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Face à la croissance du nombre de personnes contaminées par le coronavirus (Covid-19) en France, où 1.126 cas sont confirmés et 19 décès sont à déplorer selon le dernier bilan, le gouvernement prend des mesures drastiques. Dimanche soir, lors d'un conseil de défense à l'Elysée qui a duré plus de deux heures, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que les
rassemblement de plus 1.000 personnes en milieux confinés seront désormais interdits sur l'ensemble du territoire. Premières victimes économiques de cette décision ? Les artistes, producteurs, tourneurs et autres acteurs de l'industrie du spectacle. Les pertes, suite aux annulations et reports des concerts prévus entre mars et mai, sont estimées à «
250 millions d'euros » selon Olivier Darbois. «
C'est dix fois pire qu'après le Bataclan et les attentats de novembre 2015 (...) Si les foyers d'épidémie se multiplient, si on passe au stade 3, qui est encore plus drastique, ce sera un accident industriel. Là il faudra un fonds d'urgence » affirme le président du PRODISS, le syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacles, dans les colonnes du
Parisien.
"Une situation qui devient dramatique pour tous"
Cette décision met donc à mal l'agenda des artistes qui devaient partir en tournée au printemps. Parmi eux ? Vitaa, dont la
tournée commune avec Slimane devait donner son coup d'envoi le 7 mars à Beauvais sera
reportée plus tard dans l'année. «
Donc on ne peut pas assurer nos dates de concerts car c'est trop dangereux, mais on maintient les municipales » a réagi la chanteuse, à chaud, peu après l'annonce du gouvernement. Dans un second message publié sur son compte Twitter, l'interprète de
"Ça va ça vient" s'est dite «
consternée » pour tout le personnel ayant uvré sur l'élaboration de ce tour de chant : «
Je ne peux mempêcher de penser à tous ceux qui travaillent depuis des mois à nos côtés et qui se retrouvent sans emploi... On nous dit de dédramatiser une situation qui en réalité devient dramatique pour tous ». Un cri du coeur qui se fait l'écho de toute une industrie mise à l'arrêt forcée.
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Pour Pascal Nègre, ancien PDG d'Universal et à la tête de l'agence #NP, qui manage notamment la carrière de Zazie, ces mesures sont «
une catastrophe pour le spectacle vivant ». Durant un concert maintenu à Amiens, qui sera peut-être le seul qu'il donnera dans les semaines à venir, un
M. Pokora ému aux larmes n'a pu s'empêcher d'exprimer sa déception face à la nouvelle. «
C'est vraiment dur de ne pas pouvoir monter sur scène, aller voir mon public. (...) Si on ne peut pas monter sur scène, on ne peut pas travailler. On ne peut faire notre travail et faire ce qu'on aime. C'est un job, quoi. Il y a des gens dans les salles de spectacles, d'être sur scène, c'est aussi leur job. Ils payent leurs factures, ils nourrissent leur famille avec ça » a rappelé le chanteur, tout en ayant «
une grosse pensée pour le personnel hospitalier, les urgentistes, les médecins, les chercheurs » qui luttent contre la maladie au quotidien.
Des solutions inédites envisagées
Sur sa page Facebook officielle,
Jean-Louis Aubert prend acte du nouvel arrêté ministériel, lui qui avait déjà annoncé le report de plusieurs dates de son
"Olo Tour". «
Le concert de ce soir à Caen est annulé (reporté) et nous attendons les autres interdictions. Sûrement toute la tournée va être reportée et j'en suis bien triste. Mais bon, c'est la vie. Je vous tiens au courant dès que jen sais plus et quoiqu'il arrive à bientôt » écrit ce matin l'interprète de
"Bien sûr", dans l'attente, comme le public, des conséquences précises de cette interdiction sur ses représentations. Certains, comme le groupe américain Nada Surf, cherche des solutions alternatives pour pallier au problème : leur concert prévu le 11 mars à la Cigale, à Paris, sera décliné en deux représentations. «
Afin d'éviter une annulation ou un report, le groupe a décidé d'effectuer 2 représentations identiques dans la soirée : une à 19h00 et une à 21h15 » annonce Alias Productions.
De son côté, Bilal Hassani assure à ses fans qu'il met tout en oeuvre pour que son concert, qui doit avoir lieu le 18 avril dans la capitale, soit maintenu. «
Mes amours on va trouver une solution, et le Trianon aura lieu quoi qu'il arrive » écrit le chanteur de 19 ans... qui manifeste dans d'autres tweets son intérêt pour la décision prise par Nada Surf, justement. A suivre !