Kendji Girac, Carla Bruni, Oklou : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois albums qui font l'actualité musicale. Kendji Girac veut faire danser les gens avec "Mi Vida", Carla Bruni opère un retour tout en douceur sur son album éponyme tandis que Oklou se révèle avec "Galore".
Crédits photo : Laurent Darmon / Yann Orhan / Till Janz

Kendji Girac | "Mi Vida"


J'veux du soleil. Kendji revient aux fondamentaux. Après avoir flirté avec le rap sur "Amigo" ("Maria Maria", écrit par Damso), le chanteur est de retour avec ce qu'il sait faire de mieux : des chansons gypsy pop pour faire danser les gens. Un contrat pleinement rempli avec "Mi Vida", nouvel album composé de 11 chansons qui sonnent toutes comme des succès assurés, à l'instar des deux premiers singles : un "Habibi" aux sonorités orientales et un "Dernier métro" événement puisque Kendji partage enfin le micro avec son ami Gims. Deux autres duos sont au programme de ce disque : "Dans mes bras", un titre entre R&B et gypsy pop avec Dadju et "Bebeto" avec Soolking aux sonorités plus orientales. En solo, Kendji Girac n'oublie pas de créer des chansons tubesques : de "Conquistador" à "Reggaeton" en passant par "Yelele" ou "Andale", chaque piste semble créée pour être un tube en puissance. Mention spéciale à l'ultra efficace "La magicienne", qui s'impose déjà comme le prochain single évident. Dommage que l'ensemble assez homogène donne un côté redondant à l'album. Néanmoins, Kendji Girac vient aussi faire taire les mauvaises langues en prouvant ses prouesses vocales sur la belle ballade "Évidemment", signée Vianney et Renaud Rebillaud, ou "Oh ! Prend mon âme", reprise d'un cantique. Un album somme toute classique mais qui devrait séduire le plus grand nombre. TB

Ça ressemble à un album efficace mais sans grande surprise
A écouter : la jolie ballade "Evidemment", le tube assuré "La magicienne"
A zapper : "Conquistador" et "Dans mes bras" plus oubliables





Carla Bruni | "Carla Bruni"


Un brin de douceur. Son retour serait presque un remède à la morosité ambiante. Sept ans après avoir envoûté le monde avec ''Little French Songs'', son dernier album de chansons originales, Carla Bruni revient textes entre les doigts et guitare en main sur le devant de la scène. Dans ce disque en toute intimité, la chanteuse à la voix feutrée susurre ses mots poétiques sur un disque éponyme (« Je n'ai pas trouvé de titre », s'amuse-t-elle à dire) aux arrangements dépouillés pour mieux souligner sa délicatesse d'interprétation. Le temps passe si joliment lorsque la musicienne chante, avec cette pointe d'espièglerie, les effervescences de l'amour ("Quelque chose"), les chroniques du quotidien ("Partir dans la nuit") et les corps qui s'enlacent et se rapprochent, posant sur la ritournelle du délicieux ''Rien qu'une extase'' des murmures et métaphores en cascade. Carla Bruni touche surtout la corde sensible lorsqu'elle fend l'armure et évoque passionnément ''Un grand amour'', une splendide déclaration universelle rythmée par des notes de piano, offre un regard plein de tendresse sur son époux Nicolas Sarkozy dans ''Le garçon triste'' ou écrit en italien - une première ! - sur "Voglio l'amore" où sa sœur, la comédienne Valeria Bruni Tedeschi, fait une apparition pour un petit slam dans la langue de Dante. Très juste, très élégant, l'album de Carla Bruni renferme même une chanson déchirante sur la mort intitulée ''Les séparés'', qui résonne tristement d'actualité. YR

Ça ressemble à une mise à nu sensible
A écouter : "Quelque chose", "Rien qu'une extase", le superbe "Un grand amour", "Un ange", "Le garçon triste".
A zapper : "Le petit guépard", mignon mais dispensable





Oklou | "Galore"


La nuit je transe. Le R&B n'est pas mort. Loin de là ! Alors que le genre revient en force - surtout aux Etats-Unis, il est vrai, il fait aussi l'objet de nombreuses expérimentations sonores. Et Oklou, musicienne française, prouve une nouvelle fois que les frontières n'ont pas lieu d'être, et encore moins dans la musique. Avec sa mixtape "Galore", l'artiste - qui écrit, compose et cp-produit ses 11 chansons ensorcelantes - nous transporte dans un autre univers, singulier, déroutant mais surtout passionnant. Dès les premières secondes, Marylou Mayniel plante le décor : une voix chante au loin, la nuit, un public applaudit, des chiens aboient. Le voyage, entre ombre et lumière, peut commencer, enveloppé de sonorités hybrides mêlant R&B, indie-pop et électro, tandis que la voix d'Oklou baigne sans cesse dans l'auto-tune (pour le meilleur). Oniriques et addictifs, ses titres tour à tour nocturnes et solaires, empreints des éléments, envoûtent au sens propre du terme grâce à un subtil équilibre entre des mélodies riches et minutieuses, l'utilisation des échos, la superposition des matières, une interprétation vénéneuse et des mots qui glissent ou rebondissent avec une aisance bluffante. Impossible de ne pas se laisser captiver par les merveilleux morceaux "Unearth Me", "God's Chariots", "Another Night" ou encore "Girl On My Throne", rencontre étincelante entre Oklou et Casey MQ, sur lesquels elle crie sa solitude ou son besoin d'évasion. A écouter d'urgence !

Ça ressemble à une odyssée fantastique et passionnante
A écouter : "Unearth Me", "God's Chariots", "Galore", "Nightime" ou "Another Night", de véritables tubes
A zapper : "rosebud", plus linéaire


Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter