Les artistes en guerre contre l'utilisation de leurs chansons dans les meetings politiques

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
De nombreux artistes comme les Rolling Stones, Elton John, Lorde ou Sia signent une lettre ouverte demandant aux politiques américains de cesser la diffusion de leurs chansons, sans autorisation. Les chanteurs signataires craignent que cette méthode "immorale" soit comprise comme un acte politique qui pourrait "décevoir et aliéner" le public.
Crédits photo : Montage Pure Charts / Abaca
Les stars de la musique partent en guerre. Dans une lettre ouverte partagée par Variety, de nombreux artistes, réunis sous l'organisme Artist Rights Alliance, demandent à ce que les candidats américains, qu'ils soient démocrates ou républicains, cessent de diffuser leurs chansons durant leurs meetings politiques sans leur autorisation. « C'est l'unique façon de protéger vos candidats des risques légaux, des polémiques non nécessaires et du bourbier moral provenant du fait d'impliquer à tort le soutien de l'artiste ou de son expression artistique de façon publique » peut-on lire dans la lettre, notamment signée par Elton John, Mick Jagger et Keith Richards des Rolling Stones, Green Day, Lionel Richie, Lorde, Sia, Aerosmith ou les héritiers de Kurt Cobain, et adressée aux comités de campagne des politiques.

"Ce n'est pas un problème nouveau"


En voyant leurs chansons utilisées par les personnalités politiques, les artistes déplorent que cela soit vu comme une marque de soutien pour tel ou tel candidat par le public : « Ce n'est pas un problème nouveau. Ou lié à un parti politique. Chaque nouvelle élection amène son lot d'histoires d'artistes ou d'auteurs-compositeurs frustrés de voir leur travail utilisé d'une manière qui suggère leur approbation ou le soutien d'un candidat politique sans leur permission ou leur consentement ». La lettre va même plus loin en prouvant qu'avec l'utilisation non autorisée de leurs morceaux, les artistes peuvent se mettre à dos de nombreux fans qui peuvent y voir là un choix politique : « Être entraîné involontairement dans la politique de cette façon peut compromettre les valeurs personnelles d'un artiste en même temps que de décevoir et aliéner les fans, avec un coût moral et économique élevé. Pour les artistes qui ont décidé de s'engager en politique, ce type d'utilisation non autorisée peut nuire à leurs messages et à leurs efficacités. La musique peut raconter des histoires puissantes (....) Mais le faire sans permission siphonne ces valeurs ».

Considérant cette pratique comme « malhonnête et immorale » envers les votants, les artistes demandent donc aux politiques et à leurs équipes de demander systématiquement l'accord des musiciens. Ils laissent aux comités de campagnes jusqu'au 10 août pour savoir comment ceux-ci prévoient « d'accomplir ces changements ». Les affaires judiciaires de la part de stars de la chanson se sont multipliées ces dernières années, principalement envers les meetings de Donald Trump. Ainsi, les Rolling Stones ont menacé Donald Trump de poursuites s'il continuait d'utiliser "You Can't Get Always What You Want" durant sa campagne. Idem pour la famille du chanteur Tom Petty, choqué de voir la chanson "I Won't Back Down" utilisé par le Chef d'Etat : « Tom Petty n'aurait jamais voulu qu'une de ses chansons soient utilisée pour une campagne haineuse. Il aimait rassembler les gens ».

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