Republic Records va arrêter d'utiliser le terme "urbain" pour sa musique

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
Le label Republic Records a annoncé qu'il n'allait plus utiliser le terme de "musiques urbaines" pour qualifier ses artistes rap ou R&B. Il encourage les autres maisons de disques à faire de même.
The Weeknd est l'un des artistes phares de Republic Records. Crédits photo : Abaca
Ne parlez plus de "musiques urbaines" ! Republic Records a annoncé qu'il n'utiliserait plus le qualificatif "urbain" pour désigner les artistes rap ou R&B de son catalogue. Le label, qui fait partie de la galaxie Universal, encourage « le reste de l'industrie à faire de même car il est important de façonner le futur, ou ce que nous voulons qu'il soit, et de ne pas adhérer aux structures datées du passé ». « Nous utilisons nos voix. Utilisez les vôtres » précise également le label, qui possède dans son écurie The Weeknd, Drake, Lil Wayne, ou encore Nicki Minaj. Cette action apparaît comme véritablement symbolique, alors que les manifestations pour les droits de la communauté afro-américaine sont des plus en plus importantes aux Etats-Unis. Solidaires, les maisons de disques s'engagent dans le combat : Universal a annoncé faire un don de 25 millions de dollars pour un fonds soutenant un groupe de travail pour la justice sociale, tandis que Warner promet de donner 100 millions de dollars afin de soutenir « des actions caritatives liées à l'industrie musicale, à la justice sociale et aux luttes contre la violence et le racisme ». The Weeknd a également fait un don personnel de 500.000 dollars à plusieurs associations dont Black Lives Matter.

Un terme critiqué par Billie Eilish et Tyler, the Creator


La prise de décision de Republic Records fait suite aux critiques de nombreux artistes sur l'utilisation de ce terme. Sur le tapis rouge des Grammy Awards en janvier dernier, Tyler the Creator s'était insurgé contre le terme de musique urbaines, qui n'est pas un genre musical selon lui. « Ça craint que dès lors que nous, et je veux dire les gars qui me ressemblent, faisons quelque chose à la croisée des genres, ils nous mettent toujours dans la catégorie rap ou musiques urbaines. Je n'aime pas ce mot "urbaines". C'est juste un mot politiquement correct pour dire "nègre" pour moi (...) C'est un peu comme si on disait: "oh tiens, mon petit cousin veut jouer avec nous, donnons-lui la manette qui n'est pas branchée comme ça il se tait et il est content" » avait-il déclaré.

De nombreux artistes comme James Blake ont salué l'initiative de Republic Records. La veille de la décision du label, Billie Eilish donnait une interview à GQ dans laquelle elle affichait son soutien pour Tyler the Creator : « J'ai toujours détesté les catégories (...) Tyler a dit une chose tellement bonne. Je suis d'accord avec lui sur ce terme. On ne doit pas juger un artiste de la façon dont il s'habille. Lizzo n'était-elle pas dans la catégorie R&B ce soir-là ? Je veux dire, elle est plus pop que moi (...) Si je n'étais pas blanche, je serais sûrement catégorisée "rap". Pourquoi ? Ils jugent juste ce à quoi tu ressembles et ce qu'ils savent. C'est bizarre. Le monde veut vous mettre dans une boite, j'ai entendu ça durant toute ma carrière. Juste parce que je suis une ado blanche, je fais de la pop. Où suis-je dans la pop ? Quelle partie de ma musique sonne pop ? ».

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