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La nouvelle était redoutée, elle est tombée hier soir. Suite à un conseil de défense, le Ministre de la santé Olivier Véran a annoncé l'interdiction de tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes en lieu confiné. La prise de cette mesure fait suite à la propagation du coronavirus (Covid-19), qui a déjà fait 19 morts en France. L'élu LREM assure que les préfets et les ministères «
feront remonter une liste d'événements considérés comme utile à la vie de la Nation ». Pour l'heure, tous les rassemblements sont donc interdits, sauf «
les manifestations, les concours ou le recours aux transports en commun ». Cette mesure prendra un effet immédiat dès parution au Journal Officiel.
Un coup dur pour l'industrie du spectacle
Ce décret porte un nouveau coup à une industrie du spectacle déjà durement impactée par cette crise, car il touche désormais plus de 200 salles de spectacles dans toute la France. A cause de leur capacité de plus de 1.000 places, le Bataclan, le Casino de Paris, l'Olympia ou encore la Cigale à Paris devraient être impactés par cette mise à jour de la mesure, passant d'une interdiction de 5.000 à 1.000 personnes. Par exemple, la résidence parisienne de
Madonna au Grand Rex, censé se dérouler jusqu'au 11 mars, aurait logiquement pris fin hier soir, sans prévenir. Pour pallier à cette restriction, d'autres artistes ont déjà pris les devants: le groupe de rock américain Nada Surf, censé se produire ce mercredi à la Cigale, donnera deux concerts le même jour afin de limiter la salle à moins de 1.000 spectateurs par représentation.
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L'annonce de l'interdiction de tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes en lieu confiné fait suite à un weekend rempli d'incertitudes pour les producteurs. Tout d'abord annoncé jusqu'à fin mai, la mesure annonçant l'interdiction des rassemblements de plus de 5.000 personnes a été réajustée jusqu'au 15 avril, avant d'être rabaissé à 1.000 personnes. Sauf que de nombreuses tournées d'artistes prévues au printemps ont déjà été reportées à la rentrée, comme celles de -M- ou Patrick Bruel. «
Il n'y a aucune logique. Tout cela est complètement désorganisé » s'énervait «
un gros producteur de concerts » dans les colonnes du
Parisien.
"C'est dix fois pire qu'après le Bataclan"
Il faut dire que ces annulations en série sont un véritable manque à gagner pour tous les artisans du spectacle, dans une industrie déjà fragilisée par les Gilets Jaunes et les grèves de décembre dernier. Ces dernières semaines, les ventes de billets de concerts et de spectacles ont chuté de 50 à 60%, explique le journal. «
On évalue à 250 millions d'euros les pertes de recettes liées aux annulations de concerts du 5 mars au 31 mai (...) C'est dix fois pire qu'après le Bataclan et les attentats de novembre 2015 » estime de son côté Olivier Darbois, le président du Syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle. Pascal Nègre, ancien PDG d'Universal et figure de l'industrie musicale, estime pour sa part que cette nouvelle décision est «
une catastrophe pour le spectacle vivant ». Reste désormais à savoir jusqu'à quand le décret sera mis en application.