 emplois du secteur, comme le rappelle Jean-Noël Tronc : « Sans aides, la casse pour la musique française sera irréparable. Il faudra une ou deux générations pour s'en remettre ».

Alors que les Grand Prix Sacem 2020 sont dévoilés en ligne ce lundi, récompensant notamment NTM, Pomme, Maxime Le Forestier, Soprano, Aya Nakamura ou encore Billie Eilish, Jean-Noël Tronc propose plusieurs plans afin de sauver le secteur musical. En effet, la société s'apprête à demander au ministère de la Culture une aide financière à hauteur de 30 millions d'euros, sur les 170 millions prévus pour le Centre national de la musique, afin de compenser les pertes « de revenus des auteurs-compositeurs et d'exploitation des éditeurs ». Le directeur général de la Sacem propose également aux radios de diffuser davantage de musiques francophones : « Ça ne coûtera pas un euro de plus aux stations ni aux contribuables car les contrats de droits d'auteur leur permettent de diffuser autant de musique qu'elles veulent (...) C'est gratuit, pourquoi s'en priver ? ». A noter que ce lundi 7 décembre, la Sacem organise une grande journée de solidarité, via le hashtag #SceneFrancaise, en soutien aux acteurs du secteur. Une opération à laquelle participent Aya Nakamura, Jane Birkin, Vitaa et Slimane ou encore Amel Bent via des vidéos postées sur la chaîne YouTube de la Sacem.

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