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C'est un grand pas pour l'industrie. Après s'être entretenue avec plusieurs acteurs du monde culturel ce mercredi, Roselyne Bachelot dévoile ses premières idées pour le redémarrage de l'industrie du spectacle. Selon
le Parisien, la ministre de la Culture envisage de mettre fin à la distanciation sociale pour les spectacles "assis", mais toujours avec masque obligatoire. Une mesure qu'elle défendra lors du prochain conseil de Défense. «
Pour nous, c'est le minimum si on veut un redémarrage du secteur et je crois que les spectateurs en seraient plutôt rassurés » se réjouit Bertrand Thamin, président du syndicat des théâtres privés. Ce dernier assure que Roselyne Bachelot était très à l'écoute, «
avec une vraie envie de défendre le secteur » : «
Elle nous l'a redit en début de rencontre : elle veut sauver le spectacle vivant. Elle souhaite que nous puissions redémarrer vite et elle nous a confié que le président de la République partageait cette volonté ».
"Notre secteur est à l'arrêt depuis six mois"
Si l'actuelle résidente de la rue de Valois n'a pas encore donné plus de précisions, cette décision ravit également les producteurs de concerts, qui se disaient dans le flou face aux
différentes annonces gouvernementales. «
La ministre a compris que c'était la clé de la reprise de notre activité. C'est quelque chose que nous pouvons gérer dans des conditions sanitaires satisfaisantes. De toute façon, il ne faut pas croire que l'on va pouvoir mettre le secteur de la musique sous cloche encore longtemps. On voit des raves, des concerts sauvages qui s'organisent
Mieux vaut que cela soit géré par des professionnels » estime Pierre-Alexandre Vertadier, président de Décibels Prod (Benjamin Biolay, Alain Souchon, Ninho
). Néanmoins, il faudra être patient en ce qui concerne les concerts avec une jauge debout. «
Je crois que cela fait encore peur à tout le monde
Peut-être que ce n'est pas encore le moment de les faire reprendre » continue ce dernier.
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Egalement au coeur du débat, les pertes financières liées à cet arrêt de plusieurs mois du secteur culturel. Selon Daniel Stevens, délégué général du syndicat des cabarets, un plan d'aide estimé à 300 millions d'euros est nécessaire pour le redémarrage de l'industrie. «
Notre secteur est à larrêt depuis six mois, or il représente 2,8 milliards deuros de chiffre daffaires et 135 000 emplois » explique Malika Seguineau du Prodiss : «
Pour nous, la distanciation impose des jauges trop dégradées, nous devons avoir des jauges à 85 % (...) Nous croyons dans la responsabilité des spectateurs, comme quand ils prennent le métro, le train, lavion, comme quand ils reprendront le chemin du bureau en septembre ».